Dans une res publica
Il n’y a pas de res vilis
 
Patati patata, je check le mic
N’Djamena ville sale, maladies en vrac
Je respire l’air pollué, bois l’eau souillée
Que puis-je faire dans une ville sans électricité
Dans un pays où l’économie est pillée
Où les pillards sont promus et magnifiés
On fait croire aux jeunes que leur apathie est fortuite
Alors que les prévaricateurs paradent en V8
Regarde l’indigence dans les yeux des mères
« Le vrai secours aux misérables, c’est l’abolition de la misère »
Mes larmes sous la pluie , ça ne veut rien dire
Personne ne sait que je pleure, que je n’arrête de souffrir
Derrière ce crachoir, je tente de faire savoir
Qu’il ne sert à rien de passer son temps à boire tous les soirs
On ne cherche pas à comprendre mon attitude funambulesque
On me traite de tout, même de poète burlesque
Alors que je cours vers le vrai et tout est noir tout est rouge
Comment ne pas trembler devant un monde qui bouge
Je n’ai pas peur d’avoir raison face à la masse
Chiche à ceux qui ne veulent pas voir ce qui se passe
Que les mêmes choses depuis la nuit des temps
Que des kleptocrates psychopathes impénitents
Combien de tchadiens vivent-ils le cauchemar
A Faya, Abéché, Bongor, Ati et Sarh
Et dont la famille expérimente la dèche au quotidien
Pas de pain : meuf et gosses meurent de faim
Le jeune Ali à côté, incapable d’intervenir
Depuis six ans sans job passe son temps à mentir
Alice se peint la peau, elle veut de l’or facile
Mon oncle politico n’est qu’un mange milles
Oui, des gens comme lui jouent leur rôle de décor
Pourquoi compter sur ces personnages matamores
Je veux que tu comprennes, que rien ne t’étonne
Ce pays n’appartient pas à une ethnie, jeune homme
 
Dans une res publica
Il n’y a pas de res vilis
Res vilis
 
J’ai du mépris pour les ripoux, je crois que tu m’entends
Maîtrise qui te méprise si tu comprends
Ai-je envie de faire du combat pour que tu saches
Que je me bats contre ces gueux qui font de toi un lâche
C’est pas des talents qui manquent, cachés dans leur planque
Qu’on utilise comme des jouets, pardon comme des pétanques
J’adore ceux pour qui je chante, ce sont les miens
J’attaque ceux qui courent derrière l’os comme un chien
L’homme ne vit pas que du pain, mais aussi de la parole
Que font-ils de ce message, tous ces guignols
Ici, je ne distille pas mon venin par bribes
Pourquoi te cache-tu pour exprimer ta diatribe
Joins-toi à moi, si t’as envie qu’on t’entende
Qu’une ethnie siphonne tout n’est pas une légende
Seul face à tous je dénonce tous ces prédateurs
Même tuer des institutions ne leur fait plus peur
Pourquoi la réussite des autres Tchadiens leur cause du dépit
Qui leur a donné ce pouvoir de mort et de vie ?
Non, prends ton moi et suis-moi si tu crois
Que sans cela rien d’avancera et ne changera
Combien de temps cela va-t-il encore durer?
Combien de temps vont-ils encore nous narguer
Dans un Tchad d’injustice, les citoyens justes
S’assujettissent aux lois des corrompus
Mais aucune ethnie, en agissant seule n’atteindra la paix
Que ce rap suscite espoirs et non animosités
je suis poète, pas prophète, mais un jour, ça doit changer
Ce jour-là, l’espoir, tel une plante, va germer
Et si je tombe avant, tu seras mon épigone
Pour leur montrer que tous les tchadiens méritent justice, bonhomme
Dans une res publica
Il n’y a pas de res vilis
Res vilis
 
Je parie que tu as compris maintenant
Que nous avions été lâches trop longtemps
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