Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, le 6 avril 2021à l’Assemblée nationale à Paris.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, participera jeudi à Tripoli à une réunion visant à consolider la transition en Libye, avec la tenue d’une élection présidentielle cruciale en décembre.

« Je dois aller à Tripoli pour des raisons d’urgence », a-t-il déclaré mercredi devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, sans plus de précisions, pour expliquer son absence à une autre réunion prévue jeudi en France.

Selon Tripoli, la secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, et le chef de la Mission onusienne en Libye, Jan Kubis, participeront à cette « Conférence internationale de soutien à la Stabilité ».

Des représentants de l’Italie, l’Egypte, l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Qatar, l’Algérie, la Tunisie, le Tchad et le Soudan doivent également y assister, selon l’agence de presse libyenne Lana.

La Libye tente de s’extraire d’une crise politique majeure qui perdure depuis la chute en 2011 de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi. Après des années de conflits armés et de divisions entre l’Est et l’Ouest, un nouveau gouvernement intérimaire a été désigné en début d’année, sous l’égide de l’ONU, pour sortir le pays d’un conflit internationalisé en le menant jusqu’à l’élection présidentielle du 24 décembre.

Pour la communauté internationale, la priorité est à la tenue de ce scrutin décisif mais entouré d’incertitudes, du fait des fortes dissensions internes. Le président français, Emmanuel Macron, réunira aussi une conférence internationale sur la Libye le 12 novembre prochain afin de consolider cette phase de transition.

Le retrait des militaires étrangers et mercenaires apparaît central dans ce processus, le conflit libyen ayant été largement alimenté par des puissances extérieures.

En décembre 2020, l’ONU estimait à quelque 20.000 le nombre de mercenaires et combattants étrangers en Libye : des Russes du groupe privé Wagner, des Tchadiens, des Soudanais, des Syriens… mais aussi plusieurs centaines de militaires turcs présents en vertu d’un accord bilatéral conclu avec le précédent gouvernement de Tripoli.

A la faveur de cet accord, Ankara a aidé militairement le camp tripolitain à repousser une longue offensive contre la capitale orchestrée par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est qui a bénéficié par le passé du soutien de la Russie, des Émirats arabes unis, mais aussi de la France.

Tchadanthropus-tribune avec AFP

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