Reçu pendant quatre jours à Paris avec tous les honneurs, le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi a longuement évoqué le dossier libyen lors de son entretien avec son homologue français Emmanuel Macron, le 7 décembre à l’Élysée, mais n’a en revanche évoqué aucun des dossiers africains qui mobilise la diplomatie égyptienne (Soudan, barrage du GERD, etc.).

En présence du conseiller diplomatique de l’Élysée Emmanuel Bonne, ex-directeur de cabinet du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, Sissi a évoqué la « ligne rouge » que constituerait, pour l’Égypte, toute incursion des forces du gouvernement d’union nationale de Fayez Sarrajj et de ses alliés turcs au-delà de l’axe qui va de la ville de Syrte à la base aérienne d’Al Jufra. La fixation du front le long de cette ligne est l’objet du cessez-le-feu signé à Genève le 23 octobre par les belligérants libyens. Relayant des demandes de son poulain Khalifa Haftar, qui en fait une condition de son retrait de la ligne de front, le président égyptien a également plaidé pour que le désarmement des divers groupes combattants affiliés au gouvernement Sarrajj soit une priorité des négociations en cours entre les belligérants libyens.

Longtemps engagée, comme l’Égypte, derrière Khalifa Haftar, la France a récemment commencé à élargir le spectre de ses interlocuteurs. Le mois dernier, Jean-Yves le Drian, la ministre des armées Florence Parly et celui de l’intérieur Gérald Darmanin ont reçu à Paris le ministre de l’intérieur du gouvernement de Fayez Sarrajj, Fathi Bachagha.

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent

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