La décision de Donald Trump, le 25 septembre, de lister les ressortissants tchadiens comme indésirables sur le sol américain a d’autant plus stupéfié le monde feutré de la diplomatie internationale que le Tchad est unanimement présenté comme le « bon élève » de la lutte anti-terroriste dans la Bande sahélo-saharienne (BSS) et l’un des piliers de la force G5 Sahel. Cette décision est intervenue moins d’un mois après la promesse des partenaires de ce pays, parmi lesquels les Etats-Unis, d’accompagner le Plan national de développementdu Tchad (PND) à hauteur de 20 milliards $ au terme d’un important forum, à Paris.

Si certains voient derrière cette décision la main du secrétaire d’Etat Rex Tillerson, ex-patron d’Exxon Mobil qui s’apprête à débourser plus de six milliards $ dans son litige avec N’Djamena, les raisons de cette décision sont beaucoup plus sommaires. Les autorités tchadiennes n’auraient pas correctement rempli plusieurs questionnaires adressés, ces dernières semaines, par le Department of Homeland Security, l’équivalent du ministère de l’intérieur, en matière de sécurisation et de numérisation des documents d’identité (Etat civil, passeports, etc.) et de « traçage » de certaines personnes. Sur ce dernier point, le département d’Etat aurait identifié une menace en lien avec des ressortissants tchadiens présents au nord du Mali. Alors que cette décision inquiète jusqu’aux hauts gradés d’Africom, Paris se dit prête à activer sa coopération si le Tchad en faisait la demande afin de corriger ces dysfonctionnements, y compris en faisant appel à des opérateurs privés… A suivre.

 

Tchadanthropus-tribune avec la lettre du Continent

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