L’article rappelle que d’éminentes personnalités ont, dans une lettre du 24 mai 2021, adressé au Pr. Mbembé pour attirer son attention sur la position perfide des autorités françaises sur la crise Tchadienne. L’article met en exergue l’impossibilité pour un pays qui ne s’interroge pas sur l’éthique de ses politiques, d’opérer des mutations par elle-même.

 A l’aube du sommet France-Afrique de Montpellier censé́ redéfinir les fondamentaux de la relation entre l’Afrique et la France, l’Afrique francophone est traversée par de nombreuses crises politiques dont l’implication de l’Etat français, loin de contribuer à l’apaisement et à la recherche de solutions durables aux bénéfices des peuples, tend plutôt vaille que vaille à préserver son prétendu pré-carré et à pérenniser les relations pernicieuses et maléfiques avec ses vassaux africains.

La crise tchadienne, parlons-en !

Le 20 avril 2021, le peuple tchadien apprenait par la voix des autorités militaires du pays que le Président de la République Idriss Deby Itno était mort au combat lors des affrontements opposant les forces de défense et de sécurité du Tchad à une fraction des forces rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) au Kanem, dans le nord du pays.

Depuis plus de trente (30) ans, le régime dictatorial aux relents claniques et despotiques d’Idriss Deby Itno a occasionné de nombreux cas de violation des droits de l’homme, d’injustices sociales et de répressions sauvages des voix discordantes. Sa disparition a été perçue par la population tchadienne comme une libération et une opportunité unique pour bâtir enfin un Tchad nouveau.

Ces aspirations légitimes du peuple tchadien ont été malheureusement sapées par ces mêmes militaires qui ont annoncé par la même occasion la mise en place d’un Conseil militaire de transition (CMT) à la tête duquel ils ont placé le « Général de Corps d’Armées » Mahamat Idriss Deby dit Kaka. Âgé officiellement de 37 ans, le fils du défunt président a été doté de tous les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires à travers une charte de transition rédigée sur mesure et à la hâte et sans concertation avec les forces vives de la nation.

Face à cette imposture, la population tchadienne, sortie pacifiquement pour exprimer son refus du coup d’État le 27 avril et le 8 mai 2021, a été réprimée dans le sang par la junte militaire au pouvoir en complicité avec les autorités françaises notamment le Président français Macron.

Alors que le peuple tchadien, encore stupéfait par la position pernicieuse des autorités françaises, mettait tout son espoir sur l’Union africaine au regard de ses principes intangibles de refus constant de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement, l’institution panafricaine, contre toute attente et sous influence française, a foulé aux pieds ses propres principes en entérinant ce coup d’État.

Les africains, en général et les tchadiens, en particulier, ont vite compris le dessein du président français qui s’était dépêché sur place à N’Djamena, sous prétexte de rendre condoléances à « l’ami de la France », pour adouber la junte au pouvoir, maintenir au pouvoir, contre toute logique et tout bon sens, une famille « amie » de la France. La France a été le premier pays au monde, avant l’Union africaine et avant tout autre pays africain, à prendre acte de la mise en place du CMT, avant même que les Tchadiens ne réalisent ce qu’est cette nouvelle institution. Faut-il rappeler également que Emmanuel Macron a poussé le culot jusqu’à dire que le Président de l’Assemblée Nationale tchadienne, qui avait le pouvoir constitutionnel, l’a remis volontairement au CMT. Comme si en France, et dans n’importe pays, on peut faire cadeau du pouvoir que le peuple vous a donné.

Le pouvoir illégitime et illégal qui s’est installé au Tchad avec l’appui direct de Paris, est en réalité le continuum de l’ancien régime puisqu’il marche sur le mode opératoire exact du père, c’est-à-dire, le mode conseillé et imposé par la France aux tchadiens. Petit à petit, des institutions illégitimes se mettent en place pour redistribuer les prébendes aux thuriféraires du régime, en excluant purement et simplement les Tchadiens qui réclament un État normal, protecteur de tous. Un simulacre de dialogue national se profile et risque d’aggraver la crise actuelle, avec un choix sélectif des politico militaires dans le cadre des rencontres préliminaires aux discussions. Depuis avril, le sentiment anti-français ne retombe pas, à l’instar des autres pays de la région dont les populations ne comprennent pas le rôle que joue Paris. Ce sentiment anti-français est alimenté par des rumeurs sur base de faisceaux d’indices, de l’implication directe de la France dans l’assassinat d’Idriss Deby Itno. Et le président Macron, plutôt que de questionner le pourquoi de ce sentiment anti-français, continue de se fourvoyer en poursuivant une politique clairement contre les Tchadiens, en apportant tous les soutiens nécessaires au maintien de la dictature qui les asservit. 

L’implication française dans cette situation

L’ingérence française au Tchad s’est manifestée tout au long de l’histoire du Tchad indépendant. C’est la France qui fait et défait les présidents Tchadiens, de Tombalbaye à Mahamat Idriss Deby. Alors que la cause de la mort d’Idriss Deby Itno n’est jusque-là pas élucidée, le Président Emmanuel Macron, en déplacement à N’Djamena pour adouber son fils qui a confisqué le pouvoir dira :« La France ne laissera jamais personne menacer la stabilité et l’intégrité du Tchad, ni aujourd’hui ni demain ». Cette ingérence se manifeste également par des attitudes méprisantes vis-à-vis des institutions Tchadiennes. L’on se souvient encore de l’interview d’Idriss Deby au sujet de la modification de la constitution Tchadienne en 2006 et du discours de Sarkozy au sujet des auteurs français des enlèvements d’enfant dans l’affaire de l’Arche de Zoe : « j’irai les chercher …quoiqu’ils aient fait ». Sur fond d’offensive militaire rebelle, Sarkozy réussira à les soustraire effectivement à la justice tchadienne. De même la France s’est illustrée comme auteur ou complice de crimes. L’Armée française contre toute logique a bombardée une colonne rebelle en 2019, faisant plusieurs centaines de morts dans les rangs de la rébellion UFR de Timan Erdimi, neveu d’Idriss Deby Itno.

Le paternalisme, l’humiliation des tchadiens et la négation de l’état de droit,, bref, ce rapport dominant – dominé va loin pour englober des situations floues et injustes comme  (i) L’utilisation à titre gratuit de plusieurs domaines comme la base militaire Adji Kossey et tous les espaces occupés par les activités militaires, et (ii) l’exploration et conservation/confiscation des indices des découvertes minières (l’Uranium et le Tungstène du Tchad) par le Bureau des Recherches Géologiques et Minéralogiques et le CNRS.

En se positionnant de cette manière inique et flagrante, la France joue le mauvais rôle, celui qui consiste à soutenir une famille contre un peuple. Dès lors, quel crédit accorder à cet important et inédit dialogue, ce sommet de Montpellier, à la noble intention de redéfinition des fondamentaux de la relation entre l’Afrique et la France ? Par ce seul acte d’une rare gravité, M. Macron a vidé de son sens ce sommet de l’espoir, même en décidant -probablement seul comme à son habitude- de ne plus convier les chefs d’État. La venue de Macron à N’Djamena, privilégiant ainsi la prééminence du sécuritaire dans la relation Paris-N’Djamena, est la preuve qu’il n’a ni envie, ni le projet de changer quoi que ce soit dans la relation du Tchad avec la France. Aux yeux de Paris, la vie des tchadiens ne compte pas. Et les tchadiens veulent le faire savoir et ils le feront savoir de toutes les manières…

Pourquoi le sommet de Montpellier est le continuum de la Francafrique ?

Dans leur quête quotidienne de solution à l’épineuse crise tchadienne gravement envenimée par le soutien actif du président français Macron à la junte militaire au pouvoir, d’éminentes personnalités de la société civile tchadienne, de la diaspora et des intellectuels africains ont, dans une lettre datée du 24 mai 2021 adressée au Professeur Achille Mbembé dont copie est transmise au Président français Macron, attiré l’attention du penseur camerounais sur la position perfide des autorités françaises sur cette crise et lui ont demandé par la même occasion d’user de son influence et de conditionner sa participation à l’organisation de ce sommet à la résolution adéquate de la crise tchadienne.

Cette lettre, signée par d’éminentes personnalités tchadiennes et africaines dont la Prix Nobel Alternatif Jacqueline Moudeina, le Réalisateur Prix du jury du festival de Cannes Mahamat Saleh Haroun et le défenseur des droits de l’homme sénégalais Alioune Tine, a été complètement ignorée par l’éminent penseur, ce qui trahi non seulement son embarras devant la justesse de la cause tchadienne mais également le traquenard macronnien dans lequel il est tombé. Après un accusé de réception polie, Mbembé s’est muré dans un silence assourdissant et les organisateurs du Sommet de Montpellier ont vite fait d’exclure le Tchad parmi les pays dans lesquels les consultations dans le cadre de la préparation de ce sommet devraient se tenir. Ce n’est ni Achille Mbembé, ni les deux Tchadiennes membres du Conseil Présidentiel pour l’Afrique qui n’y peuvent quelque chose. Biaiser les conclusions par un choix raisonné des personnes à interviewer est une technique bien rodée pour arriver aux résultats fixés d’avance.

Les réalités de terrain et le cirque que représente ce sommet des vassaux de la France ne peuvent laisser indiffèrent les intellectuels africains. C’est ainsi que sous la houlette des écrivains panafricains Koulsy Lamko, Amy Niang, Ndongo Samba Sylla et Lionel Zevounou du Collectif pour le Renouveau africains (CORA), un important ouvrage collectif contre le sommet de Montpellier (De Brazzaville à Montpellier, regards critiques sur le néocolonialisme français) sera publié très bientôt pour dénoncer cette imposture dans laquelle certaines organisations de la société civile africaine se compromettent pour le seul confort de la France.

L’appel à l’organisation d’un contre-sommet France-Afrique lancé par un collectif des organisations de la société civile française conduit par Survie pour dénoncer l’esprit néocolonial derrière le sommet de Macron est l’indication par excellence du rejet de ce sommet par les populations françaises.  Cette organisation reconnait clairement que «la France exerce toujours une domination monétaire, économique, diplomatique et culturelle, poursuit des interventions militaires, et soutient des régimes qui bafouent les droits humains et empêchent l’émancipation des peuples ». Elle affirme que « Le soutien au coup d’État militaire au Tchad en avril 2021 est un triste exemple de cette politique. ».

A y regarder de près, le livre remis par Achille Mbembé à Macron ce 5 octobre ressemble à moins de s’y méprendre à une collection d’idées de projets pour booster la politique extérieure française en Afrique. Il y est des améliorations de systèmes existants (comme une nouvelle orientation de l’AFD en matière de soutien à la bonne gouvernance politique). Il y est également question de la mise en place de nouveaux outils pour davantage plaire aux Africains et à la diaspora africaine : Programme Campus nomade, Forum euro-africain sur les migrations. L’auteur va jusqu’à demander la refondation des relations avec l’Europe mais n’évoque pas cette question de la refondation de la relation entre l’Afrique et la France. Cette refondation serait-elle déjà en marche avec les 12 propositions plus opérationnelles que stratégiques, sans définir au préalable les nouvelles valeurs éthiques et les principes qui doivent gouverner ces relations ? Sans aucune formulation de propositions sur les questions qui fâchent la jeunesse africaine comme le rôle controversé de l’Armée française en Afrique, sur la question du FCFA pour laquelle Macron n’a pas hésité à saboter sa réforme complète envisagée dans le cadre de la CEDEAO ? Le travail de Achille Mbembé se résume à treize propositions dont la moitié est destinée à flatter les égos des africains, sans impact sur l’amplification du sentiment anti-français qui est alimenté par des facteurs tangibles qui n’ont pas trouvés solutions aux yeux de Mbembé,

Ainsi donc au regard des réalités susmentionnées, nul doute que le sommet de Montpellier s’inscrit dans la droite ligne des précédents et ne représente aucune évolution dans les relations ambiguës jusque-là entretenues par les autorités françaises. Tant que les Français ne se poseront pas de questions sur leur avenir en tant que nation-lumière, la France-Afrique aura de beaux jours devant elle avec des Autorités adoubées par la France et rejetées par leurs populations.

Les Tchadiens n’attendent rien du sommet de Montpellier, Achille Mbembé leur ayant refusé un pré-dialogue sur le cas Tchadien qui était en cours. Ils savent bien que Macron, en dépit de son jeune âge, est biberonné aux thèses de l’empire dont les avatars restent vivaces : pillage systématique -systémique- de l’Afrique sous toutes ses formes, soutien aux potentats de tout gabarit, préservation d’un prétendu pré carré par tout moyen y compris assassinats des dirigeants récalcitrants, etc. Des thèses qui empêchent aux Autorités françaises et à son élite de réfléchir sur la place de la France dans la reconfiguration des cartes des puissances du monde, l’immobilisme de la relation France-Afrique semble être un atout qui dispense les Autorités françaises de rechercher d’autres atouts. On se demande si finalement la France de Macron n’est pas en train de rater une occasion de faire œuvre utile en orientant le débat non pas sur ce qui peut contenter les peuples d’Afrique, mais sur l’avenir de la France face à l’effritement de sa puissance économique, politique et militaires dans le monde.

Prenant l’exemple du Tchad, il en découle que l’imposition du fils du défunt président Idriss Deby Itno par la France est une démonstration par les faits que le président Macron n’a aucune envie ni de parler vrai des problèmes de l’Afrique, ni de proposer une vraie réorientation de la politique africaine de la France.

Quel schéma de sortie de crise au Tchad ?

Depuis le déclenchement de la crise tchadienne née du coup d’Etat militaire perpétrée par le Conseil Militaire de Transition (CMT), les organisations de la société civile tchadienne et africaine n’ont cessé d’attirer l’attention de la communauté internationale sur cette violation flagrante de la Constitution tchadienne et des conventions internationales auxquelles le pays a souscrit notamment la charte de l’Union africaine. Elles n’ont cessé de proposer aux autorités de faits du pays ainsi qu’à toutes les parties nationales et internationales un schéma réaliste de sortie de crise devant déboucher à court terme sur le retour à l’ordre constitutionnel en cinq étapes :

  1. Révision de la Charte de transition en y incluant les dispositions pertinentes soulevées par les organisations de la société civile tchadienne notamment la limitation de la durée à 18 mois ferme sans possibilité aucune de prolongation, interdiction aux membres du CMT et du Gouvernement de transition de se présenter aux prochaines élections, insertion de la Conférence nationale inclusive et souveraine dans la charte, etc. ;
  2. Mise en place, dans de meilleurs délais et en concertation avec la société civile et les autres parties prenantes, d’un Comité national indépendant de préparation de la Conférence Nationale Inclusive et Souveraine, doté du pouvoir et de l’indépendance nécessaires pour assurer, dans la transparence et l’intérêt général de la population, la préparation et l’organisation de ces assises.
  3. Tenue de la Conférence avec la participation de toutes les forces vives de la Nation y compris les politico-militaires et la Diaspora tchadienne. Ces assises devront déboucher sur la mise en place de nouveaux organes consensuels de transition (Parlement, Gouvernement, CMT) ;
  4. Mise en place d’un organe constituant indépendant et organisation d’un referendum constitutionnel devant définir les bases de la Refondation de la République ;
  5. Organisation des élections libres, crédibles et transparentes au cours desquelles les nouvelles autorités légitimes devraient être choisies.

Ces propositions pertinentes et consensuelles, en ligne avec les déclarations des institutions comme le Parlement Européen et auxquelles ont adhéré l’ensemble des forces vices de la Nation, se sont heurtées au refus catégorique de la junte au pouvoir confortée par le soutien indéfectible du Gouvernement français et le silence complice de l’Union Africaine. C’est ainsi que, dans une démarche pernicieuse de confiscation de pouvoir et d’achats de conscience d’une certaine opposition en mal de popularité, elle s’est évertuée à prendre des décisions unilatérales notamment le refus systématique d’appliquer les résolutions du communiqué N°996 du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine, la mise en place d’un Conseil National de Transition (CNT) constitué majoritairement des caciques de l’ancien régime, décrétés et aux ordres de la junte, la répression violente, brutale et inhumaine, parfaitement inutile, des marches pacifiques organisées par la société civile, etc.

Dans ce contexte lourd de conséquence pour le Tchad et à l’aune de l’organisation du sommet France Afrique de Montpellier, que le Groupe de Réflexion et d’Action du 1er Juin, un regroupement d’intellectuels tchadiens et de personnalités indépendantes dirigé par l’ancien Vice-Président de la Banque Africaine de Développement (BAD) et ancien Ministre, Monsieur Bedoumra Kordjé, a, dans un communiqué rendu public le 06 Octobre 2021, dénoncé l’attitude irresponsable de la junte militaire au pouvoir et réitéré par la même occasion les positions consensuelles de la société civile tchadienne de sortie de crise.

Quelle contribution la communauté internationale peut apporter dans la résolution de la crise tchadienne ?

Les organisations de la société civile, de la diaspora tchadienne et des personnalités indépendantes tchadiennes relèvent que la politique pernicieuse du défunt Président Deby qui consistait d’une part à « mercenariser » les forces de défense et de sécurité (FDS) du Tchad au profit des intérêts français au Sahel en contrepartie de son maintien éternel au pouvoir sous la protection française et d’autre part à refuser constamment un dialogue sincère avec son opposition interne et externe ont été les causes principales voire exclusives de son décès et de la situation de crise qui prévaut aujourd’hui au Tchad.

Elles observent avec grandes préoccupations les actions unilatérales du Conseil militaire de transition (CMT) marquées par l’absence de concertation avec les forces vives de la Nation, le torpillage du processus de transition par des forces occultes et les préparatifs de retour vers l’ordre ancien marqué par l’injustice, le pillage, le clanisme, les violations des droits humains ainsi que des libertés fondamentales etc.

Dans ce contexte marqué par le soutien actif du Président français Macron à la junte au pouvoir et l’immobilisme de l’Union africaine, les organisations affirment avec force leur attachement à participer à un processus sincère de transition devant déboucher sur une nouvelle architecture constitutionnelle au Tchad, à l’organisation des élections nationales inclusives, libres, crédibles et transparentes, et exhortent la communauté internationale à :

  • Condamner la confiscation du pouvoir par la junte militaire et la dévolution monarchique du pouvoir au fils du président défunt ;
  • Opter sans réserve de faire pression pour un président civil avec un vice-président militaire et la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale pour conduire à la préparation d’une conférence nationale souveraine devant décider de l’architecture et des organes de la transition ;
  • D’appliquer les sanctions prévues par les textes de l’UA et, le cas échéant, de soutenir les efforts des organisations de la société civile et de la diaspora Tchadiennes de traduire devant les juridictions internationales les membres de la junte militaire pour les crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide durant le règne du président défunt et après le coup d’État du CMT ;
  • Se saisir du dossier tchadien et s’accorder sur la nécessité d’un accompagnement technique et sécuritaire d’un processus de transition apaisé et inclusif au Tchad au bénéfice du peuple tchadien ;
  • Aider à rapatrier les ressources financières du Tchad volées par le régime despotique du défunt président qui se poursuit. Pour rappel, les Panama Papers avaient fait état de milliards d’euros pillés du Tchad et placés dans les paradis fiscaux ; récemment, les Pandora Papers mentionnent encore la famille dirigeante tchadienne dans ces crimes économiques.

Les organisations de la société civile, de la diaspora tchadiennes et des personnalités indépendantes tchadiennes interpellent la communauté internationale et singulièrement les autorités françaises et l’Union africaine qui ont avalisé ce coup d’État, sur les dérives du processus de transition, et appellent les organisations sœurs, la diaspora africaine et les personnalités éprises de paix et de justice à travers le monde, le peuple français, à soutenir le peuple tchadien dans cette phase cruciale de son existence.

Par : Tchad citoyen

Collectif des organisations de la société civile, des personnalités indépendantes et de la diaspora tchadienne

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