À quoi sert une élection avec le régime d’Idriss Déby ?

À quoi servent toutes ces mobilisations et ces déchirements tant de côté de l’opposition ou de la soi-disant majorité MPS ?

À l’échelle de toute la procédure des élections à venir, Idriss Déby a déjà commencé les grandes manœuvres de fraude pour gagner les élections.

Au moment où il manigance le nombre des sièges à rétrocéder à l’opposition, en parallèle il met en place ses hommes pour parachever l’œuvre diabolique des truquages des élections dont il est le maitre. Pour ce faire, le point central demeure l’organisme qui s’occupera des recensements et cartes d’électeurs.

L’entreprise MORPHO qui l’avait aidé à l’époque en 2016 ne serait pas en odeur de sainteté avec les prédateurs autour d’Idriss Déby. Il est murmuré aux oreilles de Déby, que cette entreprise (MORPHO) ira couper l’herbe aux pieds du MPS avec le truchement de tous les bannis, donc il fallait en urgence changer d’entreprise même si on repart à zéro.

D’après nos sources, après les élections de 2016, Morpho avait laissé plusieurs machines sur place (matériel de kit électoral, machines de carte d’électeur, urnes, appareils de recensement, etc.).

Si le régime de Déby le voulait, tous ces appareils pourraient servir à moindre coût pour refaire d’autres élections. Mais la voracité des prédateurs autour d’Idriss Déby est de plus en plus féroce. À commencer par son neveu Bedey qui est dans toutes les sauces, qui pense faire et défaire tous ceux qui sont responsables de passeports, cartes d’Identité, tous les documents sécurisés jusqu’aux entreprises qui veulent avoir le marché de la biométrie pour les élections. Dans sa tâche mercantile, il est aidé d’un certain Taher Oloy Hassan, anciennement SG du ministère de l’intérieur, et qui jette son dévolu sur l’entreprise française GEMALTO, parce que si c’est elle qui obtient le marché, il lui fera encaisser 600 millions de FCFA. Dans la foulée plusieurs entreprises sont consultées en catimini, la belge ZETES, l’Allemande DERMALOG, et bien d’autres.

Tous ces micmacs se font sans appel d’offres sérieux, dans l’ombre des proches, et clairement décidé sur instruction d’Idriss Déby en personne, et traduit sur place par ses sbires.

Partant de zéro, pour réaliser les élections législatives à venir, l’État tchadien devrait débourser 20 milliards de FCFA. Alors que le matériel ancien est là, et l’État pour amoindrir ses dépenses compte tenu des acquisitions faites il y a 3 ans.

Sur les 6,5 millions des électeurs recensés en 2016, on ne pourrait qu’ajuster les études et faire une mise à jour sur une population qui a sûrement grandi depuis ce temps-là. Mais tous les voleurs de la République et les prédateurs connus ne l’entendent pas de cette oreille, il faut absolument que chacun touche sa commission même si cela doit saigner le Tchad. De l’avis des experts, pour tout recommencer, les élections législatives prendraient 6 mois du début jusqu’à la fin.

Idriss Déby conduit la volonté des Tchadiens avec un frein à main, croyant que les élections toutefois renvoyées lui donnent du sursis, mais chaque jour qui passe rehausse la colère des Tchadiens.

Les conséquences de cette gabegie, des prédateurs corrompus qui végètent autour de Déby sont immenses et visibles avec le blocage exercé. Les blocages voulus et imposés font vivre des conséquences fâcheuses à travers tous les documents sécurisés. Beaucoup de Tchadiens qui veulent voyager sont bloqués et n’arrivent pas à obtenir le simple document de voyages. Non plus les anciens passeports sont toujours dans les stocks, l’État n’arrive pas à se décider pour soulager sa population alors que les nouveaux passeports sont déjà là.

Voilà comment sont gérés les choses de l’État sous le régime MPS, tant dans toutes les procédures sont présents des corrupteurs influents, et des voleurs impénitents.

Que font l’opposition tchadienne et la société civile ?

L’opposition tchadienne au lieu de se bagarrer pour les sièges du CNDP devrait se consacrer et insister sur comment sont organisés les élections législatives dont elle engage ses partis politiques concourants aux sièges à l’Assemblée nationale. Dadnadji, Yorongar, Alhabo, Kebzabo, la CPDC, Pahimi Padacké, Saleh Makki, entre autres doivent insister pour avoir un droit de regard sur qui choisi les entreprises qui s’occupent des élections, comment l’État procédé à l’appel d’offres, etc. son silence qui procède à subir lui fera encaisser encore une fois de plus l’échec dans ses rangs.

L’opposition doit faire une réflexion par rapport à la gestion de la biométrie, exiger que les passeports soient mis dans le circuit pour permettre à la population de se l’acquérir, et surtout pourquoi l’État cherche à dépenser 20 milliards de FCFA en allant chercher une autre entreprise alors qu’il y a sur place déjà du matériel ?

L’opposition ne doit pas seulement se cantonner à des communiqués et des démarches factices. C’est cette manière de faire qui lui enlève aujourd’hui la confiance d’une bonne partie de la Jeunesse tchadienne.

Il est clairement établi que le fait de changer à chaque fois d’entreprises qui s’occupent des documents sécurisés fait comprendre qu’il y a des affaires de gros sous. Et le fait que Déby place ses hommes à la CENI qui prennent celle-ci en otage à l’image du sieur Taher Olney Hassan est avéré.

À l’opposition dans son ensemble de ne pas se laisser faire, sinon les carottes seront cuites avant même de poser la marmite au feu.

Tchadanthropus-tribune

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