Non content d’avoir éradiqué tout pluralisme au Tchad, le régime d’Idriss Déby s’en prend désormais aux voix critiques à l’étranger. Le site « Le Tchadanthropus-Tribune » rapporte une agression physique de son directeur de publication, Mahamat Assileck Halata par l’aide de camp et beau frère du Président Idriss Déby.

Violences, arrestations arbitraires et cybercensure

122e sur 180 pays au classement mondial 2019 de Reporters sans Frontières (RSF), il ne fait pas bon être journaliste au Tchad. Les reporters sont régulièrement arrêtés après la publication de certains articles. La plupart d’entre eux sont libérés assez rapidement, mais d’autres sont maintenus en détention arbitraire pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, et certains subissent de mauvais traitements en prison. Les enquêtes et articles traitant de l’impunité ou critiquant le Président Idriss Déby et son entourage ne sont pas tolérés et peuvent valoir expulsion pour les journalistes étrangers, enlèvement et arrestation arbitraire pour les tchadiens. Les réseaux sociaux sont coupés au Tchad depuis mars 2018.

La rédaction de TchadConvergence dénonce une tentative d’intimidation révélatrice du mépris de N’Djaména pour la liberté d’expression.

Il faut rappeler que Mahamat Assileck Halata est aussi Porte-parole de l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD). Après l’arrestation en France du Général Mahamat Nouri, Dr Abakar Tollimi et d’Abderahman Abdelkerim, certains sbires de la dictature tchadienne qui n’ont pas compris que la France n’est le Tchad, peuvent considérer cette arrestation comme un blanc-seing pour venir pourchasser les activistes tchadiens réfugiés en France.

Voici les faits de l’agression rapportés par Mahamat Assileck Halata et les réactions des internautes tchadiens.

Mahamat Assileck Halata :

Mardi 18 juin 2019, il était 18 h 24 min, je me suis arrêté au 48, boulevard Gouvion St-Cyr pour serrer des mains parce que j’avais remarqué deux compatriotes rentrés dernièrement de la Mecque. Au point d’arrivée, au moment où je saluais ces compatriotes, surgit l’aide de camp de Déby, le nommé Khoudar Mahamat Acyl, nain de plusieurs années comme cadet. Cet individu, garde-corps invalide d’un président de la République, beau-frère de celui-ci parce qu’il est le frère de son épouse, bombardé général de brigade à un âge juvénile, s’y jette en invective. De l’agression verbale, il y alla à l’agression physique sans y parvenir –quand on veut toucher une personne, il faut le faire à deux, face à face, pas devant du monde pour vous séparer – soit, ce jour j’étais doublement convaincu que malgré l’exil, la dictature étend ses tentacules à vouloir faire taire les voix discordances. Il a fallu beaucoup de réflexion afin de publier cet article et rétablir la vérité. Si mes compatriotes n’avaient pas évoqué cette affaire sur Facebook, je n’allais pas la publier. Mais tout le monde voulait ma version, et humblement je vous la donne. Chose étonnante. À 30 min d’intervalle de l’incident, deux voix m’appellent de N’Djamena (TCHAD) pour me dire cela « On a appris que l’aide de camp du président a tapé le directeur de Tchadanthropus ». J’ai automatiquement compris que c’est de la publicité calculée pour se faire des points auprès du gendre, une démarche illicite propre aux lâches pour y arriver. Le Tchad fonctionne ainsi depuis des lorettes. Rien d’étonnant. Donc il faut chercher à agresser ma modeste personne pour glaner des points. L’agression sur ma personne est clairement préméditée. Elle est une suite logique au même moment où plusieurs opposants sont arrêtés, et que moi-même est le porte-parole d’un mouvement connu et su, et qui intervient dans les médias. Cet individu n’a rien inventé à la barbouzerie. Ceux qui le poussent aux œuvres n’ont pas besoin de se recroqueviller sur des satrapes. Notre voix est celle-là, audible, et elle ne déviera pas d’un iota. Celui qui veut nous attaquer qu’il le fasse sans se cacher derrière d’autres personnes pour y faire la mêlée. Ce n’est pas ces méthodes qui nous empêcheront de dire toute l’injustice au Tchad. Ça sera fait sans prise de gant. En France, la liberté d’expression est un droit. La vérité doit être dite tant que l’injustice est grandissante. Si nous sommes condamnés par la dictature c’est parce qu’il y a objet de dénonce et racket sur le peuple tchadien. Nous sommes haïs parce que nous disons le contraire de l’injustice. Tout autre escamotage et montage résulte des mensonges connus à travers cet individu, qui même au Tchad, dans le cœur du pouvoir, ment comme il respire, comme il transpire, soit pour arnaquer des citoyens, des cadres de l’état ou encore des commerçants, pour en tirer profit par rapport à son hypothétique rang de têtard. Beaucoup en ont payé le prix des mensonges suivant des fiches envoyées à Déby par le même individu. Menteur un jour – menteur pour toujours. Tout opposant, ou avis contraire doit être vigilant et alerte, car les mêmes méthodes de sbires pourront surgir sur ceux qui sont en exil contre la dictature. Pour nous, la conclusion est faite. Cet individu a été envoyé, recommandé, et instruit pour atteindre, mais Dieu merci il n’y ait pas parvenu. Tchadanthropus-tribune sera et restera la voix du peuple, de ceux qui sont opprimés, et notre ligne éditoriale ne déviera pas des principes de démocratie et de combat en dénonçant toutes les injustices. Voilà comment, et pourquoi je suis victime d’une agression mûrement orchestrée.

Réaction de Charfadine Galmaye Salimi sur Facebook :

Tout notre soutien à M. Mahamat Assileck Halata, porte Parole de L’UFDD du Général Mahamat Nouri, agressé à Paris mardi dernier vers 19h par le « Général » Khoudar, beau frère de Déby et jeune frère de la première dame du Tchad. Après l’enlèvement illégal et politique de trois chefs rebelles en exil, la France nous prouve une fois de plus qu’elle n’est plus un pays sûr pour les réfugiés politiques. Il faut rappeler pour ceux qui ont la mémoire courte que c’est à Paris que le Dr Outel Bono, le Général Becher Moussa Houno et le Dr Youssouf Barkaï ont été froidement éliminés. Il y a nécessité pour tous les exilés Tchadiens de prendre des dispositions en conséquence.

TchadConvergence

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  • Tout mon pour cette inacceptable attaque.

    Commentaire par ZANG NEZOUNE le 21 juin 2019 à 10 h 32 min
  • Tout compte fait, il faudrait éviter les mauvaises fréquentations. Un corbeau qui s’invite chez des colombes et vis versa

    Commentaire par Fontaine Jean le 21 juin 2019 à 14 h 59 min
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