Chaque année, le 9 décembre, le monde entier célèbre la Journée Internationale de Lutte Contre la Corruption. À cette occasion, l’Autorité Indépendante de Lutte Contre la Corruption (AILC) du Tchad a organisé un déjeuner de presse pour rappeler aux journalistes l’importance urgente de combattre ce fléau qui entrave le développement, affaiblit les institutions et compromet l’avenir des jeunes générations.

 

Cette année, le thème a mis un accent particulier sur la jeunesse, véritable force vive capable de porter le combat contre la corruption vers un avenir plus juste et plus transparent.

 

La contrôleure adjointe de l’AILC, Fatimé Abdelkerim Soumaïla, a ouvert les échanges en insistant sur la dimension citoyenne, institutionnelle et morale de cette lutte. Selon elle, la corruption n’est pas simplement un obstacle à l’action publique, mais un « pyrotechnisme » social qui mine les services publics, économiques et sociaux. Elle a salué le rôle crucial des médias dans la promotion de la transparence et de l’information juste, rappelant leur rôle éducatif et mobilisateur. « Votre contribution est indispensable… Nous espérons que ce combat d’échange et de transparence permettra d’enrichir nos institutions et nos services publics. »

 

Le contrôleur général de l’AILC, Ousman Abdraman Djougourou, a pris la parole pour mettre en lumière la situation alarmante au Tchad, un pays où la majorité de la population est jeune — 70 % ont moins de 30 ans — mais où la pauvreté et la corruption restent endémiques. Le Tchad se classe parmi les pays les plus touchés par la corruption selon l’indice de Transparency International, ce qui affecte directement les opportunités offertes à la jeunesse. « La corruption prive nos jeunes d’opportunités qu’ils devraient saisir, limite les emplois auxquels ils aspirent, affaiblit les services publics auxquels ils ont droit et détourne les ressources qui auraient pu financer leur formation et améliorer leur cadre de vie», déplore-t-il.

Il a appelé à une mobilisation générale : la lutte contre la corruption est un combat national, qui doit engager chaque citoyen, en particulier les jeunes, porteurs d’espoir et de changement. Ce combat, dit-il, ne peut réussir sans la participation active des jeunes, qui refusent le fatalisme et rêvent d’un pays où le mérite et l’intégrité ouvrent toutes les portes.

 

Le rapport présenté par l’AILC fait état d’une récupération financière significative et d’actions judiciaires contre des responsables corrompus : plus de 910 milliards de FCFA redressés, avec des millions déjà reversés au Trésor public, des véhicules restitués, et plusieurs mises en cause ayant fait l’objet de sanctions, de poursuites et de condamnations.(Tchad Info)

Tchadanthropus-tribune

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