Le journal créé au Tchad pour soutenir N’Djamena Bi-Hebdo, suspendu pendant trois mois pour avoir fait état d’une pétition contre le régime tchadien, a été interdit de diffusion jeudi, a appris l’AFP auprès du procureur de la République.
"Le caractère illégal de cette parution nous a amené à interdire que ce numéro spécial soit diffusé", a indiqué à l’AFP le procureur Mahamat Saleh Idriss.
"Un journal doit au préalable avoir un récépissé délivré par le parquet et une autorisation du Haut conseil de la Communication ce qui n’est pas le cas", a-t-il ajouté.

Le journal intitulé "C’en est assez" était une parution exceptionnelle "préparée par l’ensemble de la presse tchadienne indépendante et d’opposition, avec le soutien d’associations locales de défense des journalistes et la participation de Reporters sans frontières (RSF)", a indiqué l’organisation de défense des journalistes qui a mis le journal online: http://fr.rsf.org/tchad-jean-claude-nekim-condamne-a-un-an-18-09-2012,43405.html.

"Par cette initiative, ces titres de presse, qui ont suspendu pour une semaine leurs publications, visaient à protester contre les pressions politiques et judiciaires que subit Jean-Claude Nekim", directeur de publication de N’Djamena Bi-Hebdo, lui-même condamné à un an de prison avec sursis et à un million de FCFA d’amende (1.500 euros).

N’Djamena Bi-Hebdo, plus ancien journal d’opposition, et M. Nekim ont été condamnés pour "diffamation" le 18 septembre alors que trois leaders de l’Union des syndicats du Tchad (UST), qui ont lancé la pétition, avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis et des amendes pour incitation à la haine raciale.
Samedi, M. Nekim a été à nouveau convoqué par la police judiciaire pour avoir fait paraître une caricature traitant le procès de "piètre tragi-comédie judiciaire". Il devrait comparaître prochainement devant un tribunal.

Le procureur avait saisi dans la matinée les exemplaires de "C’en est assez". "Apprenant qu’il ne s’agissait pas de ce journal mais d’une édition spéciale collective, il ne s’est pas opposé à sa parution", selon RSF. Il a finalement interdit sa diffusion dans l’après-midi après consultation du contenu.
 
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