13 janvier 2020 #TCHAD #JUSTICE #IGE : Présomption d’innocence et index porté.
Éditorial
Depuis plusieurs semaines, le tout N’Djamena bruisse de rumeurs d’arrestations sur des cadres et hommes d’Affaires que certains compatriotes ne voient pas de bon œil.
Dans les travées des accusations déposées à la police judiciaire par l’IGE, plusieurs rumeurs ont couru pour indiquer que telle autre personnalité sera épinglée. Ces mesures d’indexes découlent de l’enrichissement choquant de certains membres de gouvernement où hommes d’Affaires ayant eu à concevoir un projet suite à l’obtention des marchés d’État, qui assez souvent ne sont pas menés à bon port.
Le régime du MPS donc d’Idriss Déby est passé dans l’art de détourner les biens publics sachant par avance que personne ne sera puni, tant bien même quand il y a arrestation, les voleurs à hauteur de plusieurs milliards de nos francs ne sont pas invités à reverser leur butin au trésor public.
Ce sort de mécanisme permet à chaque responsable véreux de s’en mettre plein les poches même s’ils devaient se sacrifier à faire la prison, sachant qu’à la sortie ils jouiront de cet objet de vol jusqu’à la fin de leurs jours.
L’IGE qui est un organe de contrôle avec à son sein des inspecteurs qui devraient être honnêtes doit accomplir un travail de fond, tant sur la forme juridique en prenant en compte la présomption d’innocence de chaque citoyen responsabilisé, et ne porter l’accusation que si le dossier ne souffre d’aucune erreur afin que le voleur soit incriminé et incarcéré.
Mais dans plusieurs cas d’espèce, l’inspection générale de l’État est devenue plus qu’un organe de répressions, de menaces, et de pression continue sur tout cadre ayant en gérance un département de recettes. Le mécanisme est simple, il suffit de cibler le responsable en question pour lui faire peur et extorquer un pourcentage sous prétexte d’enterrer le dossier accablant.
La plupart des hommes et femmes compromis dans des affaires louches finissent par avoir peur et cèdent faisant fi de leur présomption d’innocence.
Si le ministre du plan Issa Doubragne et Houlé Djonkamla n’ont pas cédé facilement aux bruits des menaces, ce n’est pas le cas de plusieurs personnes. Djiddi Saleh l’ex-DG de l’ANS utilise son beau-frère un certain Abakar Zène Derdé lui-même sous l’influence de l’ancien directeur des écoutes de l’ANS Hissein Tolli pour régler des comptes avec des personnes dont il a maille à partir avec eux.
Les moyens de pressions qu’exercent des groupes de lobby trouvent leur essence dans la manière de vouloir humilier certaines personnes, en leur indiquant le chemin de la prison, et c’est pourquoi celles-ci cèdent.
Il n’y a pas longtemps, le CNPT (conseil national des patronats du Tchad) avait émis une protestation envers le harcèlement qu’exercent sur lui certains inspecteurs de l’IGE qui opèrent comme des prédateurs. Des hommes d’Affaires comme le PDG du groupe Almana seraient quotidiennement harcelés et mis sous pression à cause du projet de l’ONRTV alors qu’en dehors des accusations optiques et spécifiques, aucun rapport concluant et concret n’a été mis sur la table afin que la police judiciaire ne daigne convoquer les prétendus voleurs de la République.
Vu dans cette optique, en aucune façon l’IGE ne peut requérir la confiance du peuple. Envers cette population complètement démunie et qui végète sa colère dans un désarroi profond.
Idriss Déby Itno qui a voulu que l’IGE soit rattachée à lui n’en tire non plus aucun intérêt si ce n’est le fait de vouloir faire peser l’épée de Damoclès sur une telle personnalité qui n’est plus en odeur de sainteté, et qu’il voudrait débrancher lui-même.
Pourquoi l’IGE ne fait pas de rapports dont les conclusions sont rendues publiques ?
Pourquoi l’IGE ne passe en peigne fin des contrôles à la présidence, à l’Assemblée nationale, aux services des Douanes, dans les organes de l’État où les recettes publiques sont plus en vue ? Ou encore dans les départements où les proches de Déby sont en exercice ?
Le discrédit qui y découle par rapport à l’IGE est le fruit du caractère très léger de son travail. Il est temps de recomposer l’équipe IGE sur la base drastique des hommes et femmes ayant fait leurs preuves d’expériences, et surtout des vrais inspecteurs de finances avec un CV bien réel et établi dans le domaine des finances, de la comptabilité et de l’informatique.
Il faut savoir prendre des compatriotes ayant fait leurs études en relation avec cet organe et les mettre sous serment afin qu’un vrai travail puisse être fait. Le népotisme, le clientélisme et le favoritisme n’ont pas leur place.
Le Tchad il faut l’aimer et se sacrifier pour son essor, ou il faut le quitter pour faire place à plus compétents que nous. Sinon cessons d’amuser la galerie.
Monsieur Mahamat Assilek, vos dénonciations ne sont pas fausses. Ce pays va mal et cela fait pitié. Dans certains ministères le recrutement, pire le stage, se monaie comme les cacahuètes. Cela fait pitié. Ça fait pitié de constater comme nous l’avons fait ce matin qu’au Palais de la Diplomatie tchadienne à Ndjamena les responsables du DRH monaient les documents administratifs. Un agent nous indiquait que ces pratiques courent depuis la nomination des responsables du DRH en 2019. Il nous a fourni un audio de cas de corruption dans ce service du Ministère des affaires étrangères, mais par pudeur et pitié pour mon pays je refuse de le publier. Monsieur le Ministre des affaires étrangères, ayez pitié pour ce pays, faites le ménage dans cette maison. Vous êtes un cadre et nommé pour ça. Cette audio fait pitié. Où va le Tchad quand des personnes monnaient des postes comme des cacahuètes. Monsieur Chérif, si vous l’êtes ayez pitié pour ce pays. Renvoyer ces responsables irrécupérables, des affairistes qui n’ont rien à faire dans ce Ministère.