À partir du 2 janvier 2018, la commercialisation du brut du bassin de Doba se fera par Esso qui paiera le Tchad «en espèces » au trésor public Tchad. Une décision prise en mesure de rétorsions face au trader Suisse Glencore à qui la vente du brut tchadien a été confiée depuis 2014.

 

Le 4 octobre dernier, le ministre tchadien du Pétrole, Me Béchir Madet écrit au consortium qui exploite le bassin pétrolier de Doba. « Les redevances dues par le consortium sur la production totale des hydrocarbures demeureront payables en espèces jusqu’à notification en sens contraire par nos services » écrits le ministre tchadien. Le 16 octobre, Christian Lenoble, président directeur général de Esso Tchad, la filiale locale de Exxon Mobil, actionnaire majoritaire du consortium répond au ministre lui annonçant que le prochain prélèvement pour le compte du Tchad au terminal pétrolier de Kribi est prévu pour le 2 janvier 2018 et lui demande de confirmer la décision du gouvernement tchadien.

 

Ce qui est fait dès le lendemain. « Nous souhaiterions percevoir en nature, et non en espèces, les redevances dues par le consortium le 2 janvier 2018, pour lesquelles les dernières prévisions de cargaisons fournies par Cotco indiquent que le gouvernement du Tchad aura un chargement de cargaisons à cette date » confirme le ministre.

 

C’est dire qu’à partir de janvier 2018, le trader suisse Glencore qui commercialise le brut tchadien pour le compte de la Société des hydrocarbures du Tchad depuis 2014, date de la signature d’un accord commercial n’y aura plu accès. Une mesure de rétorsion des autorités tchadiennes qui essayent depuis plusieurs semaines de renégocier avec le trader suisse les termes d’un accord conclut en 2014, réviser en 2015, mais qui pénalisent toujours le Tchad. « Depuis le début de l’année, ils ont vendu près de 8 millions de barils, mais le trésor public tchadien n’a reçu que 20 millions de dollars » confie une source tchadienne au cœur du dossier.

N’Djamena qui subit de plein fouet la chute des cours du pétrole cherche un bol d’air, mais les termes de l’accord qui a permis au Tchad d’emprunter 2 milliards de dollars pour racheter les parts de Chevron dans le consortium qui exploite le bassin de Doba. Mas l’intransigeance de Glencore agace d’où cette décision qui peut paraître comme un casus belli dans une situation inextricable.

 

Tchadanthropus-tribune avec Madjiasra Nako

3075 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire