Les délégués syndicaux des employés de la China National Petroleum International Chad (CNPCIC) ont annoncé, le samedi 9 août 2025, le dépôt officiel d’un préavis de grève, au cours d’un point de presse tenu par Issangwai Djimasra, chargé des revendications et des affaires juridiques du syndicat. Cette déclaration vise à alerter l’opinion nationale et internationale sur la situation jugée préoccupante au sein de l’entreprise pétrolière, notamment en matière de relations professionnelles et de respect du droit du travail.

Selon le syndicat, des négociations avaient été engagées depuis février 2025 entre les représentants du personnel et la direction générale, autour de l’application de la convention collective-type de branche du secteur pétrolier, élaborée de façon inclusive. Malheureusement, ces discussions ont échoué, en raison de l’intransigeance de la direction, affirme Issangwai Djimasra. Il déplore notamment l’absence de contre-propositions concrètes après deux phases de négociations et pointe du doigt les menaces proférées par le directeur de la CNPCIC à l’encontre des employés.

 

Parmi les griefs soulevés, le syndicat accuse la direction de refuser d’appliquer certains articles non négociables de la convention collective, notamment les articles 48, 61, 62 et 64, relatifs à des aspects essentiels des conditions de travail. Les travailleurs dénoncent également des disparités de traitement entre employés nationaux et expatriés. Selon des données rendues publiques à l’Assemblée nationale, un expatrié toucherait en moyenne 618 USD par jour, soit environ 346 080 FCFA, alors que leurs homologues tchadiens, pour des fonctions équivalentes, perçoivent des salaires largement inférieurs.

 

Pour le syndicat, cette situation constitue une violation manifeste de l’article 246 du Code du travail, qui garantit une rémunération égale pour un travail de valeur équivalente. Réunis en assemblées générales sur les sites de Ronier, Baobab, Daniela et au siège de N’Djamena, les travailleurs ont adopté plusieurs résolutions, parmi lesquelles : l’application immédiate des dispositions obligatoires de la convention collective-type ; le départ de certains responsables chinois, identifiés comme des obstacles majeurs au dialogue social en raison de leur gestion autoritaire, discriminatoire et non conforme à la législation tchadienne, notamment le décret N°191/PR/MFPT/96 sur la limitation du personnel expatrié.

 

Le syndicat réaffirme sa volonté de privilégier le dialogue social et appelle la direction à envoyer un signal fort durant la période de préavis. « Notre mobilisation sera totale, déterminée et pacifique si aucune réponse concrète n’est apportée », a conclu Issangwai Djimasra. Les travailleurs de la CNPCIC affirment ne demander rien d’autre que le respect du droit, de l’équité et de la dignité du travail dans leur propre pays.*(Ndjam Post)

Tchadanthropus-tribune

389 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire