3 février 2018 #TCHAD #Ibni Oumar Mahamat Saleh : Le Député François Ruffin interroge Monsieur Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur l’action des autorités françaises dans l’affaire de la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh
Monsieur le Député François Ruffin interroge Monsieur Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur l’action des autorités françaises dans l’affaire de la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, leader de l’opposition démocratique tchadienne. Ibni Oumar Mahamat Saleh enseignait comme professeur de mathématiques àla faculté d’Orléans. Il avait exercé plusieurs fois comme ministre dans son pays, le Tchad. Il était, surtout, le leader de l’opposition démocratique tchadienne, dénonçant le pouvoir d’Idriss Déby, les atteintes aux droits de l’Homme de son régime. Le 3 février 2008, il y a dix ans maintenant, M. Ibni était enlevé à son domicile par des soldats de la garde présidentielle. Depuis lors, depuis dix ans, nous sommes sans nouvelles de lui. Son corps n’a jamais été retrouvé. Après sa disparition, ses amis, sa famille, la communauté des mathématiciens de France, des parlementaires français comme Jean-Pierre Sueur ou Gaëtan Gorce, réclament que toute la lumière soit faite sur le sort de M. Ibni.
La France porte, en effet, une responsabilité particulière dans cet enlèvement : son armée s’est portée au secours d’Idriss Deby lors de l’attaque rebelle qui se déroulait au même moment. De plus, des conseillers militaires français étaient présents à la Présidence tchadienne et ont été, selon plusieurs témoignages, en contact avec Ibni après son arrestation. Le 25 mars 2010, l’Assemblée nationale, contre l’avis du Ministre des affaires étrangères de l’époque, Bernard Kouchner, a voté une résolution enjoignant aux autorités françaises de faire pression sur le régime tchadien afin qu’il révèle la vérité sur la disparition d’Ibni. En 2012, une plainte a été déposée par les enfants d’Ibni auprès du procureur de la République de Paris, plainte qui a donné lieu à la nomination d’un juge d’instruction et à l’ouverture d’une enquête.
Dix ans après la disparition du Professeur Ibni, je souhaiterais savoir : conformément à la résolution votée par mes collègues en 2010, qu’ont donc entrepris les autorités françaises pour permettre à la vérité d’éclater ? Certes, le Tchad est un allié de la France dans la lutte contre le terrorisme, mais ça ne saurait être au prix d’un marchandage, en échange d’un silence dans cette affaire.
Source: François Ruffin