Condamné à la mi-septembre pour avoir écrit et publié une pétition contre le régime du président Idriss Déby (notre photo), le journal «N’Djamena Bi-Hebdo» est fermé pour trois mois.

Condamné à la mi-septembre pour avoir écrit et publié une pétition contre le régime du président Idriss Déby (notre photo), le journal «N’Djamena Bi-Hebdo» est fermé pour trois mois. AFP

Le collectif des avocats des leaders du syndicat du Tchad et du journalN’Djamena Bi-Hebdo ont annoncé hier, mercredi 24 octobre, avoir écrit au procureur de la République pour dénoncer le fait qu’il est interdit à toutes les imprimeries d’éditer le journal malgré l’appel qui devrait normalement suspendre l’exécution de la sentence. Condamné à la mi-septembre pour avoir publié une pétition contre le régime du président Déby, le journal fermé pour trois mois devrait cependant continuer à paraître, estiment les avocats. Ce que conteste le procureur.

 
La conférence de presse du collectif d’avocats avait pour objectif de revenir sur les ratés du procès contre N’Djamena Bi-Hebdo : la cour, bien que récusée, s’est entêtée à juger les prévenus, la publicité du procès a été bafouée par le parquet.
Mais la principale annonce est le fait que les avocats ont écrit au procureur de la République pour lui signifier qu’il n’a pas le droit d’interdire aux imprimeries d’éditer N’Djamena Bi-Hebdo. Le journal a, certes, été interdit de parution pour trois mois, mais il a interjeté appel ce qui devrait suspendre l’exécution de la décision.
« Le juge aurait pu, dans le dispositif de sa décision, dire que la suspension de parution deN’Djamena Bi-Hebdo va être exécutée, quand bien même il y a appel, souligne Me Delphine Kemneloum. Ne l’ayant pas fait, rien n’empêche N’Djamena Bi-Hebdo de paraître ».
Réponse du procureur de la République, M. Saleh Youssouf : « Depuis toujours ils ont relevé l’appel et ça n’a jamais eu de fait suspensif pour ces cas particuliers, là. On revient et là, après avoir hésité pendant un mois, on vient faire du tapage. Tantôt c’est le point de presse, tantôt c’est un écrit qu’on dépose sur la table du procureur. C’est de la mauvaise foi notoire ! Donc en fait si c’est le droit, ça ne s’invente pas ».

A cause du déménagement du Palais de justice, la date du procès en appel n’a pas encore été fixée.
 
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