Le Sommet de Pau s’est terminé le 13 janvier 2020 à Pau, le communiqué et la conférence de presse des Chefs d’Etat en fait foi.

Le 20 janvier, soit une semaine après, la Ministre française de la Défense arrive au Tchad. Idriss Deby n’est pas au Tchad, il est déjà hospitalisé à Paris depuis une semaine. Après avoir rencontré son homologue tchadien, la ministre française a eu de nombreux entretiens avec les officiers militaires français de l’opération Barkhane.
Elle recevra aussi plus discrètement, le Président de l’Assemblée Nationale Haroun Kabadi, Mahamat Kaka, fils adoptif d’Idriss Deby et actuellement Commandant de la DGSSIE, mais aussi l’un des fils d’Idriss Deby. Et pour finir, elle aura un entretien avec Hinda.

On réalise à travers ses audiences discrètes, la préoccupation majeure des autorités françaises. La santé de Deby est inquiétante mais aussi leurs soucis vont vers la gestion de la vacance du pouvoir. En tous cas, les Français prennent le devant pour éviter de graves perturbations entre ceux qui détiennent des parcelles de pouvoir et ont des ambitions. Déminer le terrain et garder la main sur le processus de dévolution du pouvoir. Tels sont les objectifs.

A peine, la Ministre de la Défense d’Emmanuel Macron a quitté le Tchad, que l’activiste Baharadine Berdeï fait son post sur la santé d’Idriss Deby. La suite, on la connaît.
Dés sa réapparition, Idriss Deby est en alerte maximum. C’est la purge totale. Faisons le bilan.

En moins de 4 jours ; le Chef d’Etat Major, le Commandant de la Garde Présidentielle, le Chef de l’armée de terre, le DG de la Police sont limogés et remplacés par des membres de la famille. Le Centre des opérations inter-armées est ramené à la Présidence. On annonce même le départ du Chef de l’Armée de l’air, ses prochains jours.
La rapidité des mesures de limogeage de tous ces responsables occupant des positions stratégiques qui forment la colonne vertébrale de la sécurité du régime, prouve que pendant ces jours où Idriss Deby était au plus mal, des manœuvres ont eu lieu pour le destituer. Oui, un coup d’Etat au sein du clan au pouvoir a été pensé, et certainement plus, un passage à l’acte a été préparé. Ce qui explique la purge très importante au sein des membres du clan au pouvoir depuis 30 ans.

Ce qui est important à comprendre; c’est que tous ces responsables limogés font partie des piliers du régime , si lors de cette crise plus grave que les autres , eux, qui sont très bien informés et pour cause , s’ils décident de réfléchir à un plan de destitution d’Idriss Deby , c’est qu’ils savent que la situation de santé de Deby s’est aggravée et qu’il faille désormais pour eux ; penser à l’avenir sans Idriss Deby pour préserver tous les acquis en termes de pouvoir, de privilèges, de richesses captées sur le dos des populations tchadiennes pendant 30 ans .

On constate par le profil des remplaçants à ces postes importants, que c’est un resserrement sur le premier cercle familial. Partant de là, le régime est quelque part isolé et s’est réfugié et replié sur les cellules familiales et dévoile que le ver est dans le fruit entre les membres du clan. Est-il étonnant de voir dans les échanges Whatapp entre ceux qui sont aux commandes du pays, que des listes de responsables du clan sont proposés pour assurer la relève d’Idriss Deby afin que le pouvoir soit conservé et quelque part, toujours confisqué.

Oui! Il y a bel et bien eu une tentative de coup d’Etat au Tchad pendant qu’Idriss Deby malade, ne pouvait plus gouverner le pays.
Il faut s’attendre aussi que sur le plan institutionnel, que des décisions tombent pour verrouiller un schéma de succession. Lequel plan sera concocté avec l’appui des Français et imposé au peuple tchadien.
A suivre..

La Rédaction de ZoomTchad

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