Conscient du rôle majeur qu’ont joué les troubles dans l’Est soudanais dans la chute du premier ministre Abdallah Hamdok fin octobre, le vice-président du conseil de souveraineté, le général Mohamed Hamdan Dagalo dit « Hemeti« , a formé la semaine dernière un comité spécial ad hoc afin de tenter de trouver une solution à la crise est-soudanaise au plus vite. Figure tutélaire de la milice Rapid Support Forces (RSF), Hemeti préside lui-même ce comité, qui est composé de trois autres membres du conseil de souveraineté : l’ancien chef rebelle darfourien Taher Hajar (AI du 03/12/21) et deux civils fraîchement nommés, Aboulgasim Mohamed Burtum et Abdul Baqi al-Zubair (AI du 19/11/21). Les quatre hommes ont commencé à consulter tous les acteurs politiques et représentants communautaires de la région.

Depuis de longs mois, l’est soudanais est en proie à de vives tensions communautaires menaçant de bloquer Port-Soudan, le seul point d’approvisionnement maritime du pays (AI du 18/10/21). En 2020 déjà, Hemeti avait tenté, sans succès, de trouver une issue à la crise (AI du 11/11/20).

Selon des sources proches des tractations, un autre acteur tente par ailleurs de se mêler du conflit : le conseiller aux affaires sécuritaires du président soudanais Salva KiirTut Gatluak Manime. Déjà très impliqué dans la médiation entre les autorités de la transition et les rebelles du sud non-signataires de l’accord de Djouba, l’envoyé de Kiir aurait aussi proposé ses bons offices dans la région de la mer Rouge. Les deux pipelines par lesquels transite le brut sud soudanais passent en effet par ce point, que Djouba surveille comme le lait sur le feu.

Tchadanthropus-tribune avec Africa Intelligence

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