Le mouvement patriotique du salut (MPS) et sa cohorte des zakawa soudanais avec à sa tête Idriss Deby Itno est arrivé au pouvoir depuis 1990. L’histoire du Tchad ne commence pas à cette date. Elle ne peut être travestie par des gens qui n’ont jamais connu ce pays et ses habitants encore moins par ceux qui, en mal de reconnaissance essaient de véhiculer un message tronqué et souvent ridicule pour masquer leur passé peu glorieux. La communauté BOROGAT, à l’instar de beaucoup des communautés tchadiennes, a particulièrement subi des coups de toutes sortes, répétés sans cesse visant uniquement à l’affaiblir, mais sa fierté et sa dignité résistent et résisteront à tout et pour toujours.


En effet la communauté BOROGAT, de par son histoire et sa situation géographique, est fière d’appartenir au groupe BERI et en même temps au groupe GORANE parce qu’elle est une communauté composée de dignes nomades issus de plusieurs ethnies venues de divers horizons, peupler l’Ennedi qui est une région charnière entre le nord-est et nord-ouest du Tchad. Avant l’arrivée du colonisateur, quatre grandes tribus BOROGAT quittaient l’Ennedi avec des caravanes chargées du natron pour nouer des alliances avec le sultan du Ouaddaï. Ce dernier leur chargeait en retour du mil et ainsi les échanges continuèrent jusqu’à l’arrivée du colon qui créa le canton BOROGAT avec FADA son fief historique comme chef lieu.

 

En ce temps on ne parlait non seulement pas de canton BILIA parce qu’il n’existait pas, mais personne ne connaissait ce qu’on appelle BILIALA. Les GORANE en général et les BOROGAT en particulier commerçaient et avaient des contacts avec le sultan de DAR-ZAKAWA et ses administrés. Ceux là, sont des vrais ZAKAWA, comme disait l’autre. On doit rappeler à titre d’illustration le livre du docteur Bichara Idriss Haggar dont le titre est : Tchad (témoignage et combat d’un exilé) qui disait ceci « les BILIALA sont des gens caractérisés par un esprit d’anarchie …isolés dans une sorte de no man’s land, sans contact avec les populations avoisinantes, ayant pour activités favorites : la razzia » l’auteur continue et cite cette fois-ci Claude Durant qui dit « ils tiraient gloire des vols commis au détriment d’étrangers » tout est dit, quant on scrute la gestion au quotidien des biens, des personnes et des capitaux par Deby et les siens, on se rend compte qu’il y a dans la manière d’agir, une suite logique, pathologique et même comportementale de ce qu’ils sont réellement. Ceci est révélateur de la gestion chaotique de l’Etat Tchadien, comme des habitus on passe souvent aux actes. Natif du B.E.T, il serait indigne pour nous d’évoquer ici le pédigrée d’un certain Idriss Deby Itno ou même son évolution de Amdjarass à Faya en passant par Fada et tout le reste, les historiens Tchadiens s’en chargeront parce que ce monsieur est devenu président de la république du Tchad. Pour ceux des tchadiens qui connaissent l’histoire de Deby avec les BOROGAT, les problèmes de cette communauté n’ont pas commencé avec la mort du frère de Allafouza Loni. Un an après son arrivée au pouvoir Deby disait à son entourage restreint que « les BOROGAT m’ont fait souffrir dans ma vie antérieure, c’est l’occasion de leur montrer de quoi, je suis capable » confidence du Général Mahamat Saleh Brahim, qui jubilait ainsi pour montrer sa satisfaction pour le fait que lui aussi avait souffert et qu’il est temps de se venger contre l’ethnie BOROGAT, c’est ce qui explique le chômage quasi-général de l’ensemble des cadres civils et militaires. Toute cette guerre à cette communauté ne l’empêche pas, toute honte bue, de faire appel aux officiers BOROGAT chaque fois qu’il est en difficulté, en employant souvent sa consanguinité (gourkoulla, archida, mahamia) pour convaincre les militaires. 

Il en est ainsi de combat avec le MDD, de l’affront des Zakawa en 1992, de la guerre avec le MDJT et enfin avec la rébellion de l’Est du Tchad. Cette remarque succincte est faite, suite aux interrogations suscitées par la libération des assassins du frère de Allafouza Loni et la réaction du président quand ses proches lui ont rapporté que le gendarme tué est un BOROGAT. Au-delà de ce petit rappel et surtout de la nature réelle de ces vandales qui sont au pouvoir, que vaut la vie d’un sous-officier de gendarmerie fut-il en faction, tué par un bandit par rapport aux 24 ans de pillage, de tuerie, de viol et de gangstérisme d’un Etat sur son peuple avec la bénédiction d’une communauté internationale passive sinon complice?

La question est posée.

Fait à N’Djamena le 27 mars 2014
Jeunesse ARDACHI
     

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