En 2022, la saison des pluies particulièrement humide a été caractérisée par de fortes précipitations et des inondations causant des dommages et pertes très importants. Un rapport, Données en situations d’urgence sur l’impact des aléas (DIEM-Impact) de ce mois de mars 2023, de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), présente les résultats de l’évaluation réalisée en décembre 2022 dans les provinces du Logone Occidental, du Logone Oriental, du Mandoul, du Mayo-Kebbi Est, du Moyen-Chari et de la Tandjilé.

 

La FAO a créé le système DIEM-Impact afin de proposer, dans un délai rapide, une analyse granulaire des conséquences des risques de grande ampleur sur les chaînes de valeur et les moyens d’existence agricoles. Cette analyse repose sur les technologies de télédétection, la collecte d’informations primaires et secondaires et la méthodologie des dommages et pertes. DIEM-Impact présente un état régulièrement mis à jour et accessible de l’insécurité alimentaire dans les environnements fragiles et permet d’étayer la programmation de la FAO avec des données factuelles.

 

Les résultats de ce rapport Données montrent que 30% des terres emblavées ont été totalement détruits et 33% gravement endommagés, avec des pertes de récolte allant jusqu’à 80%. “Le sorgho est particulièrement touché parmi les cultures vivrières, le sésame et le coton pour les cultures de rente“, note le rapport. Le rapport note qu’également les dégâts sont également considérables dans le secteur de l’élevage. L’on compte 171 374 têtes de bétail et 286 185 volailles mortes en raison des inondations. Les pertes dans ce secteur sont estimées à 15 838 000 000 de francs CFA, soit environ 26 millions de dollars.

 

“Globalement 13% des producteurs de cultures et 11% des éleveurs déclarent ne plus être capables de continuer leurs activités sans aide. Les infrastructures socio-économiques de base ont été lourdement touchées, notamment les routes et les marchés, avec des conséquences sur la chaîne de production agricole. Les dommages causés par les inondations ont entraîné de lourdes pertes de stocks alimentaires des ménages. Plus de 3 millions de personnes parmi la population ciblée par l’enquête ont perdu leurs stocks alimentaires, soit 56%“, peut-on lire dans ce rapport Données.

 

Les résultats dudit rapport appellent à un appui à la prochaine campagne pluviale pour les ménages ayant perdu leurs semences et ne pouvant pas s’approvisionner sur les marchés est indispensable, cela pour éviter la perte des moyens de production et ne pas fragiliser les moyens d’existence. L’évaluation estime qu’une part importante des ménages aura besoin d’assistance pour les cultures de contre-saison et pour la prochaine campagne pluviale afin d’éviter la perte de leurs moyens de production et de renforcer leur résilience.

 

Recommandations opérationnelles

Dans ces recommandations à court terme, le rapport appelle à soutenir la contre-saison maraîchère afin de compenser la perte immédiate de revenus et générer des revenus additionnels, de préparer la prochaine campagne pluviale 2022-2023 par la distribution de semences améliorées, d’outils et d’autres intrants, soutien technique. Enfin, de fournir aux agropasteurs quelques têtes de bétail et des compléments alimentaires pour compenser leurs pertes.

 

A moyen et long terme, le rapport insiste à vulgariser l’utilisation de semences améliorées, de développer l’appui technique à la production agricole, de mettre en place des opérations d’atténuation et de gestion des risques naturels, de renforcer le suivi et l’alerte précoce au niveau national. Aussi, le rapport propose de réaliser des aménagements hydro-agricoles (périmètres rizicoles), de soutenir les Comités de crise existants et en créer de nouveaux, de fournir aux éleveurs des compléments alimentaires pour le bétail mais aussi et surtout de renforcer le dispositif de santé animale (postes vétérinaires) et doter les délégations de l’élevage de stocks de produits vétérinaires adaptés. Enfin, le rapport appelle, une fois de plus, de soutenir les producteurs sur les techniques de transformation des produits agricoles, les capacités d’intervention des services techniques et de développer des sources alternatives de revenus en mettant en place des activités génératrices de revenus

Le Tchadanthropus-tribune avec Tchad info

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