Le 10 janvier 2013, le Général Hamid Moussaye tirait sa révérence. Agronome de formation, officier et ministre sous Habré et Deby, le Général Hamid Moussaye est l’archétype du commis de l’État transcendant clivages et différences. Voici, une brève biographie du Général rédigé en 2013 par le journaliste et diplomate Béchir Issa Hamidi.

« Né, il y a 68 ans à Moussoro, l’enfant de hem-ra (au nord de Moussoro), issu d’une grande famille d’éleveurs était destiné à développer l’agriculture. De formation « Acridologie botanique météorologie », diplôme obtenu après deux ans de formation (1969-1971) au Mali avec niveau Terminale, Hamid Moussaye est de profession « Prospecteur antiacridien ». C’est en cette qualité qu’il commence sa carrière au niveau de l’Organisation commune de Lutte antiacridienne et de Lutte anti aviaire (OCLALAV). Il embrasse le métier d’arme en ayant derrière lui un passé d’administrateur (il a été secrétaire d’Administration à la préfecture de Mao entre 1972 et 1974) et même de fonctionnaire international. Car, il a été durant près de quatre ans, chef prospecteur adjoint au chef de Base de l’Organisation internationale contre le Criquet migrateur, responsable de pays riverains du Lac-Tchad à Maiduguri, au Nigéria. C’est de là, que défenseur dans l’âme, Hamid rejoint le FROLINAT, en 1977 où il fait ses classes aux côtés d’autres généraux comme Oki Dagache ou Adoum Togoï avec lesquels il était resté lié jusqu’à sa mort. Il a gravi tous les échelons au sein des Forces armées populaires (FAP) jusqu’à occuper le poste très envieux, mais très risqué de Chef d’État-major général du GUNT. Son alter ego et compagnon de lutte au FROLINAT, notamment dans les FAP, le général Oki Dagache témoigne que le défunt est un « un grand général, homme de terrain et grand commis d’État ». Les deux généraux se connaissent bien puisqu’ils sont restés inséparables depuis leur première rencontre en 1977. « Je viens de perdre un intime ami », dit-il d’une voix pleine d’émotion. Cette péripétie de rebelle-militaire prend fin en 1987, date de son ralliement à Habré. Il sera nommé au gouvernement qu’il ne quittera plus en y siégeant comme Secrétaire d’État jusqu’à novembre 1990. Il va des Travaux publics, Habitats et Urbanismes au Tourisme et Environnements en passant par la Santé publique. Son ami d’enfance et son collègue de gouvernement, le ministre Korom Ahmed, explique que la largesse d’esprit et la promptitude du défunt à secourir les plus faibles lui viennent du fait qu’il appartienne à une grande famille de Bahr El gazal qui tend ses ramifications même au-delà, notamment au grand Kanem en passant par Nokou. Promu Lieutenant-colonel en 1992, Hamid Moussaye commence véritablement sa carrière militaire. Il fut successivement directeur de l’École des Officiers Interarmes, Conseiller au CEMGA, Directeur du MANEM (Manufacture des Équipements Militaires). L’armée tchadienne, Hamid la connait par cœur. Car il en fut le directeur du Contrôle général des Armées. Ce difficile poste lui valut son élévation aux grades de Colonel en 1997, avant de devenir trois années plus tard générales de brigade. Du poste directeur de l’Office tchadien des Anciens Combattants, il atterrit au poste de CEMAT (chef d’état-major de l’armée de terre) en 2000.Le défenseur s’achemine lentement vers la carrière civile. Car, en 2003, il est nommé préfet de la Grande Sido avant d’être admis en deuxième section une année plus tard. En février 2008, quand les institutions étaient menacées par la rébellion de l’Est, Hamid Moussaye était aux côtés du président Déby au Palais rose, en train de défendre ce qui reste du pouvoir. Le même mois, il est nommé gouverneur de Guéra. Le président Déby ne le lâchera plus. De 2010 jusqu’à sa mort le jeudi passé, le Général de Division Hamid Moussa Issak Mihimé dit Hamid Moussaye est Conseiller chargé de mission à la présidence de la République. Il laisse derrière lui, une veuve, huit enfants et beaucoup d’orphelins, notamment, ceux qu’il défendait sans les connaitre. »

Il a donc servi durant plus de 40 ans son pays avec passion et abnégation. À sa mort, la famille du défunt a été complètement oubliée par l’État que leur père a servi toute sa vie. En effet, la veuve et les enfants du Général Hamid Moussaye ont été abandonnés à leur triste sort :

–        Salaire de Général de division suspendue ;

–        Pension de retraite jamais perçue ;

–        Capital décès et rémunération des funérailles non octroyés jusqu’à ce jour ;

–        Aucune reconnaissance de la république après la mort du Général

    Cette situation est aggravée par le fait que des individus se passant pour la famille du Général perçoivent à la place de ses enfants des avantages. La famille a aussi tenté à plusieurs reprises d’introduire des demandes d’audiences à la présidence, toutes sans succès. En 2018, une audience a même été annulée à la dernière minute par des individus qui n’ont pas intérêt à ce que la vérité éclate. Tout donc est fait pour que la famille du Général Hamid Moussaye n’entre pas en contact avec le président de la République pour lui exposer cette situation d’injustice. Aujourd’hui, après sept années, internet semble être le seul moyen de dénoncer ce que la famille subit. Ce que nous subissons ce que vivent de nombreuses familles de commis de l’État décédés ; oublions après des années de service ou pris en otage par des politiciens véreux

La famille générale Hamid Moussaye demande à toutes les bonnes volontés de faire passer ce message aux hautes autorités de la république, en premier lieu le chef de l’État, le Maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno, pour entrer dans ses droits les plus élémentaires. 

Signé un neveu du Général Hamid Moussaye. 

Tchadanthropus-tribune

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