27 juin 2013 Tchad: l’enquête sur la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh relancée.
Ibni Oumar Mahamat Saleh a été enlevé par les forces de sécurité tchadiennes à l’issue de l’attaque rebelle sur Ndjamena en février 2008. Depuis, sa famille est sans nouvelles.
Il y a d’abord eu une commission d’enquête tchadienne créée dans la foulée de cette attaque. Le gouvernement tchadien souhaitait qu’elle ne s’occupe que des crimes commis par la rébellion. Mais après bien des pressions de la communauté internationale, sa mission fut finalement d’enquêter sur les événements survenus dans le pays entre le 28 janvier et le 8 février, c’est-à-dire les exactions commises de part et d’autres.
Et le rapport final est sans appel. Il établit que la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh est bien le fait de l’armée tchadienne et que cet enlèvement, comme ceux d’autres opposants le même jour, est le résultat d’une opération coordonnée et ordonnée par « les plus hautes autorités de l’Etat ».
Comité de suivi
Toutefois, cette commission d’enquête appuyée par des experts internationaux ne parvient pas à situer avec certitude le lieu de détention d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, ni même à établir les circonstances de sa mort. Dans les recommandations de cette commission, il est stipulé qu’un comité de suivi doit être mis en place pour s’assurer que des progrès soient accomplis à la fois dans les réformes proposées et dans les poursuites judiciaires.
Mais depuis, il n’y a pas eu d’avancées au Tchad, malgré la création d’un pool judiciaire chargé de coordonner l’enquête. Plus d’un million d’euros avaient pourtant été alloués et des observateurs étrangers désignés pour suivre le processus. Rien côté tchadien, et c’est ce qui a conduit deux des fils de l’opposant disparu à porter plainte en France en février 2012.
Mohamed Saleh Ibni Oumar est l’un des deux fils de l’opposant. Il accueille cette décision avec satisfaction, mais également avec beaucoup de réserves.
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