Tous les Tchadiens l’attendaient à dose de petits murmures sur le remaniement qui devrait arriver depuis un moment, et cela s’est fait sans grand encochement avant-hier soir tard dans la soirée.

Tchadanthropus-tribune l’avait annoncé sans trop s’y avancer, car tous les conseils des correspondants allaient dans ce sens. “ Attention, si Tchadanthropus-tribune balance l’info, rien ne sera fait et on vous prendra à contre-pied pour vous faire passer comme des menteurs “ –

Bref, à la rédaction nous savions à travers nos canaux que certaines tractations commençaient à se mettre en place. Nous les suivions avec tact, car une source à la présidence des Itno donnait des indices sur les remplacements au cabinet de Déby. Une once de jalousie s’est installée entre la directrice de cabinet civile et son adjoint, sans grande nécessité accompagne son patron. Il faut dire aussi que malgré le travail abattu par Djamaladine Ibrahim, un quarteron de généraux avait influencé le patron des lieux – Le DG adjoint au cabinet ne faisait pas remonter leurs doléances. Entre le sérieux et le tri, cela est souvent difficile dans un environnement anarchique. Pour ne pas entendre ce quarteron de généraux venir murmurer à ses oreilles, Déby choisit la facilité. Le DG adjoint est envoyé aux roses pour un ministère en attendant de voir.   Le nivèlement du cabinet civil a été la propulsion qui a façonné un nouveau gouvernement qui s’explique sur plusieurs variantes. Mais, certaines idées furent nourries depuis la place de deuil à Amdjaress. Le séjour d’Idriss Déby à Amdjaress la bourgade que jadis tout le monde connaît, a à chefs de cantons d’avancer leurs pions. Certains soi-disant cadres au chômage s’étaient fait remarquer en servant du thé sous tente, tandis que d’autres avaient fait fonctionner leur lobby.

Analyses.

Dans les émotions qu’ils y avaient lors des cérémonies à Amdjaress, certains chefs de cantons avaient approché Idriss Déby pour lui demander d’accéder à leurs doléances. Certains d’entre eux avaient clairement fait comprendre que les cadres de leurs régions et communautés sont au chômage depuis longtemps et qu’il fallait les caser. D’après nos informations, celui de Kapka en particulier s’est adressé à Idriss Déby suivit de quelques-uns. La prédisposition de Déby face aux doléances avait laissé comprendre à quelques-uns que les signaux étaient au vert. Le cocktail-chef de cantons et quelques généraux influents ont fini par faire baisser la garde d’un Déby assez remonté vis-à-vis de certains.

Après Amdjaress, les chuchotements sont allés plus vite grâce à Wattsup et les cellulaires.

Dès l’annonce de ces rumeurs jugées fausses et vraies, une cabale sans précédent s’est installée à l’envers de certains responsables en poste comme le remplacement au ministère des Finances, celui des infrastructures, à la direction générale de l’ANS, au ministère de la Défense, etc.

Pendant une semaine la rumeur véhiculée à N’Djamena faisait croire que Kogri, le DG actuel des renseignements de Déby était donné partant. Selon nos correspondants, c’est un ancien cadre de cette maudite maison qui chercherait coûte que coûte à revenir, où voir venir un des siens. Promesses seraient faites à certains chefs de cantons et quelques généraux de l’armée que si le poste est obtenu, tout ce monde serait rétribué et engraissé. Finalement toute la campagne de guéguerre mise en place s’est effilochée. Kogri n’est pas parti, mais son poste est amovible, car plusieurs tirs croisés se concentrent encore sur lui.

Le chef de canton de Kapka a eu gain de cause avec les arrivées de Abdoulaye Djiddo Sabre au cabinet de Déby, et Mahamat Ismaël Chaïbo au ministère de l’Administration du territoire. Un ministère dépouillé de toute sa substance, ni sécurité, moins encore l’intérieur. Aux dernières nouvelles, un stratagème serait mis en place avec l’oncle déchu (Mahamat Saleh Brahim) pour rattacher à ce département la GNNT – bien évidemment Chaïbo voudra avoir sa garde pour régner et Mahamat Saleh Brahim son trône au sein de la GNNT, mais selon nos informations rien ne sera facile. Là-dessus Mahamat Ismaël Chaïbo est à l’étroit et surtout très surveillé. Pourquoi Déby ne lui cède pas la sécurité ? Un fait sans pareil depuis que les gouvernements sont formés.

Les observateurs de la vie politique remarquent aussi que Déby fait la part belle à sa région de Wadi-Fira qui rafle à elle seule 5 postes de ministères.

La fondation grand Cœur n’était pas du reste, et l’on remarque aisément les griffes de la 1ère dame Hinda Déby née Mahamat Acyl sur la constitution de ce gouvernement. Djimet Arabi et plusieurs de ses obligés figurent en bonne place même si certains d’entre eux ne sont là que pour faire de la figuration et signer des chèques de dons à la fin du mois pour la fondation arnaque grand cœur.

Mahamat Abali Salah a le vent en poupe et l’étoile au firmament, tout simplement parce qu’il est l’époux de la nièce de Déby. Gouverneur, Général de corps d’armée, ministère régalien qu’est celui de l’intérieur de l’aménagement du territoire et à la sécurité. Tout cela dans une période moins d’un an. Aujourd’hui il rassemble sous ses aisselles le prestigieux ministre délégué à la Présidence de la République, chargé de la Défense nationale, des anciens combattants et des Victimes de Guerre.

Mahamat Zène Chérif garde encore les Affaires étrangères où plusieurs agents et cadres le décrient, et surtout là où encore un cadre sérieux comme Mr Madou se retrouve au cœur d’un scandale de passeport de service.

Un non-novice arrive au ministère des Finances. M. Hamit Tahir Guilim, ex vice-gouverneur de la BEAC, donc avec une expérience bien assise. Mais le laissera-t-on travailler ?

Les Finances du Tchad sont à la dévotion d’Idriss Déby et sa belle-famille, ça, tous les Tchadiens le savent. Les finances du pays et ses recettes sont continuellement asséchées à travers des déplacements sans rendement – il suffit de compter les voyages de Déby et ce qu’il prend aux caisses de l’état, sans compter le reste.

David Houdeingar, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, garde son poste malgré les fuites avérées des épreuves du BEPC. Chose anormale dans un pays qui se respecte. Les épreuves de BEPC sont connues de tous 48 heures avant les concours. Mais on fait fi de ne rien savoir. Bravo à l’éducation nationale qui piétine l’avenir de la jeunesse.

À vu d’angle, ce gouvernement ira jusqu’aux législatifs en préparation et changera de visage. Quoi que l’on dise, certains membres du gouvernement actuel joueront leurs dernières partitions.

Sans vouloir être un oiseau de mauvais augure, tant qu’on n’instaure pas une culture de résultat trimestriel ou semestriel par département et faire le choix sur de vrais cadres, pas les docteurs de circonstances et les faux diplômés, rien n’avancera.

Tchadanthropus-tribune

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