3 septembre 2012 TCHAD: la crise sociale au Tchad (La Coordination des Forces Vives Tchadiennes en Exil (Pôle d’Afrique)
Déclaration
Impasse dans les négociations au Tchad : Les responsables syndicaux persécutés par le pouvoir
Nous, Coordination des Forces Vives Tchadiennes en Exil (Pôle d’Afrique), attirons par cette déclaration, l’attention de l’opinion nationale, sous-régionale et internationale à propos de la grave crise sociale, née du bras de fer qui oppose l’Union des Syndicats du Tchad(UST) au régime d’Idriss Deby.
Pour rappel, en novembre 2011, après une grève de trois (3) semaines, le régime tchadien a conclu avec l’Union des Syndicats du Tchad (UST), principale centrale syndicale du pays, un protocole d’accord qui porte sur l’augmentation générale des salaires et l’amélioration des conditions de vie des travailleurs tchadiens dont le début d’application est prévu à partir de janvier 2012.
A l’heure où nous sortons, cette déclaration, la date d’application est largement dépassée sans que les autorités tchadiennes n’honorent leurs engagements vis-à-vis des travailleurs.
Ainsi, le 16 juillet dernier, l’Union des Syndicats du Tchad (UST) a appelé tous les travailleurs du secteur public et parapublic à une grève générale.
Il convient de souligner que l’Union des Syndicats du Tchad (UST), a déploré et dénoncé également les mesures impopulaires entreprises, ces derniers mois, par les autorités tchadiennes, pour interdire aux riverains de pêcher dans le fleuve Chari au niveau de la capitale tchadienne.
En dépit des revendications justes et légitimes posées par les travailleurs tchadiens à l’Etat, ce dernier rebiffe et rejette toute solution visant à débloquer la crise à l’amiable et de manière consensuelle.
Face donc au refus délibéré du pouvoir en place de négocier sincèrement avec l’Union des Syndicats du Tchad (UST), nous, forces vives tchadiennes en exil, ne pouvons demeurer indifférents devant la gravité de la crise sociale qui sévit dans le pays.
A l’issue d’une Assemblée Générale agitée, tenue samedi 01 septembre 2012, les travailleurs tchadiens sont remontés contre les propos désobligeants et arrogants tenus le jeudi 30 août par le Ministre des Finances M. Christian George Diguimbaye qui a déclaré que : « la rémunération étant par définition est la contrepartie d’un travail fourni, les salaires du mois d’août 2012 ne seront versés qu’aux agents non grévistes. En conséquence l’Union des Syndicats du Tchad (UST) doit prendre ses responsabilités et s’acquitter de la rémunération de ceux des agents qui ont respecté son mot d’ordre. »
Réagissant à ces propos, M.François Djondang, Secrétaire Général de l’UST a dit : « mais si maintenant par leur faute, ils nous font aller en grève et disent qu’ils ne vont pas payer les journées non prestées, l’Assemblée Générale décide, si après 8 jours comme le stipule le code les salaires ne sont pas versés, et bien, nous entrerons à partir de lundi 10, en grève sèche.» fin de citation.
Par ailleurs, samedi dans l’après midi, une délégation de l’UST, a été reçue par M. Adoum Younousmi, Secrétaire Général de la présidence, ce dernier, a pour sa part, menacé les responsables syndicaux en leur disant, « qu’ils doivent s’en tenir aux revendications sociales et non se laisser récupérer par l’opposition politique à des fins insurrectionnelles ».
Ces déclarations en cascade des hautes autorités politiques et administratives du régime de Ndjaména à l’encontre des travailleurs tchadiens, témoignent en urgence que la rupture est totalement consommée et la situation est irrémédiable. Aucune issue de sortie de crise ne peut être désormais explorée par les différents protagonistes.
Pour toutes ces raisons, la Coordination des Forces Vives Tchadiennes en Exil (Pôle d’Afrique) tient à alerter l’opinion publique africaine et internationale sur les risques réels d’une insurrection populaire au Tchad, qui seront imputables au pouvoir d’Idriss Deby dont le leitmotiv légendaire est la violence et la terreur des populations.
La Coordination des Forces Tchadiennes en Exil (Pôle d’Afrique) :
-Met en garde le régime d’Idriss Deby contre tout usage disproportionné des moyens repressifs non conventionnels à l’encontre des manifestants pacifiques au Tchad,
– Demande aux forces de l’ordre de refuser l’instrumentalisation du régime pour réprimer les populations qui revendiquent plus de justice sociale et d’égard en leur direction,
– Appelle la France en particulier à garantir la protection et la sécurité de tous les responsables syndicaux afin de leur éviter toute persécution des autorités tchadiennes,
– Invite les organisations de défense des droits de l’homme au plan africain et international à faire preuve d’un Droit de regard et d’ingérence dans la crise sociale actuelle que connait le Tchad et à aider les Tchadiens en général dans leur lutte pour la quête des libertés et du respect des droits de l’homme dans leur pays,
Fait à Dakar, le 03 septembre 2012
La Coordination des Forces Vives Tchadiennes en Exil (Pôle d’Afrique)
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