La campagne pour le «  recensement biométrique » claironné à grand renfort de publicité et mis en œuvre par les ministres et autres fossoyeurs de la république  sommés de se rendre chacun dans sa région pour inciter ses parents à se recenser est la première étape vers la légitimation d’un nouvel holdup  électoral.

 

Un holdup de plus, le cinquième, dont les contours se sont clairement dessinés avec la mise en place du dispositif traditionnel d’une fraude qui s’annonce massive.

 

Tout avait été  minutieusement étudié  et conçu de telle sorte que chaque étape soit impérativement sous contrôle ; c’est ainsi que depuis le choix de l’operateur de la biométrie (une entreprise d’escrocs notoire), des  « disparitions » massives de certains kids de recensement en passant par l’achat des représentants des partis politique d’opposition au moment du vote, les manipulations des procès verbaux , le traitements des chiffres et jusqu’à cette option du refus délibéré de Deby de l’installation du kit d’identification dans les bureaux de vote , kit d’identification susceptible d’empêcher certains tchadiens véreux et des étrangers en très grand nombre en possession des cartes d’identité nationales tchadiennes déjà recensés  de voter chacun plusieurs fois de suite, le dispositif des vols massifs des voix des tchadiens est déjà bien en place.

 

La mise en œuvre de ce vaste scenario de fraude sera de toute évidence effectuée par une CENI totalement corrompue et au final pour couronner le tout, le Conseil Constitutionnel à la dévotion totale d’Idriss Deby ITNO aura la charge de cette basse besogne de donner un cachet légal à cette vaste mascarade en validant ces résultats ; Il est évident qu’au vu de l’ampleur et de l’étanchéité de ce dispositif,  aucune chance n’est donnée à une quelconque transparence.

 

A l’allure où vont les choses, un boulevard  s’offre à IDRISS DEBY vers un cinquième mandat et au regard de ce qui a été décrit ci haut, rien ne semble être en mesure de l’empêcher de réaliser son funeste dessein. 

 

Tous les tchadiens savent que Deby n’a jamais gagné une seule  élection même s’ils ne connaissent pas les moyens qu’il met en œuvre pour l’emporter à chaque échéance ; mais ces moyens, toute la classe politique et de la société civile les connaissent ; il y’a lieu donc de s’interroger à juste titre pourquoi n’ya t’il pas de réaction énergique contre ce scenario cousu de fil blanc ? Presque tout le monde regarde ce dispositif s’installer impunément et la classe politique et la société civile semblent être gagnées par une apathie inexplicable au point où elles semblent s’être résignées à accepter le fait accompli ; mieux, certains n’avaient pas hésité à introduire leurs militants dans les structures comme le Cadre National de Dialogue Politique (CNDP) ou la CENI et ses démembrements légitimant de ce fait,  le pouvoir et les institutions mises en place par Deby pour atteindre ses objectifs ; C’est ainsi que de par leur inconstance, l’opposition politique et certaines Organisations de la société civile ont offert  indirectement à Deby une précieuse caution dans sa marche vers un cinquième mandat.

 

Il existe certes au niveau des partis politiques et de la société civile des réactions tendant à l’amélioration de tel ou tel mécanisme électoral ; or tout le monde le sait ; il est quasiment impossible à ce stade des préparatifs de démanteler toute la stratégie mise en place pour une future « victoire » de Deby ; personne n’ignore  qu’à ce rythme, un autre mandat de Deby est inévitable  mais la classe politique  fait semblant de se contenter de ce «  recensement biométrique »  comme s’il était un «  sésame » pouvant garantir une certaine transparence .

 

hélas, une fois de plus, on dépensera comme d’habitude des milliards pour un résultat connu d’avance et quasiment accepté par presque tout le monde ; ce qui fait que la classe politique qui se prépare à aller aux élections fait semblant de croire et plus grave de faire croire à ses militants que Deby peut cette fois ci perdre les élections ; ce qui fait qu’au moment actuel, Le paysage sociopolitique tchadien ressemble à un immense théâtre dans lequel se joue une comédie des plus burlesques et dont Molière lui-même nous aurait envié la mise en scène.


Pour nous à la Convention Tchadienne pour la Défenses des Droits de l’Homme  (CTDDH), bien que nous pensions  qu’un recensement électoral en soi n’est pas une mauvaise chose, nous ne nous reconnaissons pas dans un recensement dont la mise en œuvre fait clairement partie du dispositif de fraude mis en place par Deby et ses auxiliaires. Nous n’avons donc pas jugé opportun de lancer à nos militants, un mot d’ordre pour les appeler à ce recenser ; comme nous l’avons fait en déclinant l’offre de faire participer  nos militants dans les organes de démembrement de cet outil central de fraude qu’est la CENI, nous n’entendons apporter aucune caution aussi petite soit elle à ces funestes opérations de futurs  vols massif des voix des populations  tchadiennes.


Le démantèlement du dispositif de fraude étant comme nous l’avons dit impossible au stade actuel, nous pensons à la CTDDH que le seul moyen qui s’offre désormais à  la classe socio politique de notre pays est celle d’empêcher  Deby de se représenter  en 2016 :

 

En effet,  des acteurs de la vie politique et de la société civile de mauvaises volontés issues parfois  même des rangs des organisations les plus engagées mettent en avant le fait que c’est la Constitution qui donne droit à Idriss Deby de se représenter indéfiniment. Nous disons que cela est vrai d’un point de vue strictement légal ; mais cette assertion tend à faire oublier trop souvent que c’est Deby qui avait dans un referendum aux résultats frauduleux organisé le 6 juin 2005, supprimé la disposition constitutionnelle limitant le mandat présidentiel à deux, violant de ce fait une disposition élaborée en 1996  suite à la tenue de la Conférence Nationale  dans le cadre d’un consensus national.

 

De plus, en tant que défenseurs des Droits de l’Homme, nous nous préoccupons surtout du bien être des populations ; à cet égards, vouloir empêcher Deby de se représenter pour un cinquième mandat nous parait légitime parce qu’il ne s’agit pas d’un candidat ordinaire ; il s’agit d’IDRISS DEBY , un individu qui a mis le pays à terre, qui entretient des prisons occultes, qui a affamé et opprimé son peuple  pendant 25 ans pour mieux l’asservir, qui s’est accaparé des richesses nationales au profit de ses parents ;qui a créé une classe minoritaire de maitres et une majorité de serviteurs ; qui a mis les ressources nationale au profit de son pouvoir exclusif ; qui à désarticulé toutes les structures qui constituent le fondement de l’état tchadien au point d’en faire un état de non droit ; avec une impunité qui se trouve nulle part ailleurs et un pouvoir mafieux qui a poussé certains tchadiens des provinces à creuser des fourmilières pour nourrir leurs enfants ; il nous a donc paru normal de refuser de subir cinq ans de plus, les exactions d’un tel personnage  d’autant plus que le préambule de la Constitution(qui fait partie intégrante de la constitution elle-même)  en son paragraphe N°10 dispose « Nous peuple tchadien :

 

       Affirmons notre opposition totale à tout régime dont la politique se fonderait sur l’arbitraire, la dictature, l’injustice, la corruption, la concussion, le népotisme, le clanisme, le tribalisme, le confessionnalisme et la confiscation du pouvoir ».

 

Mis à part le confessionnalisme, tous les autres maux cités ci haut caractérisent à n’en pas douter, le pouvoir d’IDRISS DEBY et nous pensons  donc être fondés à combattre un tel régime  afin donc de ne plus perpétuer le calvaire du peuple tchadien cinq ans de plus ; nous estimons donc que la meilleurs façon de nous opposer à lui passe obligatoirement par notre opposition à un cinquième mandat.


L’opposition radicale et la Société civile engagée peuvent le faire ; ils disposent pour cela des moyens légaux qui ne sont rien d’autre que les actions citoyennes et légales ;

 

Il est donc impératif de remobiliser les militants de base pour des actions d’envergure dans le cadre tracé par la loi ; ceci afin de barrer la route à un autre calvaire de cinq ans  ;  Nous avons une très lourde responsabilité devant l’histoire pour avoir permis une aberration qui a duré 25 ans. Il est temps de nous respecter et de réagir afin d’éviter le verdict de l’histoire parce que si les autres l’on fait, nous pouvons le faire; ceci nous permettra de jouir du plaisir de nous regarder en face le moment venu et surtout d’offrir  à nos enfants, un Tchad où il fera bon vivre.

 

Mahamat Nour Ibedou

 

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