En suivant l’intervention du ministre de la communication, porte parole du gouvernement du Tchad au journal de la télévision nationale de ce lundi 26 juin 2012, on sent que la panique a atteint un niveau très élevé au sein du régime tchadien. A se demander également, si le Tchad actuel est une République ou une monarchie ? L’intervention du porte parole de son gouvernement est tout sauf réfléchie. Elle ressemble objectivement à la façon d’un sultan mégalomane qui ordonne ses goumiers à faire taire ses sujets par les moyens dont le roi monopolise alors que ses sujets réclament courageusement son départ et celui de toute sa bande pour le bien de tous.

 
A vrai dire cette sortie du ministre et celle de son collègue de la justice hier fait honte à la République du Tchad s’il existe encore une République. Le porte parole de son gouvernement avec dédain et arrogance utilise un média publique en sachant que les autres n’ont pas accès à ce média alors qu’ils ont le plus grand droit, pour masquer les propres dérives du pouvoir qu’il représente et s’attaquer aux dignes citoyens tchadiens. Cette stratégie de la « démonisation » utilisée par notre apprenti ministre sous l’ordre de son président à l’encontre de l’opposition, des médias privés et des simples citoyens atteste incontestablement que la chute du régime est si proche. Ça commence à se fissurer au sein du gouvernement tchadien. En tous cas, cette sortie pour le moins maladroite visant à manipuler l’opinion publique à ralentir la dynamique d’un mouvement citoyen visible à N’Djamena que dans les provinces n’a jusqu’ici pas fonctionné et ne fonctionnera pas. La prise de conscience et la détermination du peuple tchadien sont beaucoup plus grand en ce moment au Tchad pour ne pas prêter oreille aux gesticulations fallacieuses d’un ministre en mal de personnalité.
 
S’il y a un conseil à lui donner, c’est de s’abstenir de commettre de telle absurdité au moment ou les tchadiens tirent le diable par la queue. S’il continue sur cette voie, c’est son gouvernement lui-même qui n’aurait pas le choix de changer de cassettes.
 
Un deuxième conseil, c’est de s’attaquer aux vrais problèmes que rencontrent les citoyens régulièrement : manque d’eau potable, malnutrition, famine, soins de santé précaires, usage par les services de sécurité d’une force excessive à l’encontre de citoyens ; arrestations et détentions arbitraires ; mauvais traitement de prisonniers et dures conditions de détention ; impunité de responsables ; inefficacité et manque d’indépendance du système judiciaire ; restrictions de la liberté de réunion, de manifestation ; corruption de responsables ; violence sociétale et discrimination à l’encontre de la majorité du peuple etc.
 
Ce sont des préoccupations fondamentales des tchadiens et tchadiennes auxquelles le ministre a l’obligation d’en parler au lieu de nous divertir par une intervention creuse.
 
Un Ndjamenois.

 

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