Le 27 novembre, les douanes françaises ont saisi, à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, la somme de 250 000 euros en liquide que transportait l’épouse d’un influent général, parent d’Idriss Déby. Gênées, les autorités tchadiennes tentent depuis de récupérer l’argent par tous les moyens.

Cette histoire, le président de la transition tchadienne Mahamat Idriss Déby s’en serait certainement passé. Le 27 novembre, alors qu’elle s’apprêtait à embarquer pour Istanbul à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, une ressortissante tchadienne a été contrôlée par les douanes françaises, qui ont saisi sur elle près de 250 000 euros en liquide. Or la loi oblige tout voyageur transitant avec plus de 10 000 euros en espèces à déclarer ces sommes.

L’affaire pourrait virer à l’imbroglio diplomatique entre Paris et N’Djamena car cette femme – Halimé M., âgée de 33 ans – n’est pas n’importe qui. Détentrice d’un passeport diplomatique tchadien, elle est l’épouse d’Oumar Déby, frère du président défunt Idriss Déby et oncle de Mahamat Idriss Déby. Influent directeur général de la réserve stratégique (DGRS) tchadienne, Oumar Déby est l’interlocuteur privilégié des courtiers d’équipements de défense – notamment est-européens – et est au cœur des contrats passés au bénéfice des Forces armées tchadiennes (FAT). Une position stratégique, longtemps jalousée à N’Djamena.

Des explications confuses

Depuis début décembre, les autorités tchadiennes multiplient les efforts – en vain jusqu’à présent – pour récupérer les 250 000 euros saisis. Le directeur administratif et financier de la présidence, Brahim Chérif Bederio, a ainsi transmis « un ordre de mission » aux autorités françaises afin de justifier le caractère « officiel » du déplacement en France d’Halimé M. Parallèlement, l’ambassade du Tchad à Paris a adressé, le 30 novembre, une note au Quai d’Orsay, rappelant qu’elle est détentrice d’un passeport diplomatique et qu’elle est l’épouse d’un général tchadien.

La note évoque dans le même temps des « raisons médicales » pour justifier la présence d’Halimé M. en France, tout en expliquant son déplacement en Turquie et la somme détenue sur elle par un motif familial.

Ajoutant à la confusion, les autorités tchadiennes ont justifié l’origine des fonds en communiquant un bordereau de change de la société Chari Tchad. Daté du 26 juin, il mentionne « l’achat d’une maison ».

Tchadanthropus-tribune avec Africa Intelligence

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