Mahamat Idriss Déby est en train de perdre le capital de confiance placée en lui par la majorité des Tchadiens. Feu Idriss Deby était habitué à polir les ego et l’humeur de nos compatriotes en les nommant à des postes de responsabilités mêmes si le profil ne répond pas au poste en question. Cette habitude malsaine a eu pour conséquence le démembrement des fonctions régaliennes, et l’inaptitude des départements concernés en termes de compétence. Bref, notre pays le Tchad n’a jamais pu exceller, et se retrouve en queue de peloton.

L’arrivée de Mahamat Idriss Deby était porteuse d’espoir pour beaucoup de Tchadiens, par l’amorce d’une politique d’ouverture de dialogue, pensant asseoir une rigueur dans l’administration, et surélever le profil des hommes et femmes choisies pour mener à bien la politique générale, mais hélas, les vieilles habitudes reviennent de plein fouet, rappelant à tout le monde que rien n’a changé.

Qui que ce soit, qui aurait dessiné le contour du nouveau gouvernement, donnera plus tort au président de la transition en tant que 1er responsable. Eh oui, le vrai responsable est Mahamat Idriss Déby qui a laissé faire, sans que le 1er ministre Pahimi Padacké ne pipe mot.

Ce remaniement de gouvernement ne respecte aucun critère de géopolitique ni la définition principale de profil exact. C’est juste la volonté de vouloir injecter des copains pour les responsabilisés en voulant faire un pied du nez à certains dont l’adversité devient plus vorace en termes de responsabilité.

Il faut un gouvernement de technocrates et des hommes nouveaux accompagnant le CMT.

De tous ces nouveaux élus, on entrevoit rarement des hommes qui puissent répondre aux défis de l’heure. Plusieurs hommes et femmes jeunes pouvant faire l’affaire existent, mais qui peut penser à l’édifice de l’État compétiteur, compétent, encré sur les valeurs et la culture des résultats ? Là-dessus, le président du CMT cristallise sur lui un aspect négatif et tragique, écornant au passage le capital confiance, optimisme de nos compatriotes qui voient en lui plusieurs aspects positifs à son arrivée au pouvoir.

Qu’y a-t-il de nouveau dans ce nouveau gouvernement?

En dehors des anciens retenus dans ce gouvernement de transition, un ou deux cadres potables à noter, il y a du pain rassis parmi eux.

  • Pourquoi aller chercher l’image de l’antipathie populaire pour le nommer au gouvernement. Est-ce une provocation ou une jauge ?
  • Pourquoi de suite chercher à blanchir dans l’heure par la cour constitutionnelle quelqu’un qui a un dossier à la justice et le parachuter au gouvernement ?

Le cas de Djerassem le Bémadjiel pose une véritable réflexion, même si on veut faire face à l’armada « Succès Masra ». La formation des Transformateurs continue de s’ancrer dans le paysage sociopolitique par les critiques précises distillées. Et ce n’est pas l’ancien/nouveau du ministère du Pétrole qui pourra faire face.

Avec Le Bémadjiel les Tchadiens se souviennent âprement de GLENCORE. Jusqu’à aujourd’hui, le Tchad se trouve ongulé dans une dette abyssale, et l’administration tchadienne continue de subir les conséquences de cette perfidie.

L’affaire de l’électricité de la ville d’Amdjarass, parlons-en.

Le Bémadjiel, encore lui…

Un ensemble de quatre éoliennes installées dans cette ville fournit 1 mégawatt. Depuis huit ans, il est prélevé sur la dotation de carburant de la société tchadienne d’électricité deux citernes par jour, dit-on pour financer ces éoliennes. Faisons une comptabilité simple ; les deux citernes font 72 000 litres, vous les multipliez par 500 pendant 30 jours, et fois 12 mois. Cela va vous donner 103 milliards 680 millions de FCFA. Cette perfidie dure depuis huit (8) ans, et cet argent n’a jamais été versé dans le compte de la STÉ. Vous ne trouverez nulle part sa traçabilité, dixit l’IGE, et dire que cela dure depuis huit (8) ans sans que quelqu’un ne veuille en parler. Un deal serait fait avec le maire d’Amdjaress Aboud Haschim qui en tire parti (et pire il y a d’autres révélations sur lui à venir concernant tous les projets avec la ville d’Amdjaress).

La source qui informe la rédaction affirme que l’opération de cette arnaque a été montée par le nouveau ministre du Pétrole (Djerassem Le Bémadjiel) au profit de la progéniture du maréchal, sous l’œil complice d’un certain Aboud Haschim qui en profite.

Incarcéré pendant six mois au temps de feu Idriss Deby avant d’être libéré sans être blanchi de tout reproche, Le Bémadjiel est revenu à la tête du ministère à la faveur du dernier remaniement pour perpétuer cette opération, sinon il ne peut valoriser aucune autre compétence mieux que d’autres compatriotes mieux armés à gérer ce département.

Autre évidence bien malheureuse, les ressortissants de cette zone se permettent dans l’anarchie et l’impunité totale de tirer sur 45 kilomètres une ligne de haute tension pour desservir des hameaux comme la localité de kaoura. Mais qui peut lever le petit doigt ? «Qui dira  que la fille du sultan est une pute» personne ne lève le petit doigt pour dénoncer cette opération sordide pendant que d’autres villes souffrent de problèmes de manque d’eau.

On pourrait épiloguer pendant longtemps sur les choix et des hommes et des femmes choisis pour accompagner ce gouvernement de transition, mais ce qui est sûr que ces nominations ne sont pas faites pour hisser vers le haut les compétences.

Le Tchad a besoin pour accompagner la transition d’une équipe de technocrates avec des objectifs clairement définis, pas des rantanplan associés à faire passer le temps et se remplir les poches…

Là-dessus, le président de la transition a tapé à côté.

Tchadanthropus-tribune

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