Le 18 août 2020, l’Inspection générale d’État a sollicité par courrier le procureur général près la Cour d’appel afin que poursuites soient engagées à l’encontre de l’ex-ministre du Pétrole Djerassem Le Bemadjiel. Selon l’IGE, il est reproché à l’ancien ministre « plusieurs infractions commises dans l’exercice de ses fonctions. »

Tout remonte au 24 septembre 2019 lorsqu’une mission de contrôle et de vérification de la gestion des ressources humaines, financières et matérielles du ministère du Pétrole et des entités sous tutelles est dilligentée par l’IGE. La mission a relevé « plusieurs irrégularités et des fautes de gestion. » Entre 2013 et 2014, deux contrats d’audit ont été signés par le ministère en charge du pétrole avec les cabinets Alex Stewart International, un cabinet d’audit de droit américain, et le cabinet d’audit camerounais Cameroun Audit Conseil (CAC), pour l’audit des contrats pétroliers conclus par le Tchad.

Le montant initial de la dérogation accordée par l’Organe chargé des marchés publics pour les contrats est de 19.630.000 dollars US TTC. L’IGE indique qu’au moment de la signature, le montant initial est passé à 20.178.250 dollars US TTC, soit un écart positif de 548.250 dollars US. Dans le cadre de l’exécution des contrats, l’IGE dit avoir également constaté que l’ex-ministre a autorisé le paiement de 25 factures d’un montant cumulé de 16.900.000 dollars US, à titre d’honoraires du cabinet Alex Stewart International.

« Il a été clairement stipulé dans le contrat avec le cabinet Alex Stewart que six rapports définitifs d’audit devraient être déposés durant la période d’exécution du contrat étalés sur 24 mois. Cependant, force est de constater que malgré le fait que seuls deux rapports ont été effectivement déposés, l’ex-ministre a néanmoins autorisé en outre, le paiement des factures d’un montant de 9.600.000 de dollars US, correspondant aux honoraires dus par l’État pour l’audit de quatre sociétés pétrolières », explique l’IGE. L’Inspection ajoute que « Djerassem Le Bemadjiel a cru pouvoir éconduire le chef de mission de contrôle de l’IGE en lui proférant des injures et diverses menaces, et en refusant de se présenter pour les séances de travail. Ce qui constitue une entrave au bon fonctionnement de la justice. »

L’ex-ministre est en garde à vue depuis mercredi à la coordination de la police judiciaire, à N’Djamena.

Tchadanthropus-tribune avec Alwihda info

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