Invité de l’organisation patronale française lors de sa venue à Paris (6-9 décembre), le président Idriss Déby a surpris par son intérêt pour les dossiers économiques.


Magie de la communication : dès son arrivée, le 6 décembre à 12h30, dans la salle de réception du 8e étage du siège du MEDEF, Idriss Déby a rejoint toutes les tables pour saluer la quarantaine de patrons venus assister au déjeuner organisé en son honneur. Autant dire que l’assistance était acquise avant même le premier coup de fourchette. Assis en face de Michel Roussin, vice-président de Medef international, et de Patrick Lucas, patron du comité Afrique, le président tchadien a personnellement répondu aux questions posées. D’où l’impression générale d’avoir eu à faire à un chef d’Etat "réactif", contraignant ses ministres et conseillers à faire tapisserie. 

Ces derniers s’étaient pourtant déplacés en nombre. Outre Moussa Faki Mahamat (affaires étrangères), Bedoumra Kordje (économie et plan), Mahamat Allahou Taher (commerce et industrie), Hassan Djibrine Souleymane (information), la délégation comprenait le conseiller aux affaires étrangères et ancien premier ministre Nagoum Yamassoum, le directeur de cabinet Joseph Djimrangar Dadnadji, et le secrétaire général adjoint à la présidence Mahamat Djibrine, du ministre de la communication Sylla Ben Bakari. Le secteur privé était représenté par le patron des patrons tchadiens, Mahamat Adoum Ismaël et Issa Ali Taher DG de l’ANIE (agence chargée des investissements). 

De l’inévitable tour d’horizon de l’actualité économique du Tchad (pétrole, infrastructures, hôtellerie…), Idriss Deby a marqué son intérêt – récent – pour l’énergie, en particulier éolienne et solaire. Le projet de modernisation des douanes a ensuite été évoqué devant le très attentif vice-président de Cotecna, Didier Reymond. Le passage des médias tchadiens au numérique a également séduit Magaly Nicolas-Nelson, responsable des grands comptes France d’Eutelsat. Au moment de lever le camp, après deux heures de débats, le président tchadien a de nouveau fait un tour de piste pour saluer les hommes d’affaires. 

Ce déjeuner a permis d’établir une diapositive assez habituelle de la family business franco-africaine. Mais à côté des "incontournables (Alstom, CFAO, BGI, Bolloré, CMA CGM, Eurocopter…), la sous-représentation du secteur bancaire était criante. Seul Christophe Kloeti, "responsable International Business" de la Commerzbank, s’est déplacé. Discret dans ce club fermé, Gregori International (construction de terrains de sport et de golf) était représenté par son responsable du développement, Daniel Cotta. L’Imprimerie nationale a dépêché son directeur commercial international, Walter Groppi.

La Lettre du continent.

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