La France, les Emirats arabes unis et l’Egypte s’activent pour faciliter la progression de l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar dans le Fezzan, le grand sud libyen. Selon nos sources, des représentants des trois pays, principaux parrains étrangers du général, se sont réunis en toute discrétion, le 22 janvier, à l’initiative de Paul Soler, le « Monsieur Libye » d’Emmanuel Macron, pour évoquer les moyens d’appuyer cette offensive. Les contacts se sont multipliés entre Paris, Abou Dhabi et Le Caire depuis la conférence de Palerme en novembre (MC nº1322). Haftar joue gros dans le Sud, où il renforce sa présence depuis la prise de contrôle de l’aéroport de Tamanhint, début 2017 (MC nº1243). Au-delà de la lutte antiterroriste et la chasse aux « rebelles » tchadiens pour le compte de son allié Idriss Déby, Haftar vise les champs pétroliers de la région, dont Sharara, le plus grand du pays. Opéré par l’espagnol Repsol, celui-ci est régulièrement bloqué par les Touaregs censés le protéger (MC nº1264). « Sécuriser » ces champs permettrait à Haftar de dupliquer le schéma appliqué avec la prise du croissant pétrolier, où il a laissé la National Oil Corp (NOC) tripolitaine opérer, légitimant ainsi son autorité… et se rendant incontournable aux yeux des puissances étrangères.

Tchadanthropus-tribune avec la lettre du Continent

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