Les observateurs des événements sociopolitiques du Tchad, et autres analystes de tous bords ne peuvent ne pas avoir remarqué cette angoissante fébrilité ambiante qui oppresse, non seulement les apparatchiks les mieux positionnés de la nomenklatura du régime au pouvoir, mais aussi un nombre tout simplement important de ceux qui, jusqu’ici, ont soutenu à hue à dia Idriss Deby et le MPS. 

L’un des signes les plus éloquents est bien cette massive défection de hauts gradés de l’Armée – dont une trentaine de ceux du contingent tchadien rentrée du Mali – et de la gendarmerie qui ont pris, entre le 03 et le 05 juin 2013, des directions différentes après avoir informé leurs proches de leur décision de s’éloigner de ce pays pendant qu’il est encore temps. Certains ont traversé le Logone et le Chari pour le Cameroun, d’autres ont filé subrepticement en direction du Soudan, pendant que certains autres se sont faufilés furtivement entre les frontières du Niger et le Nigeria.

Mais au-delà, bien avant la fameuse vague d’arrestation des prétendus auteurs d’un complot que tout le Tchad sait avoir uniquement été ourdi dans la tête de Deby, beaucoup de proches de ce dernier n’en finissaient pas  de soliloquer de plus en plus en privé,  sur l’incohérence grandissante et la pauvreté inquiétante – ces dix derniers mois –  tant de son discours que de sa démarche politique. C’est ainsi que beaucoup ont réalisé après coup que la crise malienne est venue, comme une formidable aubaine, donner le prétexte à Idriss Deby de se livrer à son jeu favori, la guerre, mais aussi de tutoyer tous ces autres chefs d’Etats qui ne se bousculaient pas du tout dans son périmètre.

En tout cas, l’autre chose qui ne passe vraiment pas inaperçu, ces derniers temps dans la capitale Tchadienne, c’est bien le nombre sans cesse croissant de barons – petits ou grands – qui vendent, et même bazardent, villas, immeubles, véhicules de luxe, et même bétail, comme si le déluge était imminent.

Il est vrai que bon nombre d’entre eux ont bien peur de se faire arrêter pour un oui ou pour un non, mais il semble que personne n’est plus sûr de la solidité d’un régime qui donne désormais l’impression de renifler en permanence d’éventuels ou d’hypothétiques ennemis partout.

Encore plus symptomatique, beaucoup de favoris du régime s’achètent à tour de bras, villas, propriétés foncières et créent même des entreprises, qui en Egypte, qui au Soudan, au Cameroun, en Jordanie, en France, et jusqu’au Sénégal.

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