Dans une décision rendue le 12 juin, le tribunal administratif de Paris a rejeté la demande de levée du gel des avoirs de Mahamat Mahdi Ali, chef du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), représenté par l’avocate Marie Dosé. Celle-ci s’est employée, sans succès, à démontrer que le FACT ne pouvait être considéré comme une « organisation terroriste », mais qu’il était un « mouvement politique armé » s’opposant à une junte militaire « illégitime » dans un contexte de guerre.

L’argumentation n’a pas convaincu les juges du 7, rue de Jouy. Mobilisant une note blanche – c’est-à-dire expurgée de ses éléments classifiés – des services de renseignement français, les magistrats ont dénoncé l’implication de Mahamat Mahdi Ali dans des « activités visant à gravement déstabiliser les structures politiques du Tchad et à renverser le pouvoir en place par la force armée », assimilables en cela à des « actes de terrorisme ».

La note dénonçait également le rapprochement de Mahamat Mahdi Ali avec des « islamistes radicaux opérant en Libye », autour de 2015, ainsi que sa revendication de l’assassinat de l’ancien président tchadien, Idriss Déby Itno, lors de l’offensive du FACT dans le nord du pays en avril 2021. La volonté affichée du mouvement de combattre l’islamisme et sa participation à des négociations de paix n’ont pas suffi à emporter l’assentiment du juge. Mahamat Mahdi Ali a longtemps vécu en France, où il s’était installé, un temps, à Reims (Marne).

Africa Intelligence

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