Nouvelles pressions du FMI sur les créanciers internationaux privés du Tchad

(Agence Ecofin) – Le FMI fait pression sur les privés qui détiennent la dette internationale du Tchad pour qu’ils s’accordent avec le pays, afin de déployer son propre programme. L’institution tout comme le G20 pourrait pourtant régler le problème à leur niveau. En attendant, le Tchad doit faire face à des défis.

Abebe Aemro Selassie (photo), directeur du département Afrique au sein du Fonds monétaire international (FMI) a de nouveau mis la pression sur les créanciers internationaux privés du Tchad afin d’accélérer le processus d’obtention d’un accord sur la dette que leur doit le pays.

« Un engagement ferme de la part des créanciers privés sur leur volonté de négocier sans plus tarder la dette […] contribuerait à stimuler la reprise économique et les efforts de réduction de la pauvreté au Tchad », a-t-il fait savoir ce 7 septembre dans un communiqué.

Même s’il ne les cite pas nommément, il est admis que l’essentiel de la dette due par le Tchad à des créanciers internationaux est détenue par un syndicat de prêteurs dominé par Glencore, le spécialiste anglo-suisse de trading des matières premières. Le montant tourne autour de 1 milliard $. Début 2020, le Tchad a été le tout premier pays africain à solliciter le bénéfice du cadre commun d’annulation de la dette mis en place par le G20.

En plus de l’insécurité dans la zone du Sahel et des effets de la covid-19, le pays doit aussi mener une difficile transition politique qui n’est pas au bénéfice de l’amélioration de son cadre économique. Des organisations de la société civile internationale comme Eudorad, qui militent pour une dette au service du développement, ont critiqué le fait qu’on impose des conditions pour libérer de la ressource au profit d’un pays, dont les populations sont parmi les moins pourvues en ressources financières dans le monde.

Un accord a été trouvé par le Club de Paris, mais ne peut être déclenché que si le programme avec le FMI est mis en œuvre. Or L’institution de Bretton Woods impose aussi au Tchad de trouver un accord sur sa dette internationale.

« Un traitement de la dette est donc essentiel, et ouvrirait la voie à l’approbation par le conseil d’administration du FMI d’un financement à l’appui du programme tchadien d’ajustement budgétaire et de réformes soigneusement ciblées convenus avec les services du FMI en janvier 2021 », a fait savoir M. Sélassié.

En son temps, Idriss Deby Itno, l’ancien président tchadien, était parvenu à obtenir la restructuration de la dette de son pays avec Glencore. Le défi principal est que personne ne se montre transparent sur cette dette. Le dernier accord qui avait été communiqué en 2018 parlait d’un délai de remboursement passé de dix à douze ans, et le taux d’intérêt, calculé à partir de l’indice Libro, est ramené de 7,5 % à 2 %.

Dans certains milieux diplomatiques, il était évoqué comme hypothèse que le Qatar dont le fonds souverain est le premier actionnaire de Glencore (9,25% des parts) aurait joué un rôle sur l’issue des précédentes négociations. L’émirat gazier était alors en conflit avec ses voisins du Golfe, et poussait ses pions pour avoir plus de soutien à l’international.

Mais ces arguments sont difficiles à confirmer par des officiels. Et même dans un tel scénario, la capacité du fils Deby aujourd’hui au pouvoir sera éprouvée. En attendant, le G20 manque de montrer son engagement véritable à être solidaire de la situation du Tchad qui, au-delà d’une gouvernance qui n’est pas irréprochable, fait face à des défis complexes.

Hum ce dialogue inclusif finalement aboutira à quel type de dictateur après les élections truquées qui semblent misent en œuvre

Dialogue creux en perspective et CNT une assemblée alimentaire en vue

Tchad : les partis membres du FNC excluent le parti de leur coordinateur, Yaya Dillo Djerou Betchi

Serge Djimhodoum

Les autres partis membres de l’alliance Front nouveau pour le changement (FNC) ont décidé ce 7 septembre d’exclure le Parti socialiste sans frontières (PSF) de Yaya Dillo Djerou Betchi qui est aussi le coordinateur de cette plateforme. Selon eux, cette exclusion est liée au refus d’aller au dialogue national inclusif par le coordinateur.

Yaya Dillo Djerou Betchi n’est plus le coordinateur de l’alliance Front nouveau pour le changement. Son parti, le Parti socialiste sans frontières (PSF) est en effet exclu de ce regroupement ce jour.

Les mobiles de cet acte selon ces derniers est le refus du coordinateur aux partis politiques issus de l’Alliance d’aller au dialogue national et de faire partie du Conseil national de transition (CNT). “si nous partons du postulat que la politique n’est pas la guerre, nous ne pouvons vraiment pas comprendre pourquoi l’on peut empêcher aux chefs de parti de s’associer au processus de la réconciliation nationale à travers les assises du dialogue national inclusif”, s’interrogent-ils.

C’est sur cette base que les 7 autres partis membres du FNC ont décidé à l’unanimité “d’exclure le PSF de la plateforme à compter de ce jour 07 septembre 2021”.

En effet, dans un communiqué de presse, Yaya Dillo informait que son alliance n’ira ni au dialogue ni au Conseil national de transition parce que, selon lui, la junte militaire au pouvoir conduit la transition à sa guise, sans prendre en compte les propositions pour plus d’inclusivité.

Tchadanthropus-tribune avec Ecofin

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