Deux militaires tchadiens ont été tués vendredi par des éléments présumés du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) qui a attaqué leur pirogue près d’un camp de l’armée tchadienne sur le lac Tchad, selon des sources concordantes. « Trois pirogues de l’armée tchadienne qui regagnaient leur base ont été prises à parti hier, à Litri par des djihadistes », a déclaré à l’AFP, le secrétaire général de la province du Lac, Sadick Khatir. « Cette attaque a provoqué la mort de 2 militaires et fait 4 blessés », a-t-il ajouté. Ce bilan a été confirmé à l’AFP par un haut responsable de l’armée qui a requis l’anonymat. L’attaque a été perpétrée par des éléments de l’Iswap, branche de Boko Haram affiliée au groupe de l’État islamique, selon une autorité locale. Cette embuscade djihadiste intervient dix jours après la fin d’une vaste opération menée par le Tchad contre les groupes djihadistes présents dans le bassin du lac Tchad. Baptisée « colère de Bohoma », cette opération avait été lancée fin mars après l’attaque d’un camp militaire tchadien par des éléments d’une autre faction de Boko Haram qui avait tué 98 soldats. Soit la pire défaite jamais enregistrée en 24 heures par l’armée tchadienne. L’opération riposte du Tchad s’était soldée par la mort de 1 000 combattants de Boko Haram et 52 militaires tchadiens, selon N’Djamena. L’armée tchadienne avait réussi à chasser les djihadistes de son sol et les avait poursuivis en profondeur sur le territoire du Niger et du Nigeria, avaient affirmé les autorités. Né en 2009 dans le nord-est du Nigeria, le groupe Boko Haram a ensuite essaimé sur le bassin du lac Tchad, vaste étendue d’eau parsemée d’une multitude d’ilots située aux frontières du Niger, du Nigeria, du Cameroun et du Tchad. En 2016, le groupe se sépare en deux : avec d’un côté, la faction historique, nommée JAS toujours dirigé par Abubakar Shekau ; et de l’autre, le groupe Iswap, particulièrement actif sur le lac. Depuis 2015, les quatre pays riverains du lac Tchad luttent contre ces groupes djihadistes au sein d’une Force multinationale mixte (FMM). Mais son efficacité est de plus en plus discutée à mesure que les attaques contre les militaires et les civils se multiplient. Le président Déby se plaint régulièrement de l’inaction des pays voisins, affirmant être le seul à supporter l’effort de guerre, et a affirmé il y a dix jours que son armée ne participerait plus aux opérations en dehors de son territoire.

Tchadanthropus-tribune

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