Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Art 35: “Quand le gouvernement viole les droits du Peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs“.


Chaque jour qui passe, les tchadiens découvrent, de plus en plus, les différentes facettes du clientélisme, favoritisme, bref la gestion clanique et familiale du Tchad par Deby et ses acolytes. La dernière en date est le partage par Gata NGoulou des terrains dits de la «corniche» et qui, en réalité, sont des terrains spoliés à des pauvres citoyens (et non expropriés qui suppose une indemnisation) pour y construire un centre de conférences et un hôtel.

Gata NGoulou, un contrefacteur récidiviste. 

 

Le ministre de l’urbanisme, Gata, n’est pas à son premier coup d’essaie en terme de malversation et magouilles. Après un passage à la BEAC, son nom a été cité dans les malversations au Bureau Extérieur de Paris et aux services centraux à Yaoundé de la BEAC. Une malversation estimée à plus de 16,5 milliards de francs CFA (voir à ce sujet les révélations de mampouya.com). Ainsi, le personnage, à l’instar de ses collègues serviteurs du potentat de N’Djamena, est un pillard de derniers publics. Non seulement il détourne mais ses justifications sont aussi insupportables pour ne pas dire insultantes. Selon Mr NGoulou, «la petite poche qui est concernée est en réalité celle qui a, un moment donné, abrité un zoo qui a disparu».  

 

Le seul zoo que le Tchad ait connu à ces jours est celui de Farcha dont le dernier habitant, un lion grabataire et impotent, est mort en 1980. Sans vergogne, il continue: «aujourd’hui, c’est un espace vague où personne n’habite». Des centaines de personnes ont été, dans un premier temps, empêchées de travailler au bord du fleuve par un décret d’Idriss Deby. Eh oui, rappelez-vous de cette décision qui a classé la zone du fleuve Chari du pont à double voies jusqu’à Milézie comme un «no mans land» à toute circulation y compris des pirogues. On se rappelle de ces vociférations d’un certain Ahmat Bachir, ministre de la sécurité, sur les medias publics et ses mises en garde à ceux qui s’y aventurent. Or ces populations qui sont en majorité des pêcheurs, des piroguiers et des maraîchers, n’ont pas d’autres sources de subsistance. De facto, les plus vulnérables sont partis d’eux-mêmes pour d’autres cieux plus cléments, tandis que les têtus ont subi une spoliation pure et simple.

L’argument sécuritaire de Mr NGoulou. 

 

Selon les mêmes déclarations de Mr NGoulou: «L’urgence de mettre de la propriété, de la sécurité avant la tenue du sommet, nous oblige à faire un choix de tout ce qui peut occuper ces lieux». N’a-t-on pas dit si on veut se débarrasser de son chien on l’accuse de rage? Cette justification sécuritaire brandie à tout vent par Deby et ses alliés n’ a d’autres buts que l’asservissement du Peuple tchadien. Comment ne pas brandir le prétexte sécuritaire si au nom de cette même sécuritaire la France nous impose Barkhane et le dictateur Deby?

Cette excuse sécuritaire est aussi brandie par la France pour installer Barkhane au Tchad. On est allé jusqu’à dire, sans honte, qu’il existerait des foyers terroristes au nord du Tchad. Dans ce monde où le développement technologique en terme de communication est tel que le moindre incident au fond de Sahara est su à la minute qui suit, les justifications fallacieuses et mensongères sont systématiquement démasquées et démenties. Ainsi, le monde entier sait que si le Mali et le Niger étaient et sont propices au développement des jihadistes, la proximité de ces jihadistes avec la population locale est l’un des facteurs qui ont facilité l’installation d’AQMI dans ces pays. Ni la sociologie, encore moins la composition ethnique du Tchad ne favorise les Bornou et Haoussa de Boko Haram, encore moins les Algériens et Maliens d’AQMI.

 

Dès lors les raisons profondes pour l’installation de Barkhane sont autres, et nous craignons que Barkhane, dunes de sables ne suscitera l’éruption du Bourkane (volcan en arabe) dont les laves et magmas emporteront tout sur leur passage. Et ce jour là, le Peuple Tchadien n’aura pas besoin d’un quitus d’une chancellerie occidentale. 

 

Depuis Shawire Rassak et pour la Gazette

Ahmat Youssouf

 

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