De quelle manière libérer l’ancien SGP et le Directeur General des grands travaux et projets présidentiels sans que le Président de la République ne perde la face? Cette question, à l’étude, tourmente le gouvernement qui multiplie intrigues et stratagèmes pour élargir ces deux personnalités, devenues des patates chaudes entre les mains d’Idriss Deby Itno, tant les pressions intérieures et extérieurs ne fléchissent pas.

Accusé de complicité de détournement de 1,2 milliards FCFA destinés à la construction d’un siège au haut comité pour le pèlerinage, le SGP Mahamat Saleh Annadif (MSA), a été arrêté et déporté à la bagne de Moussoro pour y rejoindre le Directeur général des grands travaux et projet présidentiels, Mahamat zen Bada. Les avocats de MSA continuent de rejeter en bloc cette accusation, en affirmant que leur client n’avait fait que transmettre les ordres d’ailleurs écrits du Président de la République à la Banque Commerciale du Chari pour que celle-ci mette ces fonds à la disposition de la Direction des grands travaux et projet présidentiels.

Comme pour Zen Bada, les avocats de MSA avaient introduit en référé au près de la chambre d’accusation de la cour d’appel des requêtes en annulation pour vices de procédure. Mais le Garde des sceaux a veillé. Et toutes les requêtes ont été rejetées. Aujourd’hui, les dossiers de ces deux personnalités sont pendants devant la cour suprême. Mais lorsque la cour suprême a demandé le 4 juin dernier au gouvernement de répliquer par écrit aux requêtes de MSA et Zen Bada, le Ministre Secrétaire General du gouvernement, qui ne s’estime pas plaignant dans ces affaires, a préféré repousser l’affaire au Ministre de la justice. A la dernière minute, il semble que ce sont les avocats du ministère de l’assainissement qui sont appelés à la rescousse.

Pendant qu’ils attendent que la cour suprême se prononce sur leurs pourvois, Zen bada et MSA sont approchés par des émissaires qui leur suggèrent de se désister de leur pourvois et introduire une demande de mise en liberté provisoire au niveau du juge d’instruction. Leur refus a été net et à juste raison. Car cette proposition est un piège à cons. La nouvelle ordonnance, promulguée le 15 juin dernier et abrogeant la loi n°4 réprimant les détournements des derniers publics, soumet la liberté provisoire au paiement d’une caution fixée par le juge ou l’assignation à la résidence surveillée. Au-delà de ces conditions, l’acceptation d’une liberté provisoire équivaut à un aveu. Ce qui est loin des intentions de Zen bada et MSA.

Plus que le chef de l’Etat, c’est le ministre de la Justice qui cherche à sauver son poste. Deby Itno a déjà très mal pris que le député Gali Gatta N’Gothé soit blanchi par la justice alors que le Garde de sceaux lui a promis sa condamnation. Il aurait expressément demandé au chef du gouvernement de regler au plus vite ces deux cas pour lui éviter des pressions. La sanction politique suivra sans doute.

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