21 septembre 2018 #TCHAD #Jeunesse : A l’instar du flatteux forum organisé par le MPS – le CAMOJET présente un rapport désastreux sur le cas de la jeunesse tchadienne.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PRESENTATION DU CAMOJET
OBJECTIF DE CE RAPPORT
I-1 -L’EXCLUSION DE LA JEUNESSE DANS LES AFFAIRES POLITIQUES
I-2- L’EXCLUSION DE LA JEUNESSE DANS LE SECTEUR DE PRISE DE DECISION
II- SECTEUR SOCIO-ECONOMIQUE
II-1-EMPLOIS ET CHOMAGE DES JEUNES
II-2-LE CHOMAGE
II-3-L’ENTREPRENARIAT DES JEUNES
II-4-LA RADICALISATION DES JEUNES
II-5-L’INSECURITE EN MILIEU JEUNE
II-6-LA SANTE DES JEUNES
III -SECTEUR EDUCATIF
III-1- SUR LE PLAN SCOLAIRE
III-2-LES FORMATIONS PROFESSIONNELLES ET UNIVERSITAIRES
IV-VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE
IV-1-VIOLENCE FAITES A LA PETITE ENFANCE
V-SITUATION CULTURELLE ET SPORTIVE DES JEUNES
VI- RECOMMANDATIONS
I-INTRODUCTION
Le Tchad, pays de l’Afrique centrale a une superficie de 1284000 km2, et d’immenses ressources inexploré et inexploité. Et une population estimée à près de 15 millions d’habitants, dont la majorité est largement constitué des jeunes, représentant plus de la moitié de la population nationale, selon les données du deuxième Recensement General de la Population et de l’Habitat (RGPH2) de 2009. Il convient de dire que cette jeunesse constitue le premier pilier du développement. Ainsi, œuvrer pour sa promotion, pour son épanouissement et son instruction…, nécessite un engagement politique réel pour sa prise en compte, en tant qu’actrice incontournable dans toutes les politiques sectorielles de développement.
Les jeunes, de par leur poids démographique et leur dynamisme constituent non seulement la force de relève, mais aussi un catalyseur et une source qu’il faut savoir mobiliser, canaliser , orienter et impliquer dans tous les processus de développement et de prise de décision de notre pays.
Malheureusement, cette jeunesse est aujourd’hui confrontée à des multiples problèmes entre autre la pauvreté, la non scolarisation, l’analphabétisme, l’exode rural, trafic des enfants, le chômage de plus en plus accru, la prostitution, la délinquance juvénile, mariage précoce, viol des filles, phénomène des enfants de la rue etc. Ces problèmes nécessitent des réponses de plus en plus conséquentes et diversifiées d’où le présent rapport présentera de manière objective les maux qui minent la jeunesse tchadienne, oublié de décideurs politiques.
Cette situation que traverse la jeunesse est aggravée par la crise économique et sociale que traverse le Tchad. Cette crise actuelle faut-il le rappeler est le résultat de la mauvaise gouvernance et de népotisme que nous avons dénoncé depuis des années. Les jeunes sont les plus vulnérables et victimes face aux conséquences de cette crise, notamment à travers la fermeture des établissements scolaires, universitaires et des centres des services sociaux.
En plus de cela, l’environnement politique caractérisé par une tension permanente entre l’opposition et le pouvoir, est peu favorable pour l’expression pacifique des revendications de la jeunesse.
Et aussi, l’impunité dont jouissent certaines catégories des citoyens, amène les jeunes à se radicaliser et rompre leur confiance à l’égard des institutions de l’Etat. La marche du CAMOJET du 06 Février 2016 contre le chômage des jeunes, le viol de Mlle Zouhoura et la mobilisation historique de la jeunesse est la parfaite illustration de cet état d’esprit. Mobilisation justice pour Zouhoura dont le CAMOJET est le principal acteur à côté des mouvements féminines, se réjouit de la capacité des tchadiens et de la jeunesse en particulier à s’unir face à l’injustice.
Les Gouvernants doivent agir pour répondre à la situation désastreuse de la jeunesse, non seulement dans l’intérêt de celle-ci, mais la stabilité politique et la paix sociale en dépendent.
I – PRESENTATION DU COLLECTIF DES ASSOCIATIONS ET MOUVEMENTS DE JEUNES DU TCHAD (CAMOJET)
Pour une bonne coordination et une synergie entre les organisations de la société civile, le Collectif des Associations et Mouvement de Jeunes du Tchad (CAMOJET) a été mis sur pied en 2004 et reconnu officiellement en 2006. Il regroupe plus 37 Associations et mouvements des jeunes légalement constituées et apolitiques, intervenant dans divers domaines du développement. La plateforme a son siège national à N’Djamena sis au quartier Moursal sur le boulevard des Sao. Le CAMOJET est dirigé par une coordination nationale, composée de 11 membres, avec un mandat de deux (2) ans renouvelables.
En effet, faut-il le rappeler, le CAMOJET est une plateforme nationale avec des points focaux dans 17 régions sur les 23 que compte le Tchad. Il intervient dans différents domaines pour apporter sa contribution : pour la recherche de la paix, la promotion de l’emploi de jeunes, la défense de droits de l’homme, la bonne gouvernance, la promotion du développement socio-économique et l’épanouissement de la jeunesse tchadienne.
Cette organisation accompagne depuis des années le processus du développement et la pérennisation des acquis démocratiques dans notre pays. C’est dans ce contexte que, nous avons participé activement au processus du développement et la démocratisation de notre pays.
Cependant, après une analyse du climat socio-économique précaire et ses conséquences qui est la crise de l’emploi avec un taux de chômage très élevé, notre plateforme fournit des efforts pour l’entreprenariat des jeunes et l’mobilité, la prise en compte des préoccupations des jeunes par les décideurs publics.
Le CAMOJET est aussi une tribune d’expression, de plaidoyer et de participation politique des jeunes. C’est dans cet optique que nous étions opposés a la modification de la constitution en 2005 , et c’est à travers la Coalition des Mouvements des Jeunes Contre la modification de la Constitution(CMJRC).Des membres du CAMOJET ont aussi milités pour l’alternance au pouvoir a travers le mouvement citoyen Wakith Tamma pour le Changement depuis 2006.Nous avons participés aussi à l’observation des élections au Tchad et a l’étranger dans le cadre de la Francophonie( comme le cas en 2006- RDC).
En sa qualité de première force sociale de la jeunesse tchadienne, le CAMOJET est activement présent à tous les fronts des revendications estudiantines, des jeunes, sociales et politiques.
Le CAMOJET est aussi présent depuis sa création à tous les rendez-vous politiques, notamment à travers l’éducation civique et la participation des jeunes durant les processus électoraux. Il fut la première organisation de jeunes a signé le Protocol d’Accord créant le Cadre National de Dialogue Politique(CNDP).
Sur le plan international, le CAMOJET a profité de ses tournés a l’étranger au cours de l’année 2016, pour plaider la cause des tchadiens en général et de la jeunesse en particulier. C’est fut le cas lors de la participation de son Coordinateur National au Paragramme IVLP du Département d’Etat américaine séjour riche a permis au Coordinateur de rencontrer des officiels, des élus, des défenseurs des droits de l’homme, les medias et des jeunes américains afin de les imprégner de la situation politique et sociale du Tchad.
L’année 2016 fut aussi une autre opportunité pour le CAMOJET de prendre part au colloque sur la Politique de la rue, mobilisation citoyennes, violence et démocratie en Afrique. Ceci grâce au Programme d’Invitation des Personnalités d’Avenir du Ministère des Affaires Etrangères française, notre Coordinateur fut le premier tchadien à prendre part. Ces éjour riche d’étude des institutions de la France, nous a aussi permis à avoir des rencontres de plus hauts niveau, notamment avec S.E Jean Marc Ayrault ,les membres de la commission affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, de la Commission Nationale Consultative des droits de l’homme(CNCDH) , la Fédération Internationale de Droits de l’Homme(FIDH) et plusieurs autres institutions, organisations et personnalités. C’est fut une très opportunité d’échange et de plaidoyer sur la situation des droits de l’homme et des libertés au Tchad.
Durant 2016, nous avons ménagéaucun effort a apporté notre contribution dans le cadre du G5 Sahel pour lutter contre la radicalisation et l’engagement des jeunes dans le terrorisme. Nous avons brillé par nos participations actives aux différents rencontres internationaux et activités dans le cadre du G5 Sahel. En 2017 2018 nous avons mis en œuvre un projet pour la promotion de la citoyenneté et l’implication des jeunes et des femmes dans le processus de développement locale dans la région du Guera.
- OBJECTIFS DE CE RAPPORT
Les objectifs visés à travers cette étude sont :
1-1 OBJECTIF GENERAL
Contribuer à l’amélioration des conditions de vies des jeunes, et leur implication dans la gestion des choses publiques, de données aux gouvernants des réponses aux frustrations des jeunes a fin d’améliorée leurs politiques publiques.
1-2 – OBJECTIFS SPECIFIQUES
Recueillir des données sur la condition des vies des jeunes au Tchad ; constitues une banque de données fiable sur la jeunesse au Tchad ; apprécier le degré d’implication des jeunes dans la gestion des choses publiques et en fin de la mise en œuvre des différends résolution et lois sur la promotion de la jeunesse au Tchad.
II- METHODOLOGIE DE CE RAPPORT
Pour ce rapport nous avons utilisé des cocktails méthodologiques des sciences asociales, des techniques de collectes des données, et surtout la multidisciplinarités des sciences sociales.
2-1 INSTRUMENTS DE COLLECTES DES DONNEES
L’enquête a été réalisée à la base des questionnaires conçus par les experts du CAMOJET, c’est des questions qui portent sur les différents secteurs développée dans ce rapport. L’étude documentaire nous a permis d’analysés avec les autres disciples les différents textes sur la jeunesse et leurs mises en œuvre. Surtout la technique d’observation directe et indirecte qui nous a permis de bien analysés les différentes données.
Les informations recherchées à travers ces questionnaires sont récoltés analysés avant d’être retenu.
2-2 – CADRE D’ETUDE
Ce sont les universités publiques et privées, institues universitaires, institues privées et publiques, les lycées et collèges, les centres des formations, les organisations de la société civile, les clubs et associations des jeunes et des femmes, les universitaires, religieux dans les différents provinces du pays.
III- ECHANTILLONS
Les différents catégories précités sont considérées comme des strates et soumis aux tirages aléatoires à deux (2) ou trois (3) suivants la taille et les nombres de la population de ville et des organisations sélectionnées par nos enquêteurs en toutes discrétions.
Il a été fixé comme critère d’inclusion d’enquêter au moins 50 élèves par collège, 100 par Lycée, 100 par Université publique, 20 par université privée.
Pour pallier les contraints du terrain, chaque organisation identifier a présenté cinq(5) personnes ressource qui a des connaissances sur les problèmes des jeunes pour l’enquête. Mais parfois, il n’a pas été possible d’atteindre ces nombres a causes de notre discrétions et l’obstacle des moyens qui ne nous ont pas permis d’atteindre certains zones reculées du pays. Ce critère d’échantillons n’a pas tenu compte des personnes souvent présenté comme ressource par les autorités pour politisées tous les rapports. Mais des personnes sélectionnées anonymes avec quatre (4) équipements par nos enquêteurs par leurs actions sur le terrain. Il est accordé du crédit aux échantillons par compilation de toutes les données collectées.
La taille de l’échantillon théorique est de dix milles(10000), unités. Mais compte tenu des difficultés de terrain et la discrétion de notre démarche, nous n’avons pas pu enquêter effectivement que sur quatre mille neuf cent quatre-vingt-un milles (4981).
IV- LES ENQUETEURS
Les enquêteurs sont tous membres du Camojet formés sur l’utilisation des questionnaires communs et des fiches réponses.
4-1 Coordinations Supervision
La coordination et la supervision de l’enquête est assuré par le Coordonnateur du Camojet, HAMLHA DOUKSIA SENGHOR, le Secrétaire Générale MAHAMAT MACKI ADAM, et le Secrétaire Générale Adjoint AHMAT HAROUN LARRY. Ils sont chargés du contrôle et du déroulement de l’enquête.
V-COLLECTE DE DONNEE
Elle a été organisée et Coordonnée par le CAMOJET
Les responsable chargées de l’enquête ont tout d’abord établis un calendrier des travaux environs un mois de Mars a Avril, et quatre mois d’enquête du Mais en Aout avec la fin de l’enquête. C’est ainsi que les réunions préparatoires ont été tenues et les trois responsables ont pris les choses en mains jusqu’à la finalisation de ce rapport en toutes discrétions, de façons anonymes compte tenu de contexte actuelle du pays.
Ils ont mis en places vingt (20) équipes pour cette enquête :
– La première s’est occupée de la ville de la N’Djamena avec quatre (4) équipes
– La deuxième s’est occupée du Nord du pays avec quatre (4) équipes
– La troisième s’est occupée du Sud du pays avec quatre (4) équipes
– La quatre s’est occupée de l’Est avec quatre (4) équipes
– La cinquième (5) s’est occupée de l’Ouest avec quatre (4) équipes
Au total, 20 régions, 200 organisation de la société ,100 établissements scolaires publiques et privée, 20 institues et universités publiques et privées 30 universitaires de qualité ont été enquêté.
5-1- MODEL D’ANALYSE
Il s’agit d’une enquête transversale a visée descriptive et analytique qui consiste à apprécier la prévalence des réponses différentielles sur les jeunes à partir des variables indépendantes contenues dans les questionnaires. La période d’enquête sur le terrain a coïncidé avec l’avènement de la 4°République et les crises sociales économiques sans précédente au Tchad.
I- L’EXCLUSION DE LA JEUNESSE DANS LES SECTEURS POLITIQUES
Comment sont perçus les jeunes dans ce contexte ? Quel est le discours que développent les hommes politique tchadiens à leurs sujets ? Quels sont les ressorts de ce discours et que vise-t-il à obtenir ?
Pour le président Deby et la plupart des hommes politique, les jeunes constituent « le fer de lance de la Nation », « garantie la plus sure pour l’avenir », « l’avenir au présent » pour le président Deby « si la génération actuelle a des problèmes il n’y pas de génération future ». Les discours procèdent par conséquent par l’homogénéisation. Certes, fait-on parfois états des jeunes ruraux ? Des jeunes délinquants ? Des jeunes étudiants ? Des jeunes diplômés sans emplois ? Jeunes leaders des partis politiques ? Jeunes leaders de la société civile ? Ou les quelles ?
A la question de la jeunesse souvent associer à une certaine catégorie. L’Etat refuse de reconnaitre les pluralités des conditions que vivent les jeunes. Cette reconnaissance conduirait à admettre que ceux-ci ne sont pas habités par les mêmes aspirations. Ils ne partagent point les mêmes attentes. Leurs désirs ne sont pas uniformes. Brefs, les vécus des jeunes sont divers et contradictoires.
Malheureusement, l’Etat refuse de reconnaitre cette diversité porteuse des conflits potentiels et réels intergénérationnels. Par contre, les discours des gouvernants vis-à-vis de la jeunesse se déploient par la négation des réalités des conflits. Vis-à-vis des jeunes, l’on fait état des « lourds sacrifices consentis par le gouvernements ». Ceci autorise d’exiger d’eux « reconnaissance et gratitude » à l’égard de la Nation et surtout des ainés. On met les jeunes en garde contre les tentations de bouleversements aveugles. Les jeunes ne respectent pas les grandes personnes, ils sont impolies, mal éduqués etc. Les jeunes sont qualifiés d’attitudes négatives et inutilement contestataires. Au nom de la morale et de la sagesse les jeunes sont invités à s’initier à la sagesse auprès des anciens.
Les discours politiques de l’Etat prennent alors les contours et des accents moraux et religieux pour critiquer les jeunes ou exprimer sa peur face à une catégorie de la population aux attitudes souvent imprévisible et difficilement contrôlables. Les recours aux langages moralisateurs et religieux tiennent lieu ici de conjurations.
Les jeunes sont perçues comme un groupe sensible atout ce qui peut entrainer la déstabilisation de l’Etat. Ouverts à l’esprit d’importation, ils seraient facilement manipulables par les forces extérieures ennemies de la nation, qui met en cause la sécurité nationale.
Ils sont aussi perçus comme des périls menaçants à l’instinct de destruction. Chaque discours à leurs égards est donc menaçants et de mise en garde. Dans ce contexte ou tout contestation est illégale, l’Etat ne cache point la peur qu’il éprouve a cette catégorie de la population. En renvoyant, dans un avenir hypothétique l’engagement concret des jeunes dans les questions actuelles autours desquelles se jouent le destin du pays, l’on cherche à les dissuader de prendre conscience de la nécessité d’une implication immédiate ici et maintenant dans les processus de développements du pays.
Pour grand nombre des ainés le temps de la jeunesse se confond avec la facilite, les contestations stériles, la critique des anciens.
La jeunesse tchadienne a connu un engagement politique avant et après les indépendances et surtout, quand le pays a sombré dans les guerres civiles et l’occupation d’une partie du territoire par la Libye. Aujourd’hui, cet engagement politique au niveau des jeunes laisse à désirer, surtout après que la paix est retrouver. Mais aussi quand le pays est entré dans l’ère de la démocratie pluraliste. Pourquoi alors cette désaffection ?
Quand on observe l’évolution de la jeunesse tchadienne, les raisons de ce désintérêt sont dues à l’ exclusion de deux secteurs : exclusion sur le secteur politique, et sur les postes des prises des décisions.
- 1-L’EXCLUSION DE LA JEUNESSE DANS LES AFFAIRES POLITIQUES
On constate d’abord les pratiques anti-démocratiques des soi-disant leaders politiques censés donner l’exemple. Ces derniers fondent leurs partis ou mouvements politiques sur des bases essentiellement ethniques et régionales. Aussi parle-t-on des fiefs « imprenables » où les jeunes votent majoritairement pour leur candidat au moment des échéances électorales, faisant fi des programmes des candidats. Et quand les jeunes viennent à s’investir dans un parti, ils sont souvent écartés des postes de responsabilité et confrontés à l’absence de méritocratie et d’égalité des chances dans la gestion interne des partis.
Au Tchad, il existe une réalité politique fondée sur le clivage régionale. Ce clivage n’encourage pas les jeunes à s’impliquer dans un projet politique national. Par ailleurs, ces mêmes partis politiques n’assurent pas leur fonction principale, à savoir l’encadrement et la mobilisation des jeunes pour une participation politique citoyenne. Au contraire, leurs activités sont sporadiques, se limitant à l’approche des échéances électorales. Cette discontinuité et l’absence de proximité des partis politiques donnent le sentiment aux jeunes tchadiens d’être dupes n’existant que pour donner leurs voix permettant aux politiques opportunistes de faire carrière. Parfois, pour participer à des meetings et manifestations politiques et propagandistes, les jeunes reçoivent des incitations financières pour les motiver. Et quand les jeunes viennent à s’investir dans un parti, ils sont souvent écartés des postes de responsabilité et confrontés à l’absence de méritocratie et d’égalité des chances dans la gestion interne des partis. Cette marginalisation éloigne les jeunes de la sphère politique.
Les jeunes tchadiens se sentent marginalisés, résignés et fatalistes, surtout que les règles du jeu politique biaisées les privent de tout espoir de renverser le statu quo. Face à la précarité de leur situation financière, ils n’ont pas suffisamment de temps pour s’investir en politique. La priorité est donnée à la recherche des moyens de survie avec l’exclusion dans la quatrième république.
L’exclusion de la jeunesse dans l’exercice du pouvoir est une volonté manifeste de reléguer les jeunes au second rang. Cette quatrième république a été l’anéantissement de la jeunesse et on constate avec regret que la nouvelle constitution n’a même pas respecté les résolutions du forum national inclusif, cette constitution dit que pour être candidat à l’élection présidentiel il faut avoir 45 ans révolus. Par contre, l’expérience de vie au Tchad est de 47 ans ! en plus le il n’a pas respecter tous les engagements du Tchad sur le plan national, régional et international même la résolution 2250(2000) du conseil de sécurité de Nations Unies, que le Tchad a voté lorsqu’il était membre du CSNU en 2015.
Ce sentiment d’exclusion a incités les jeunes à chercher d’autres moyens alternatifs d’exprimer leurs mécontentements. Ces moyens sont aussi combattus : les réseaux sociaux et les organisations de la société civile qui sont les seuls espaces d’expression et des revendications.
Les réseaux sociaux sont bloqués, les leaders de la société sont menacés tous les jours. C’est pourquoi la quatrième république a fermé la porte de la candidature libre aux représentants de la société civile. Pour être candidat aux postes de député, maire, président etc… il faut être désigné par un parti politique. Le sentiment général dans les milieux jeunes est que l’ancienne génération confisque le pouvoir et écarte les jeunes dans cette course pour la conquête et l’exercice du pouvoir.
Les évènements récents au Tchad ont montré clairement que les jeunes sont un instrument crucial dans l’avènement d’une transformation politique au Tchad. Les reformes intentionnelles ont montré clairement la volonté de la jeunesse de changer les choses, mais hélas ils sont déçus par l’issue du forum.
Conscient que l’engagement des jeunes peut faire tomber le régime et inverser les trajectoires politique du pays. Dans tous les esprits cette solution n’est pas à exclure. C’est pourquoi chaque parti politique cherche les jeunes lors des processus électoraux et les utiliser à son intérêt. Ils sont tous d’accords de les inclure au CENI, et ils ont refusé de les voir avec eux au cadre national de dialogue politique(CNDP). Ils utilisent ces organisations des jeunes dans les processus électoraux pour légitimer leurs élections. Ils jouent les rôles d’observateurs, superviseurs, rapporteurs, électeurs etc., mais jamais celui des candidats.
I-2-L’EXCLUSION DE LA JEUNESSE DANS LE SECTEUR DE PRISE DE DECISION
Les jeunes constatent avec regret qu’ils ne sont pas suffisamment impliqués dans les instances de prises de décisions. Les rares jeunes qui sont impliqués sont soit les fils du proches du Président, de ses camarades, des ministres, etc. les revendications des jeunes sont toujours détournés souvent par des personnes âgées se présentent comme représentants des jeunes que se soient dans les partis politiques ou les organisations des jeunes comme le conseil national consultatif des jeunes du Tchad (CNCJ). Au détriment des jeunes hyper formés pour défendre et développer le pays.
Le forum national inclusif a recommandé dans les résolutions issues de ce fameux forum l’implication des jeunes dans toutes les instances des prises de décisions. Les jeunes leaders de la société civile ont revendiqué leurs places dans la gestion du pays, mais le résultat a été décevant !
On constate, avec amertume, que les jeunes qui sont représentés sont souvent des jeunes qui ne méritent même pas les postes de planton ou de vigile mais qui se trouvent propulsés sur la haute sphère de l’Etat au nom de la jeunesse. C’est pourquoi, les résultats sont connus : la médiocrité, la mauvaise gestion, l’incompétence.
Les difficultés rencontrent par les jeunes dans leurs prises des positions politiques
L’analyse de la situation des jeunes permet de constater que ceux-ci sont confrontés à diverses difficultés pour jouir de leurs droits politiques dans le cadre de leur engagement citoyen.
La Constitution de 1996 dans son article 19 dispose que « tout individu a droit au libre épanouissement de sa personne dans le respect des droits d’autrui, des bonnes mœurs et de l’ordre public » et l’article 39 ajoute que « l’Etat et les collectivités territoriales décentralisées créent les conditions pour l’épanouissement et les biens être de la jeunesse ». De ce fait, la jeunesse jouit de prérogatives constitutionnelles pour s’affirmer dans la société au sein de laquelle, elle occupe tant au plan démographique qu’à celui de développement de la nation une place importante.
Dans le cadre de ses engagements internationaux, le Tchad est membre de plusieurs organisations internationales, régionales et sous régionales. De ce fait, le Tchad est partie prenante à plusieurs conventions et obligations internationales en faveur de la jeunesse. Nous citerons entre autre :
– La conférence des ministres de la jeunesse et des sports de la francophonie (CONFEJES) ;
– La conférence des ministres de la jeunesse et des sports du groupe des cinq (5) pays du sahel (G5 Sahel) ;
– Le Mouvement Panafricain de la Jeunesse (MPJ) ;
– La Charte Africaine de la Jeunesse adoptée en 2006 en Gambie et ratifiée par le Tchad par la Loi 11/PR/2008 du 06 juin 2008, qui définit les engagements des Etats envers la jeunesse ainsi que les droits et obligations des jeunes ;
– La Résolution 2250 (2015) du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la jeunesse, la paix et la sécurité ;
– La Résolution sur l’emploi des jeunes du Parlement Francophone des Jeunes (PFJ) ;
– La Résolution 34/151 adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1979 qui a désigné 1985 « Année Internationale de la Jeunesse (AIJ) » et consacré la décennie 1985-1995 « Décennie Internationale de la Jeunesse (DIJ) » ;
– Le Plan d’Action Régional (PAR) formulé lors de la réunion préparatoire régionale de l’AIJ tenue en juin 1983 à Addis-Abeba et dont l’une des recommandations fortes a trait à la participation totale de la jeunesse au développement socio-économique de l’Afrique ;
– Le Plan d’Action Mondial sur l’Education Pour Tous (EPT) adopté lors de la conférence mondiale sur l’éducation Pour Tous (Jomtien, 1990) ;
– La Résolution instituant le Fonds d’Insertion des Jeunes (FIJ) approuvée par la Conférence des Ministres de la Jeunesse et des Sports d’expression française, pour donner une réponse aux nombreuses demandes des jeunes dans le cadre de leur installation ;
– Le Programme d’Action Mondiale pour la Jeunesse (PAMJ) adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies tenue à Addis-Abeba le 13 Mars 1996 et qui a formulé un certain nombre de directives pratiques devant guider l’élaboration des politiques nationales en faveur des jeunes ;
– Le dispositif mis sur pied par la 1er Conférence Mondiale des Ministres de la Jeunesse tenue à Lisbonne du 08 au 12 Aout 1998 axé sur la mise en œuvre du PAMJ.
Malgré des nombreux et importants instruments juridiques nationaux et les obligations internationales au profit de la jeunesse dont le Tchad a souscrit, les droits civiques et politiques des jeunes tchadiens sont constamment violés et méprisés par l’Etat qui est en principe le garant constitutionnel.
Dans Tous les Pays du monde, généralement, les Etats démocratiques gouvernent conformément aux principes de la démocratie bien qu’il existe quelque fois des raisons d’Etats.
Mais il est nécessaire de rappeler qu’un Etat démocratique place le peuple au centre de pouvoir de décision et de gestion de l’Etat. Ce peuple varie donc d’un Etat à un autre, alors que le Tchad est dominé par un peuple jeune, gouverné par des actes irréguliers, dont ils sont la cause principale des déstabilisations de la société tchadienne. Pourtant cette jeunesse qui constitue une main forte pour le pays, malheureusement elle fait l’objet de répression et ses droits sont bafoués.
Malgré les textes et les conventions que le Tchad a ratifiées, on constate entre autre :
- En 2013, plusieurs recommandations ont été formulées à l’endroit du Gouvernement, notamment sur les disparitions forcées, la liberté de presse, le système judiciaire, le système électoral et les droits des réfugiés.
- Tortures et mauvais traitements : Le Tchad ne respecte pas ses engagements contenus dans la Convention contre la torture. On peut citer, entre autres, les cas suivants : le 05 mai 2017, un activiste avait été enlevé à Moundou par l’ANS et détenu au secret et torturé jusqu’au 30 mai 2017, il sera inculpé pour trouble à l’ordre public et libéré le même jour sous caution pour des raisons de santé.
Le 29 mai 2017, un journaliste de la radio DJA FM a été arrêté par le chef d’antenne de l’ANS du 4e arrondissement de N’Djamena, menotté et mis dans le coffre arrière d’une voiture et conduit à la direction de l’ANS pour avoir interviewé les agents municipaux en grève.
- Disparitions forcées : Après les élections présidentielles d’avril 2016, l’on note plus d’une dizaine de cas de disparitions et d’enlèvements des militaires ayant voté contre le parti au pouvoir. Des menaces ont été exercées sur les parents des victimes suite à leurs déclarations et la plupart se sont rétractés. Une information judiciaire avait été ouverte, mais le dossier a été classé sans suite.
- Liberté de manifestation : Garantie par la Constitution de la République en son article 27, les manifestations pacifiques tendant à critiquer la mauvaise gouvernance sont systématiquement interdites et violemment réprimées. A titre d’exemples : le 25 janvier 2018, à l’issue d’une marche pacifique, plus de quarante élèves et étudiants ont été arrêtés, jugés au cours d’un procès expéditif et transférés à la maison d’arrêt de Moussoro, localité située à 300 km au Nord de N’Djamena, alors qu’ils ont relevé appel contre leur condamnation.
- La liberté d’expression : Consacrée par l’article 27 de la Constitution, la liberté d’expression connait quelques reculs. La poursuite du Secrétaire Général du Syndicat des Magistrats du Tchad devant le conseil de discipline pour avoir dit que « L’Etat de droit est en vacances au Tchad », en est une parfaite illustration. De même, pour avoir dit « Trop c’est trop », un diplômé sans emploi a été arrêté, condamné et déporté à Moussoro. Le 15 juin 2015, le Président de l’Association Ngaoubourandji a été arrêté à Moundou pour s’être exprimé de manière critique, sur les ondes de la radio FM Liberté de N’Djamena, sur l’accaparement des terres dans la localité. Il a été inculpé pour outrage à magistrat et détenu jusqu’au 28 juillet 2015. Le 27 novembre 2017, un Huissier de justice à Moundou, avait été arrêté pour s’être exprimé sur les réseaux sociaux sur la gestion des fonds alloués à la sécurité dans la Région du Logone occidental. Il est inculpé pour diffamation, sur plainte du Gouverneur de ladite région et a été libéré le 12 décembre 2017 pour vice de procédure. Mais aussi l’activiste Mahadine Babouri, qui a été arrête plusieurs moi a Ndjamena, est transféré a la prison de Koro Toro ramené a Moussoro puis à N’Djamena par la pression des organisations des jeunes et d’Amnesty International.
- Liberté de presse : Elle est garantie par la Constitution en son article 27. Elle n’est pas respectée par certaines autorités, surtout par les forces de l’ordre et de sécurité. Les journalistes, dans l’exercice de leurs fonctions, font souvent l’objet d’arrestations et de détentions arbitraires. Certaines radios communautaires et associatives ont été fermées par les autorités administratives. Ainsi, le 14 novembre 2016, sur ordre du Préfet de la Région de la Tandjilé Ouest, la Radio Barkadjé de Kélo a été fermée suite à la diffusion d’une information relative au conflit éleveurs-agriculteurs. Son directeur avait été emprisonné et libéré le 24 novembre 2016 sur intervention du Haut Conseil de la Communication (HCC). Le 17 octobre 2017, le Directeur de Publication du Journal le Visionnaire, avait été arrêté, gardé à vue à la police judicaire puis placé sous mandat de dépôt le 23 octobre 2017 pour usurpation de titre et fonction de journaliste. Il sera relaxé le 16 novembre 2017 pour infraction non constituée.
- Conditions carcérales : En 2013, douze (12) recommandations inhérentes aux conditions de détention ont été formulées à l’endroit du Tchad, par les partenaires, mais seulement 02 sont acceptées. Il s’agit essentiellement de l’interdiction de la pratique de détention arbitraire et de l’amélioration des conditions des détenus. Selon l’Annuaire statistique du Ministère de la Justice Chargé des Droits Humains, édition 2016, le Tchad, compte 47 établissements pénitentiaires repartis sur l’ensemble du territoire national. Beaucoup d’entre eux sont dégradés et sont en état de délabrement total et très peu répondent aux standards internationaux. Dans la pratique, les arrestations arbitraires persistent toujours et les conditions de détentions laissent à désirer. Certains leaders des partis politiques de l’opposition, des journalistes et certains leaders des organisations de la société civile sont arrêtés et détenus sans mandat. Dans les commissariats de police et brigades de gendarmerie, ce phénomène est récurent aussi bien à N’Djamena que dans les provinces. Dans la nuit du 11 au 12 avril 2017, dix (10) détenus en transfèrement vers la maison d’arrêt de Koro-Toro située à plus de 1000 km ont été exécutés froidement par des individus à environ 10 kilomètres de Massaguet, à la sortie Nord de N’Djamena.
En 2015, le Ministère de la justice Chargé des droits de l’Homme a mis en place une commission chargée d’inspecter les établissements pénitentiaires. Il ressort que la Maison d’arrêt de N’Djamena, conçue pour accueillir 300 détenus, en accueillait plus de 1700 en 2016. Actuellement, elle accueille plus de 2 000 détenus. Le ratio infirmier/détenus est très faible : un (1) infirmier et un (1) assistant social pour tous les détenus et aucun produit pharmaceutique. Les conditions alimentaires laissent aussi à désirer, tant en qualité qu’en quantité. Les conditions d’hygiène restent déplorables.
II- SECTEUR SOCIO-ECONOMIQUE
La crise socio-économique a touché les jeunes plus que tout autre, la suppression d’emplois, les fermetures des entreprises , la mauvaise gestion des biens publics etc., sont à l’origine des souffrances actuelle des jeunes, le pouvoir d’achat des ménages a fortement diminué et beaucoup des jeunes père de famille où n’arrivent pas à manger à leur faim, à se soigner, se loger, payer le scolarité de leur enfants etc.
Les grèves déclenchées par les centrales syndicales a paralysé l’économie et la vie sociale. Les élèves et les étudiants n’ont pas fait cours plus de six mois. Les hôpitaux et centres de santé tournent au ralenti. Et les jeunes subissent les conséquences sans moyens, ils perdent tout espoir de vivre.
La répartition non équitable des revenus nationaux et la mauvaise gestion des ressources du pays, provoquent la frustration et conduit la jeunesse à se sentir mise en marge de la société. Le non-respect des droits fondamentaux et le déficit de la sécurité sociale ont conduit la jeunesse à vivre dans la précarité.
Cette situation à causer des frustrations, des démotivations, de démission de ses responsabilités, d’insensibilité à la chose publique et au malheur de ses dirigeants. Elle a augmenté les violences sociales (vols, braquages, trafiques, mercenariat, terrorisme…).
II-1-Emplois et chômage des jeunes
L’emploi La législation tchadienne garantie l’accès aux emplois publics et consacre également l’égalité de salaire entre homme et femme. Les agents de l’Etat sont régis par la loi n°17/PR/2001 portant statut Général de la Fonction Publique et ceux du secteur privé par la loi N°038/PR/1996 portant Code de Travail en République du Tchad. Cependant, le taux du chômage des jeunes est croissant. Les diplômés de certaines écoles professionnelles, sensés apporté de l’expertise, ne sont pas recrutés dans la fonction publique alors que les besoins sont criards. L’intégration à la fonction publique ne se fait pas sur la base des compétences. Elle est gelée depuis un certain temps à cause de la crise économique
Malgré cette situation, le Gouvernement du Tchad manque de la stratégie d’embauche pour la plupart des jeunes diplômés sans emploi. Le taux de chômage au Tchad est véritablement croissant. Mais personne n’ose penser à définir les orientations fiables pouvant donner l’espoir de vie active aux jeunes. La problématique inquiète les concernés puis il y’a aucune politique concertée et orientée vers leur avenir, à titre d’exemple : au début de l’année 2016 le gouvernement a fait déclaration en soit disant qu’il y’aura pas l’intégration des jeunes à la fonction publique. Le Gouvernement a pris de décision sans toutefois prendre des mesures fiable pour que le secteur privé soit à la hauteur d’absorbé le chômage. Au vue de cela le CAMOJET a pris l’initiative de réclamer le droit absolu de la jeunesse tchadienne par la voix pacifique en organisant la marche pacifique en date du 6 février 2016 et cela a été soldé par l’arrestation et torture de ses membres
L’emploi qui est un droit devient de plus en plus difficile pour les jeunes. Pour trouver un travail dans le Tchad d’aujourd’hui, il faut avoir un parent ou une connaissance bien placé qui accepte de vous recruter dans l’administration publique ou privée. Malgré que la constitution est très claire dans la non-discrimination dans l’accès à l’emploi. Mais dans les faits, les jeunes sont clairement discriminés. L’emploi ne s’octroie pas par mérite, mais, par affinité clanico-ethnique. Les jeunes biens formés n’arrivent pas à avoir même les stages non rémunérés. Les structures étatiques ou non étatiques refusent d’accorder des stages aux jeunes qui viennent de sortir des universités ou des écoles professionnelles sans affinités. Les jeunes sont découragés et beaucoup d’entre eux s’interrogent sur leur temps passés à l’école.
II-2-LE CHOMAGE
La législation tchadienne garantie l’accès aux emplois publics et consacre également l’égalité de salaire entre homme et femme. Les agents de l’Etat sont régis par la loi n°17/PR/2001 portant statut Général de la Fonction Publique et ceux du secteur privé par la loi N°038/PR/1996 portant Code de Travail en République du Tchad. Cependant, le taux du chômage des jeunes est croissant. Les diplômés de certaines écoles professionnelles, sensés apporté de l’expertise, ne sont pas recrutés dans la fonction publique alors que les besoins sont criards. L’intégration à la fonction publique ne se fait pas sur la base des compétences. Elle est gelée depuis un certain temps à cause de la crise économique
La majorité de personnes identifiées comme chômeurs sont des jeunes de 15 à 30 ans (54%). La crise économique que connait le pays a non seulement rendu l’accès à l’emploi difficile, voire impossible, mais aussi précaire les emplois existantes. Depuis plus de deux (2) ans des nombreuses entreprises procèdent à des licenciements massifs au mépris de la législation du travail. C’est ainsi que, plus de 63% des salariés de certaines entreprises sont mis à la porte, soit en instance de licenciement. Plus de 80% des victimes sont des jeunes de moins de 35 ans.
Le chômage touche le milieu jeune à plus de 95%. Les jeunes ne savent même pas quoi faire. Comme les autres activités génératrices des revenus, les jeunes souffrent de non pouvoir être recruter par l’Etat qui reste jusqu’à nos jours le seul employeur majeur qui a cesser de recruter depuis 2015.
Les autres acteurs eux aussi ont cessé de recruter en évoquant la crise économique. La majorité des jeunes en quête d’emploi considèrent le chômage comme une étape temporaire dans leur vie. C’est pourquoi ils quittent les villages ou le pays dans l’espoir d’y retourner un jour. Nombre d’entre eux espérant gagner de l’argent suffisamment et retourner chez eux pour monter une petite affaire qui les appartiendra.
On constate ces dernières années des jeunes dotés de solides formations et d’esprits d’initiatives, des fonctionnaires de l’Etat, des diplômes, des universitaires, des artistes, des acteurs de la société civile décident de quitter le pays pour chercher à vivre ailleurs.
Les jeunes désespérés décident d’aller tenter leur chance dans le nord du pays, pour chercher de l’OR, sont arrêtés, trainés devant les medias comme des criminels, mercenaires, bandits etc. par les autorités.
Les jeunes filles se voient obligées de se livrer à la prostitution (Marché Mokolo). Elles mettent leurs vies en danger pour subvenir à leurs besoins primaires et ceux de leurs familles. Beaucoup d’entre elles, qui ont quittés les villages pour travailler comme esclaves à 15.000 à 20.000f par mois, sont traitées de manière dégradante et inhumaine. Les filles diplômées sont découragées de chercher du travail à cause des harcèlements dans le milieu professionnel sans toutefois que les auteurs ne soient inquiétés.
II-3-L’ENTREPRENARIAT DES JEUNES
Les hautes autorités prônent et chantent à travers les medias que les jeunes doivent entreprendre en se retournant aux villages pour cultiver la terre. Mais l’Etat n’a pas développé ce secteur pour permettre à la jeunesse de se retourner à la terre. Tous les mannes du pétrole sont utilisées sur d’autres choses sans consacrer une part à la jeunesse ni celle d’aujourd’hui, ni celle de demain. En 2008, le Président Deby disait : « la génération actuelle a des problèmes qu’il faut résoudre avec l’argent réservé à la génération future ». Mais dix ans après, on constate que la jeunesse n’a rien bénéficier à par les fils et filles des cadres du régime.
Les jeunes sont découragés d’entreprendre dans le secteur agricole à cause de la mauvaise gestion des moyens allouer au programme national de sécurité alimentaire (PNSA) par les individus nommés à la tête de cette institution. Ils utilisent les moyens de la PNSA pour s’enrichir au détriment du peuple tchadien. Les jeunes dans les provinces ne trouvent même pas les champs pour cultiver à cause des harcèlements des agents des eaux et forêts qui interdisent les défrichages des champs. C’est pourquoi on constate l’afflux des jeunes vers les grandes agglomérations. Ceux qui résistent font face aux problèmes des troupeaux qui dévastent leurs champs. Ils n’ont pas les moyens ni la capacité de faire face aux éleveurs armés et protégés par des généraux et autres administrateurs civils qui prennent position.
Les produits cultivés rencontrent des difficultés de mévente à cause des produits venant de l’extérieur. En réalité, l’Etat n’a de politique réelle pour développer ce secteur mais on a l’impression qu’il y a des volontés inavouées d’anéantir ce secteur.
Les jeunes ne peuvent pas entreprendre dans ce pays à cause des individus qui ne payent pas d’impôts ni des taxes à l’Etat mais qui importent des produits de l’étranger sans payer des taxes douanières. Par contre, les jeunes qui entreprennent malgré les difficultés, ils sont harcelés, dissuadées par des rançons s’ils n’ont pas des parents très haut placés pour les protéger.
L’Etat n’a pas la volonté de promouvoir équitablement l’entreprenariat des jeunes. Certains privilégiés bénéficient de tous, y compris les moyens de l’Etat pour s’enrichir. Ils ne respectent pas les règles du commerce. Ils sont protégés. En plus, ils bénéficient des attributions et la complaisance des marchés publics, monopolisent l’économie nationale sans payés des taxes ni d’impôts. Les autorités font semblant d’être incapables de prendre des mesures concrètes contre ces gens qui mettent à mal l’économie nationale.
De ce fait, les jeunes qui entreprennent se voient leurs initiatives échouées. Et d’autres quittent le pays pour s’installer ailleurs.il faut aussi noter que les conditions ne sont pas réunies pour permettre l’entreprenariat de jeunes au Tchad. Même les structures mis en place par l’Etat pour financier les projets des jeunes tels que : le FONAJ, FONAP, … interviennent de manière discriminatoire.
Le problème d’électricité n’est pas du reste on ne peut pas prétendre entreprendre dans un pays ou l’électricité est un luxe.
II-4- LA RADICALISATION DES JEUNES
Malheureusement, on constate avec regret la radicalisation accrue des jeunes victimes de discrimination et d’abandon de l’Etat. Les jeunes de 30 à 35 ans ne peuvent même pas rêver d’avoir leurs chambres à part, ils dorment avec des petit frères de 10 à 15 ans dans les mêmes chambres. Ils ne peuvent même pas rêver de se marier et avoir leurs propres familles dans ce pays qui a une espérance de vie de 47 ans pour les hommes et 50 ans pour les femmes. C’est pourquoi, la frustration est très grande. Déçus, ils tombent dans les drogues, braquages,…
D’autres par contre, tombent dans les mains des groupes radicaux comme BOKO HARAM qui les donne d’espoir d’une vie meilleure e une raison de vivre. Ils deviennent ainsi les recrus les plus faciles. Certains choisissent des groupes de mercenariat en Lybie ou ailleurs pour « tenter leur chance ».
De nos jours, on compte des dizaines de millier des jeunes tchadiens dans les groupes armés en Lybie, dans le Sahel et dans les pays voisins. Ces jeunes se lancent dans toutes sortes de trafique. Ils se sentent abandonnés par l’Etat qui se moque de la jeunesse et refuse de voir cette radicalisation. Ce qui est surprenant, on constate des jeunes diplômés qui se radicalisent de plus en plus tout juste que l’Eta refuse de les employer mais préfère la médiocrité ou la main d’œuvre étrangère. Les jeunes font comme le dit l’adage : « qui sème la misère, récolte la colère ».
II-5-L’INSECURITE EN MILIEU JEUNE
Les jeunes sont en sécurité permanent du fait qu’ils ne sont pas protégés. Ils sont constamment menacés par des individus qui trouvent des proies faciles sans protection. Cette insécurité passe avec l’injustice. Souvent les criminels arrêtés sont libérés sans procès et même ceux condamnés se retrouvent dans les rues pour récidiver. Du coup, les jeunes n’ont pas confiance en la justice ni en l’appareil sécuritaire du pays qu’ils considèrent comme source d’insécurité. Ils ne peuvent pas s’exprimer librement à cause des traques et du harcèlement de l’Agence de renseignement et de sécurité (ANS) et le Service de Renseignement Généraux(SRG).
Nous signalons que les jeunes eux-mêmes constituent une source d’insécurité puisque n’ayant pas de travail et menacé par la pauvreté grandissante ils se sont lancé à la vie facile.la plupart de braqueurs de nos jours sont des jeunes, l’escroquerie, vol à mains armée, tuerie etc.
II-6-LA SANTE DES JEUNES
Des progrès ont été réalisés par le Gouvernement dans la construction et la revitalisation des infrastructures sanitaires, la formation et le recyclage des agents de santé. Le taux de prévalence du VIH/SIDA a sensiblement baissé de 4,8 à 2,5%. En revanche, le Tchad ne dispose pas d’une politique publique de santé adéquate. Il faut aussi signaler la rareté des médecins (un médecin pour 400/habitants), la gratuité des soins reste un vœu pieux. Le Tchad fait partie des pays qui occupent le dernier rang en matière de santé de reproduction avec un taux élevé de fécondité. Cela est dû à une insuffisance de sensibilisation et la faible utilisation des moyens de contraception modernes. La pratique de l’excision et les mariages précoces persistent de plus en plus et cela se répercute sur la santé des filles, causant des traumatismes et autres complications comme les fistules.
Les jeunes souffrent de plusieurs maladies qu’ils n’arrivent pas à soigner par manque des moyens. Ils n’ont pas d’autres refuges que de consommer des stupéfiants qui nuisent gravement à leur santé. Les poisons comme les TRAMOL, le cannabis, le Chicha,… détruisent quotidiennement la vie de notre jeunesse. Malgré l’interdiction de ces substances, plus de la moitié des jeunes les consomment. En plus, ils sont vendus par des personnes bien placées dans l’appareil étatique et qui protègent leurs intérêts au détriment de ceux des jeunes qu’ils sont censés protéger. Plus encore, le Tchad n’a même pas un centre de désintoxication pour prendre en charge ces jeunes victimes de ce fléau.
Les jeunes sont aussi exposés aux maladies telles que le SIDA qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans le milieu des jeunes. Sans oublier d’autres maladies qu’ils souffrent sans une prise en charge de la part de l’Etat.
Les jeunes doivent plutôt se soucieux de leur situation sociale que d’en rajouter d’autres fleaux.vu qu’ils sont dépendant de parents qui vivent eux aussi dans la misère ;
Nous interpellons la jeunesse a une prise de conscience.
Au gouvernement de prendre des mesures sérieux pour interdire la vente des stupéfiants et bien d’autres pratiques nuisible à la vie de la jeunesse ;
Créer des structures sanitaires pour les jeunes.
Sans oublier d’autres maladies qu’ils souffrent sans une prise en charge de la part de l’Etat.
III – SECTEUR EDUCATIF
L’éducation au Tchad, est un droit constitutionnel prévu par les articles 35 et 36 de la constitution. Pris comme secteur prioritaire, sa traduction dans les faits relève d’un constat amer. Malgré les multiples réformes apportées au système éducatif, l’Etat tchadien n’a pas pu offrir à sa jeunesse une éducation de qualité bien que le taux de scolarisation ait augmentée dans tous les cycles d’enseignement à un rythme annuel moyen variable de 8 à 12%. Les résolutions issues des états généraux de l’éducation n’ont pas été appliquées. La couverture scolaire à chaque cycle reste faible et le taux d’échec aux examens demeure le plus élevé de la sous-région. Le système éducatif est aussi caractérisé par l’insuffisance quantitative et qualitative d’enseignants, l’insuffisance d’infrastructures et de matériels didactiques, incompréhension dans la reprise des cours, la politisation dudit système, etc. Le budget alloué au Ministère de l’Education Nationale est réduit de plus de 50% depuis ces trois dernières années.
Les problèmes liés au secteur éducatif tchadien se posent avec acuité dans ce pays, on constate avec regret que les établissements scolaires ne sont pas capables de fournir des formations de qualité. Les conditions d’études sont très difficiles à cause de l’insécurité des bâtiments, meubles, immeubles, élèves, enseignants etc…
Il n’existe pas des équipements sportifs, d’hygiènes d’urgence, de santé, d’incendie en cas d’accident scolaires etc. C’est le cas dans toutes nos institutions éducatives et de formation que l’Etat n’arrive pas à mettre de l’ordre pour avoir des formations, éducations de qualité pour sa jeunesse. Les enseignants dans les écoles ou universités arabophone n’ont pas les mêmes programmes que ceux qui sont en français en plus les écoles arabes elles aussi n’ont pas les mêmes programmes.
III-1-SUR LE PLAN SCOLAIRE
De nos jours l’Etat à abandonner l’éducation des jeunes, au profit des fondateurs des écoles privées diriger par des fondateurs commerçants qui forment les jeunes dans des écoles hors contrôle de l’Etat. Il n’arrive pas à le contrôlé ni leur personnelle ni leur programme qui sont parfois les programme des autres pays.
Les parents préfèrent les écoles privée que celui de l’Etat dans laquelle ils n’existent pas de sérieux ni des enseignants bien former ni bien entretenus pour bien former les jeunes. Les enseignants mal former qui se retrouvent avec 60,70 élevés et même parfois plus de cent dans une salle de classe tous avec des cultures et comportements différents. L’enseignant incapable de transmettre les connaissances acquissent à cause de l’insécurité. Les jeunes filles subissent toutes sortent des violences dans nos établissements scolaires. Ces violences ne permettent pas aux filles de finir leur cursus scolaires rares qui parvient à finir.
L’année scolaire 2016 217 été marqué par les grevés interminables ou les cours n’ont fonctionné que moins de cinq(5) mois au lieu de neuf(9) mois dans les Etablissement d’enseignements publics. Les examens de fin d’année été organisé malgré que les programmes d’enseignements n’ont pas étaient finis, ce qui a rehausser d’avantage le statistique de taux d’échecs aux examens et la baisse de niveau. Il faut aussi noter que la plus part des enseignants n’ont pas pris part à l’organisation des examens de fin d’année puisqu’ils observé la grève lancée par la plateforme syndicale revendicatif qui se poursuit jusqu’aujourd’hui.
III-2-LES FORMATIONS PROFESSIONNELLES ET UNIVERSITAIRES
Nos institutions de formation professionnelle et universitaires ne sont pas capable aujourd’hui de formes des jeunes pour faire face aux défis de l’ère et être compétitif dans les marchés d’emplois. Il faut relever que cela est dû à la médiocrité de nos formateurs mais aussi aux manques des structures d’accueils pour ceux et celles qui sont formés même à l’extérieur du pays.
L’Université du Tchad, depuis sa création le 27 Mars 1971, puis rebaptisée université de Ndjamena en 1994 a pour mission de :
-former des cadres supérieurs du pays en fonction de ses besoins et la nécessité de son développement social, économique et culturel.
-Assurer la formation soutenue des personnes déjà engagées dans des activités professionnelles, faire des recherches etc. ces objectifs jusqu’à là n’est pas atteint imaginer pour apprendre l’Arabe ils envoient les fonctionnaires au Soudan ou pour apprendre le français en France ou le Cameroun par contre dans nos universités ils enseignent.
Nous constatons avec regret que l’Etat a mis des moyens financiers et matériels suffisant dans ce secteur mais les résultats sont très médiocres. On est très loin des attentes pour atteindre les objectifs d’une formation de qualité. Dommage on ne fait que régresser dans ces domaines. Cette régression est due aussi aux manques de volonté politique réelle pour résoudre ce problème mais aussi l’hypocrisie des responsables de ce secteur. Comment pouvons-nous comprendre que l’Etat laisse faire en toute liberté des individus qui ont pris en otage l’enseignement professionnel et universitaire ? Des faux ‘’professeurs, docteurs ‘’ qui usurpent des titres universitaires et monopolisent les universités et instituts de formation professionnelle. Comment pouvons- nous comprendre que des universitaires qui ne produisent rien comme publication et ils bénéficient des primes de recherche ?
Dans les universités du monde entier il y a un minimum des travaux scientifiques publiés par an, des revues qui ont des comités de lectures dirigés par des professeurs titulaires ou des maîtres de conférences. Mais au Tchad, dans nos universités qui dirige les annales ? Dommage on ne publie presque rien pas des articles sérieux, des enseignants qui publient chez monsieur tout le monde un « docteur en droit ou économie qui écrit des Romans ?
Les connaissances scientifiques ou techniques sont en déperdition au Tchad à cause de ces personnes qui prennent en otage ces secteurs. Nous constatons encore les jeunes sont coptés par les partis politiques au pouvoir ou de l’opposition dans nos universités. Pour entrer à l’université il faut avoir un parrain parmi les responsables de ce secteur qui vous garantit l’accès si non vous ne pouvez pas. En plus il est interdit pour un jeune qui a plus de 24 ans d’accéder à l’université comme tous les autres sauf en régime spécial qui veut dire sans bourse mais aussi il faut payer comme les instituts privés de formation la somme de 350.000 ou 400.000F CFA, ce que beaucoup de jeunes n’ont pas.
IV-VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE
La violence à l’égard des femmes est une véritable pandémie : selon les données fournis par les pays, sept femmes sur dix subissent des violences physiques et sexuelles au cours de leur existence. Cette violence n’épargne aucune société. Elle peut prendre de nombreuses formes et survient un peu partout : violence conjugale, abus sexuels des filles à l’école, harcèlement sexuel au travail, mariage précoce ou forcé, mutilations génitales, agressions sexuelles, viols comme tactique de guerre, etc.
La violence à l’égard de la femme a été pendant longtemps banalisée tant au niveau national qu’international quand bien même depuis quelques décennies, la question de la promotion de la femme préoccupait déjà les Nations Unies.
La violence basée sur le genre (VBG) a pour origine l’inégalité entre l’homme et la femme. Elle est définie comme tout acte nuisible/préjudiciable commis sur une personne contre son gré et qui est basé sur les différences socialement prescrites entre l’homme et la femme. Cette inégalité prônée par l’homme le pousse à considérer la femme qui est pourtant sa mère, sa compagne, sa sœur et son épouse comme un être inférieur à lui. Bien que les différents textes internationaux et nationaux consacrent l’égalité entre les êtres humains, la pratique quotidienne n’a pas atténué les différents types de violences faites aux femmes dans le monde.
Au Tchad, les violences faites aux femmes constituent un phénomène socioculturel largement répandu et très complexe à définir compte tenu de ses formes variées car le Tchad est une société fortement traditionnelle. Il compte plus d’une centaine d’ethnies caractérisées d’une part, par un ensemble de pratiques et de coutumes aussi tenaces les unes que les autres et, d’autre part, par des pratiques religieuses profondes.
La violence au sens large se définit comme un acte qui inflige un préjudice et/ou une souffrance physique, sexuelle ou psychologique à une personne. Quant aux violences faites aux femmes, elles désignent : tous actes de violences, toutes menaces dirigées contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, psychologiques ou sexuelles y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire des libertés que ce soit dans la vie publique ou privée. Autrement dit, faire violence à une personne, c’est agir sur la personne ou la faire agir contre sa volonté en employant la force, l’intimidation, la contrainte en la brutalisant ou en l’opprimant.
D’après les Nations unies, partout dans le monde, les violences à l’égard des femmes constituent une entrave majeure au développement humain et tous les Etats, notamment le Tchad sont amenés à légiférer sur cette question.
Comparativement aux décennies passées, les violences basées sur le genre (VBG) et les discriminations faites à l’égard des femmes sont en régression. Cela se traduit par l’adoption de la loi n°001/PR/2017 du 08 mai 2017 portant Code pénal, de la Loi 006/PR/2002, portant santé de la reproduction, la loi 029/PR/2015 portant interdiction du mariage d’enfants et les Violences Basées sur le Genre. Dans la pratique, le phénomène persiste. En 2015, une étudiante de l’université ADAM BARKA d’Abéché notamment la viole de jeunes ZOUHOURA en 2016, a fait l’objet d’un viol collectif par 12 jeunes à 23h lors d’une exposition foire de la Semaine Nationale de la Femme Tchadienne (SENAFET) et les auteurs ont été identifiés mais l’affaire classée sans suite. En 2018, trois (3) cas de viols sur des mineures âgées de 8, 9 et 10 ans sont enregistrés par l’hôpital de district d’Abéché, mais l’affaire est réglée à l’amiable par les parents des parties devant le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques d’Abéché.
IV-1 -VIOLENCE FAITES A LA PETITE ENFANCE
Les violations des droits de l’enfant sont principalement caractérisées par la maltraitance des enfants «Mouhadjirine» et le phénomène des enfants « bouviers ». Bien qu’il existe un plan national contre les pires formes de travail, trafic et exploitation d’enfants, le phénomène persiste. Dans plusieurs Provinces du Tchad beaucoup d’enfants confiés par leurs parents aux marabouts pour l’apprentissage du saint Coran, passent le clair de leur temps à enlever des ordures ménagères, à transporter des charges malgré leurs jeunes âges et à mendier afin de ramener, à la fin de chaque journée, une certaine somme d’argent aux maîtres coraniques. Au cas où cette exigence n’est pas honorée, ces enfants subissent toutes formes de maltraitances sans que les auteurs ne soient punis. En ce qui concerne les enfants bouviers, il ressort qu’en 2014, des mineurs et des jeunes gens sont soit enlevés, soit trompés pour des travaux de construction en direction de l’Est du Tchad. Malheureusement, ces jeunes bouviers travaillent, sans être payés, et sont parfois engagés comme des orpailleurs voire vendus comme « esclaves ». En violation de la constitution de la quatrième République qui dit en son Article 19: L’esclavage, la traite des êtres humains, le travail forcé, la torture physique ou morale, les traitements inhumains, cruels, dégradants et humiliants, les violences physiques, les mutilations génitales féminines, les mariages précoces ainsi que toutes les autres formes d’avilissement de l’être humain sont interdits.
V-SITUATION CULTURELLE ET SPORTIVE DES JEUNES :
En dehors de N’Djamena la capitale et quelques grandes villes du Tchad qui comportent les centres de loisirs tels que les maisons de quartier, les centres culturels, les centres de lectures et d’animation culturelle qui existent par endroit, beaucoup des villes ne disposent des infrastructures de loisirs. Ceux existants, ne couvrent pas toutes les villes et les zones rurales, défavorisant ainsi les enfants de ces villes et ces zones. Il faut noter que sur le plan d’urbanisation des villes ont prend très peu en compte les espaces de loisir pour l’animation et l’épanouissement des jeunes.
A
insi, seules les villes de : Ati, Moundou, Bongor, Mongo, Abéché, N’Djamena, Koumra, Amdjarass, Massakori, Pala, Léré, Sarh et Amtiman qui disposent des maison de culture ou des jeunes dignes de nom sur le 23 régions que compte le Tchad.
Quant à la situation des artistes, malgré leurs efforts de créativité, de conscientisation et l’animation des jeunes, les autorités en charge de la culture ne fournissent pas des efforts au profit de ces derniers. Par exemple en 2015 plus de 1.68 milliards de FCFA ont été débloqué pour appuyer les activités des artistes à travers le Fond National des Appuie aux Artistes (FONAT), malheureusement sans impact, car la situation des artistes tchadiens reste à désirer.
La situation des artistes tchadiens démontre à quel point le Gouvernement méprise les dispositions de l’article 33 de la Constitution dispose : « Tout Tchadien a le droit à la culture. L’Etat a le droit de sauvegarder et de promouvoir les valeurs nationale de civilisation ».
Signalons aussi le manque ou la rareté des manifestations culturelles ces dernières années, rendant ainsi les valeurs nationales de civilisation ; des mœurs, de traduction et de cultures en voies de disparition au détriment des cultures étrangères.
Sur le plan sportif, les jeunes sportifs rencontrent d’énorme difficulté à s’émanciper. Le Fond National de Développement du Sport (FNDS) dont le budget annuel qui s’élève à plus de 4.788 milliards de FCFA, qui devrait être un instrument privilégié pour la mise en œuvre des actions pour le développement des sports au Tchad, est devenu une institution bureaucratique et budgétivore au service de certains individus. Malgré la fusion de FNDS ; FONAT ; FONAJ pour créer l’ONAJESSE ont constaté les mêmes résultats. Par conséquent, le Tchad reste en dernier classement presque dans toutes les disciplines sportives en dehors de quelques médailles dans les disciplines telles que le tire à l’arc, karaté, judo…
Concernant le football, les nombreux échecs de l’équipe nationale (SAO), la crise institutionnelle et les conflits d’intérêt au sein de la Fédération Tchadienne de Football, sont des éléments révélateurs pour comprendre combien le football tchadien est pris en otage par des groupes d’intérêt au détriment de la jeunesse. En plus les infrastructures sportives sont insuffisantes et ne répondent pas à normes sportives. Seules les villes de N’Djamena, de Doba et de Sarh disposent des stades. Ceux des villes de Biltine, koumra, Bongor, Goz-beida, Bol et Moundou sont resté inachevés.
VI- RECOMMANDATIONS
Le travail d’enquête et d’analyse objective de la situation de la jeunesse tchadienne a abouti au présent rapport. Cependant, notre souci primordial est que, les recommandations de ce rapport sert de plaidoyer pour les jeunes auprès du Gouvernement, du Parlement et les partenaires au développement.
Ainsi, les difficultés des jeunes énumérés dans le présent rapport, nous amène à faire les recommandations suivantes :
- La tenue des Etats Généraux de la jeunesse, afin de diagnostiquer les problèmes et les aspirations des jeunes tchadiens ;
- Renforcer les capacités institutionnelles des structures d’appui et d’action des jeunes;
- Impliquer les jeunes dans les instances de prise des décisions de manière transparente et en tenant compte de leurs représentativités dans la société,
- Rendre transparente, accessibles et fiables les structures et institutions en charge de la jeunesse ;
- La mise en œuvre de la Politique Nationale de la Jeunesse ;
- Revoir le système éducatif et l’enseignement supérieur pour permettre aux jeunes de bénéficiés une formation de qualité conforme aux besoins du marché de l’emploi ;
- Améliorer le système sanitaire et les services sociaux en prenant en compte les difficultés et les besoins des jeunes en matière de santé ;
- Appuyer de manière transparente, efficace et efficiente les jeunes dans les domaines culturels et sportifs ;
- Promouvoir et faciliter l’accès à l’emploi des jeunes et ce, à travers l’équité dans le recrutement à la Fonction Publique et les entreprises étatiques et paraétatiques ;
- Promouvoir l’employabilité des jeunes grâce au développement du secteur privé et l’entreprenariat des jeunes et favoriser le main d’œuvre national ;
- Accélérer le processus du reforme de la Commission Nationale des Droits de l’Homme en conformité avec les Principes de Paris ;
- Garantir et protéger la liberté d’expression : les droits civiques, politiques, associatifs, culturels et économique des jeunes, conformément aux engagements internationaux et instruments juridiques nationaux;
- Mettre fin aux phénomènes de l’excision, de mariage précoce et forcé, le viol et toutes les formes des violaces faites aux jeunes filles et aux femmes et ce, en mettant fin à l’impunité des auteurs des crimes ;
- Revoir la Loi qui régisse les organisations et les plateformes.