Radio Sila, Absoun, Voix de Ouaddai… Ces radios ont changé le quotidien des réfugiés vivant dans les camps à lafrontière entre le Tchad et la Soudan.

Financées par Internews, une ONG internationale qui promeut le développement de médias locaux, ces radios ont rencontré un franc succès auprès d’un public souvent en manque d’informations, tel que le rappelle le Guardian:

«Les stations mêlent des programmes d’action sociale et innovants qui abordent différents sujets, dont la plupart concernent des sujets encore tabous parmi les ethnies locales. Les auditeurs peuvent appeler pour poser des questions, échanger, demander des informations, et entrer en contact avec des organisations humanitaires.» 

La mise en place de stations locales a permis d’instaurer un dialogue, de traiter certains sujets délicats. Nalga Katir, journaliste, a ainsi organisé un débat sur les mutilations génitales pratiquées sur les femmes. Elle raconte:

«Les gens parlent beaucoup plus ouvertement à la radio. Ils s’écoutent et apprennent de leurs expériences mutuelles. Il n’y a que la voix à la radio, donc cela permet aux personnes de débattre sans avoir peur du face-à-face.»

265.000 personnes, dont la plupart ont fui les conflits au Darfour, vivent le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan, répartis dans une douzaine de camps différents. Ces radios ont trouvé leur audience, et sont très écoutées au sein de ces populations démunies.

Même si la plupart des réfugiés du Darfour ne peuvent pas encore rentrer chez eux, il devient de plus en plus difficile de trouver des financements pour des projets de solidarité dans la région.

Internews, l’ONG qui a mis en place les radios locales entre 2005 et 2006, devrait se retirer durant l’été 2012.

Même si les journalistes ont été formés, la difficulté est de trouver des sources de revenus, en dehors des recettes publicitaires qui ne rapportent pas beaucoup dans le pays.

Abdelzerak Arabi, directeur de Radio Sila, a expliqué ses projets auprès du quotidien britannique:

«Nous commencerons par faire payer les services qui, auparavant, étaient gratuits. Par exemple, un message du gouvernement coûtera 5.000 francs CFA (environ 7,50 euros) et les annonces nécrologiques coûteront 1.000 francs CFA (environ 1,50 euros)


 

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