Le secrétaire exécutif du Réseau des journalistes reporters Tchadiens (RJRT), Leubnoudji Tah Nathan, a animé un point de presse ce 26 mars 2025 pour dénoncer les menaces de mort proférées à l’encontre d’un journaliste ainsi que la détention de deux autres confrères à la Maison d’Arrêt de Kléssoum.

 

Mbaigolmem Arnaud, directeur de publication du média en ligne Bandeinfo.com et membre du RJRT, serait la cible de menaces de mort émanant de Laoukein Kourayo Médard, président du parti Convention Tchadienne pour la Paix et le Développement (CTPD). Ces menaces feraient suite à la publication sur Bandeinfo.com d’un visuel initialement diffusé par le Ndjam Post.

 

L’article relayait des propos tenus par Laoukein Kourayo Médard lors du congrès de son parti, organisé à Moundou le 21 mars dernier. Ce dernier y accusait le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) d’avoir utilisé des “stratégies frauduleuses” pour permettre à Mahamat Idriss Déby Itno de se maintenir au pouvoir après l’élection présidentielle de 2024. Une déclaration jugée étonnante, surtout de la part d’un homme politique ayant lui-même soutenu le président Déby Itno en tant que membre de la coalition Tchad Uni.

 

Le relai de ces informations par Bandeinfo.com aurait provoqué la colère de Laoukein Kourayo Médard et de ses proches, notamment ses enfants Maytenem Alexandre et Madjitolem, qui auraient menacé verbalement le journaliste de poursuites judiciaires. Plus préoccupant encore, le président de la CTPD aurait publiquement menacé de mort Mbaigolmem Arnaud, affirmant maîtriser des “recettes létales et curatives” pour se débarrasser de lui.

 

Face à cette situation, le RJRT appelle à la vigilance et interpelle l’opinion nationale et internationale. “Si une simple publication d’un article déjà largement diffusé peut valoir à un journaliste des menaces de mort, alors nous sommes tous des Mbaigolmem Arnaud, susceptibles d’être envoyés à la mort à tout moment”, a déclaré Leubnoudji Tah Nathan.

 

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Le RJRT dénonce également l’emprisonnement de Monodji Mbaindiguim Olivier et Mahamat Alhissein, ainsi que celui de Ndilyam Guékidata, un collaborateur de médias. Détenus depuis 21 jours à la Maison d’Arrêt de Kléssoum, ils seraient incarcérés pour des “motifs fallacieux jamais avoués”, selon l’organisation.

 

Dans un contexte marqué par des pressions croissantes sur la presse tchadienne, le RJRT exprime sa vive inquiétude. “Comment ne pas s’alarmer lorsque des journalistes croupissent en prison pendant que d’autres sont menacés de mort en toute impunité ?”, s’interroge le réseau.

 

Face à ces “intimidations”, le RJRT appelle les médias tchadiens à faire preuve de solidarité et à se mobiliser pour défendre la liberté de la presse. L’organisation exhorte également les structures nationales et internationales à se saisir de ces affaires afin de garantir la sécurité des journalistes et la préservation de leur métier.

 

Enfin, le RJRT demande à Laoukein Kourayo Médard de reconsidérer sa position et de renoncer aux menaces proférées contre Mbaigolmem Arnaud. À défaut, il sera tenu “pour seul responsable” de toute atteinte à l’intégrité physique du journaliste.

 

“C’est toute la profession qui est menacée d’effacement par la volonté politique”, a déploré le réseau.(TI)

Tchadanthropus-tribune

 

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