Assez souvent, les excès de zèle produisent les mêmes effets. Il ne peut avoir plusieurs manières pénales de légiférer chez les citoyens.

Par une décision N° 0006/PCMT/PMT/MATD/SG/2022, le gouverneur de la province d’Ennedi-Est (Amdjaress), retoque les décisions à l’emporte-pièce du chef traditionnel de Dar-Bilia. Il tient à rappeler qu’un chef traditionnel doit rester dans son rôle qui n’a rien de régalien, et qui consiste à veiller à la protection du patrimoine coutumier et traditionnel. Point.

Le ministre de l’Administration du territoire Mahamat Béchir Cherif demande l’annulation pure et simple de cet acte dans tous ses effets.

Soyons sérieux, et évitons les amalgames.

Le terme sultan n’est pas adapté à nos chefferies traditionnelles en dehors des descendants sultans héréditaires des royaumes du Ouaddaï, de Baguirmi, et du Kanem au Tchad. Le Sultanat du Dar Zaghawa, celui de la famille Haggar, et KAPKA étaient les seuls érigés avant l’indépendance de notre pays aux côtés des royaumes cités ci-haut. Toutes les contrées autour de ces royaumes n’étaient que rocailles, hautes herbes et montagnes où aucune âme ne vit.

Une nomination par décret ne fait pas de vous un sultan, un terme et un mot qui n’est pas à sa place.

Ces chefs traditionnels, séculaires ou encore benjamins, doivent renforcer le socle de l’union des peuples, conserver nos us et coutumes, au lieu de rivaliser à force de cheval ou dromadaire le mieux harnachés. Ils sont nombreux à péter plus haut que leur cul et piétinant au sol les sceaux de l’État régalien.

Il faut féliciter le ministre Mahamat Béchir Cherif d’instaurer l’autorité de l’État, et ne plus permettre à n’importe quidam de faire sa propre loi.

Mon Tchad, si tout le monde pouvait se mettre aux pas…quel bonheur.

Tchadanthropus-tribune

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