Aller découvrir le Tibesti, cela a toujours été un rêve. Surtout à la fin de mes années du primaire, j’ai eu des formidables instituteurs qui n’ont cessé de me parler de la majesté du sommet du Tchad, de ces montagnes qui n’ont jamais quitté mon esprit : l’Emi Koussi, le Pic Toussidé et le Tarso Emissi. Que des noms poétiques et légendaires. Hommage à Paul Blasco Didina, mon maître de CM1 aujourd’hui à la retraite dans un village de Gounougaya et mon incomparable maître de CM2, feu Khamis Zaouri, que Dieu ait son âme.

Je suis donc allé à la découverte du Tibesti, loin de voies officielles, plongé dans le milieu local, vivre plusieurs jours avec les frères Toubous. Vivre cette région dont les médias présentent parfois comme un repaire de hors-la-loi, des bandits et des trafiquants de toute sorte.

Quand en ce milieu d’après-midi, je quitte Faya pour Zouar dans le Tibesti, à peine une bonne heure de désert, un premier contact avec la réalité et l’actualité qui me disent clairement que j’entre dans une zone pas comme les autres. Un impressionnant convoi du chef d’Etat major de l’armée nous croise. Même le fameux Paris-Dakar. Nous nous rangeons sur le côté, enveloppé par un terrible nuage de poussière. Ce qui m’a surpris, c’est comment autant de véhicules, des blindés, des ambulances, roulant à une si grande vitesse, ne se percutaient pas. Une véritable harmonie !

Deux bonnes heures après cette rencontre avec l’immense cortège du CEMGA Abakar Kerenkeino, le chauffeur gara sa machine, le temps de vérifier certains mécanismes mis à mal par cette route qui passe à travaux monts, dunes, montagnes et autres agréables surprises du désert. C’est alors que surgirent quatre bolides de l’armée qui foncèrent droit sur nous. Panique pour certains, sang-froid pour d’autres. Un des militaires, sûrement le chef, s’approcha et demanda avec beaucoup de gentillesse ce que nous faisions là. Chose rare chez nos militaires. Le chauffeur lui répondit simplement qu’il vérifiait les pneus de sa monture. Les quatre bolides redémarrèrent en trombe et disparurent dans un nuage de poussière. Etaient-ils en patrouille ?

Après plus de 8h de route chaotique, cahoteuse et caillouteuse, la fatigue eut raison de nous et nous bivouaquâmes en plein désert, au milieu de nulle part.
Aux premières de la matinée, nous nous mettons en route. Pile une heure plus, une barrière en corde nous arrête. Un jeune, à peine la vingtaine, en tenue militaire, des yeux de braise, surgit d’une tente. Le chauffeur s’éclipse derrière la tente. Le jeune homme nous aboya en arabe : « Descendez vite. Chacun de vous doit payer 2500F ». Nous descendîmes, à la merci de ce jeune homme en arme sans savoir à quel corps de forces de sécurité il appartient puisqu’il ne portait aucun insigne. Le chauffeur réapparut après que le spadassin délesta nos poches de quelques CFA. Ah mes précieux 2000FCFA ! Voulant comprendre ce qui nous est arrivé, je m’approchai du chauffeur et lui posai la question sur cette barrière de racket. Comme toute réponse, après avoir tiré voluptueusement sur sa cigarette et envoyé une volute de fumée dans les airs, le chauffeur me dit : « vous les orpailleurs, vous venez chercher de l’argent et il faut bien faire bénéficier ces militaires. » Terrible. Le chauffeur qui m’a embarqué de Faya et tous ceux qui étaient à bord avec moi me prenaient pour un orpailleur comme eux, venu chercher fortune au Tibesti. Et cette barrière est située à l’entrée Est de Zouar, m’informe le chauffeur. Et je remontai à bord, pensant à ces 2000FCFA qui ont quitté mes poches.

Moins de 45 mn après cette barrière, voilà Zouar qui s’offre à mes yeux dans toute sa splendeur.

La première chose qui m’a frappé en entrant à Zouar, c’est le nombre impressionnant des véhicules. Partout des 4X4. J’avais l’impression qu’il y avait un véhicule par habitant. Il y avait des véhicules de toute sorte. Quand je rejoignis mon logis de Zouar, l’envie me prend de redécouvrir la ville. Et son peuple. Au marché et à la gare, je découvre une ville grouillante, débordante de vie. Des trafiquants de carburants et autres, des orpailleurs et autres ouvriers venus de tout le Tchad, des Soudanais, des Nigériens. Les 4X4 et les gros porteurs débordaient de marchandises venues de Libye. Tout vient de la Libye. Vraiment tout. Je n’ai jamais imaginé que le Nord du Tchad dépendait à ce point de la Libye. Dans toutes mes pérégrinations à l’intérieur du pays, je n’ai jamais vu une partie du pays dont le dynamisme économique est si exubérant mais qui dépend presque totalement d’un pays voisin, lui-même en guerre.

Au marché, ce qui frappe, ce sont ces nombreuses échoppes où on achète et vend l’or. Je compris qu’ici, c’est le pays de l’or. Je compris aussitôt pourquoi il y avait autant d’étrangers et d’allogènes dans la ville. Les tenanciers de ces échoppes et les cambistes croulent sous des quantités importantes d’argent. D’énormes liquidités. Bizarrement, aucune banque à Zouar.

Je cherchai alors à comprendre cette ruée vers le Tibesti notamment Zouar. Là j’apprends qu’on trouve des mines d’or à Enou situé à 15 Km à l’Est de Zouar, Oudourou à 35 Km à l’Est de Zouar. Au Sud de Zouar, il y a les sites d’orpaillage de Yohour à 5Km, Toyour à 20Km, Micher à 25Km. Au Nord de Zouar, il y a les sites d’orpaillage d’Ollo à 20Km et Arong à 40Km. Tous ces sites d’orpaillage sont en exploitation artisanale par la population locale. Et quelques autres personnes venues des autres provinces du Tchad pour chercher fortune. A cela, il faut ajouter Miski, Kouribougoudi et les autres localités du Tibesti où l’or a été découvert et qui attire un nombre important de Tchadiens et d’étrangers. Là me vient à l’esprit cette prédiction de mon professeur d’histoire-géographie de 3ème au Lycée national Franco-arabe d’Abéché, l’inénarrable Josias Adoumadji : « Aujourd’hui, les gens du Nord vont au sud pour chercher fortune. Dans 50 ans, ce sera l’inverse. C’est le nord du Tchad qui sera envahi par les gens du Sud et les étrangers. » Et M. Adoumadji insistait sur le Tibesti. Moins de 50 ans, l’histoire lui donne déjà raison. Quand on voit le flot des jeunes qui débarquent à longueur de journée au Tibesti, dans ces mines d’or au milieu de nulle part, la prophétie de M. Adoumadji sera réalisée avant terme, surtout que là ce n’est encore que l’or. Le Tibesti regorge d’immenses ressources minières. C’est un scandale géologique.

Pendant que les affaires et différents trafics font remuer Zouar, la ville manque d’infrastructures. Le Lycée n’est pas totalement achevé donc non utilisé. Les travaux de 60 villas pas loin de la jolie demeure du président Goukouni sont arrêtés. Le château d’eau ne fournit pas le précieux liquide. Le centre médical est trop petit.
Une bonne dizaine de jours à Zouar, nous décidons d’aller faire un tour dans les autres localités.

Quand nous prîmes la route en milieu de matinée, nous débouchons à 35 Km environ, sur Zouarké. Là grosse surprise. Une ville faite de brics-et-des-brocs mais des dizaines et des dizaines de véhicules garés çà et là. A un poste de douanes. D’abord une centaine au moins de gros porteurs venus de Libye. Pleins de marchandises. Juste à côté, de très nombreux véhicules souvent flambants neufs destinés aux marchés tchadien et soudanais. A peine avons-nous dépassé ces nombreux véhicules qu’une barrière en corde nous arrête net. Un militaire d’un pas lourd s’approche du véhicule. Un véritable colosse, physique de rubgyman, ventre de tambour toupouri, le molosse scanna de ses yeux de feu l’intérieur du véhicule et les passagers assis derrière. Silence de cimetière. Entretemps, cinq autres militaires, en armes, étaient postés sur les crêtes de montagnes qui entourent ce poste. Quand le chauffeur compris que le janissaire trainait trop autour de nous, il s’adressa en toubou à un officier sûrement le chef. La barrière tomba de corde tomba net. Ouf.
Nous quittâmes Zouarké laissant notre bidasse à ses affaires, et fonçâmes sur Wour. Nous longeâmes un champ de mines sur notre gauche puis après nous nous offrîmes une halte dans le ouadi Tawo. Là une bonne rasade de thé vert aux dattes nous remit d’aplomb et nous reprîmes la route. A peine quelques kilomètres que nous aperçûmes sur notre droite le Pic Toussidé qui nous adressa un salut majestueux.

La prière du soir nous rattrapa au pied de la montagne Emarat Goukouni. Nous garions au pied de la montagne, le temps de la prière. Nous reprîmes la route et après deux détours derrière ces montagnes qui se ressemblent quelquefois, nous nous perdîmes dans ce désert. Une bonne heure et demi sans retrouver notre route. Puis brusquement, dans cette nuit, nous aperçûmes un troupeau de chameaux. Les chameliers, tout doucement, nous indiquèrent la bonne direction.
Nous arrivâmes, exténués, à Wour près de 2h après s’être perdu dans le désert. Pour entrer à Wour, il faut montrer pattes blanches. Une barrière de l’armée nous bloqua net à l’entrée. Un militaire, arme bien en place, nous demanda tous de descendre. Nous ne nous faisions pas prier deux fois. Avec l’aide de deux autres militaires, il fouilla de fonds et en comble le véhicule puis au c’est la fouille corporelle. Après avoir rien trouvé de suspect sur nous, les militaires nous demandèrent de remonter à bord. Et notre véhicule redémarra en trombe. Nous voici à Wour.

Wour, une ville qui n’a pas de collège mais qui a une école primaire. Là aussi les jeunes ont plus la tête dans les mines d’or et les affaires avec la Libye.
Sans vouloir vous amener dans tous les merveilleux coins et recoins du Tibesti où je me suis rendu, je garde des Toubous le riche souvenir d’un peuple qui a le sens de l’accueil et de l’honneur. Jamais je ne me suis senti étranger au Tibesti. Je peux affirmer que celui qui va au Tibesti et qui ne tombe pas amoureux du Tibesti ne peut pas tomber amoureux d’une femme, d’une belle femme.

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Depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, la Libye vit une crise politique importante. De la paix en Libye dépend la stabilité de nombreux pays en Afrique dont le Tchad. Nous sommes allés au sud de la Libye pour vivre cette situation. Nous avons rencontré Mohammed Wordougou Mahdi plus connu sous le nom de Kochi Wardougou, chef de la grande katiba Dra’a Assahara mais surtout Président du Conseil militaire du Bassin de Mourzouq. C’est le véritable patron du sud de la Libye. Interview exclusive de ce grand chef militaire toubou libyen.

Vous êtes une importante personnalité militaire toubou libyenne. Comment votre communauté, les Toubous libyens, vivent cette crise libyenne?

Les Toubou vivent mieux en Libye après la révolution de 17 février 2011. Je pense que les Toubous vivent beaucoup mieux qu’à l’époque du régime de Kadhafi parce que, sous Kadhafi, ils étaient marginalisés à tous égards notamment dans le domaine de l’éducation. L’entrée des Toubou dans les académies militaires était très difficile. Maintenant, ça va un peu mieux.

Le pays tout entier est dans une grave crise politique. Nous espérons mettre fin à tous les problèmes de notre pays et unifier les institutions
Quelles sont les conséquences de la chute de Kadhafi sur votre communauté ? 

La chute de Kadhafi a profondément changé la vie des Toubou en Libye parce que, comme je l’ai dit au début, il y avait une marginalisation systématique des Toubou par le régime de Kadhafi. Maintenant, nous voyons qu’il y a des fonctionnaires toubous au parlement, au gouvernement et dans tous les secteurs gouvernementaux. C’est une bonne chose. Bien sûr, nous sommes passés d’un régime dictatorial à un régime démocratique.

Vous êtes à la tête d’une importante katiba, Dra’a Assahara qui contrôle le Sud de la Libye. Vous êtes surtout le Président du Conseil militaire du Bassion du Mourzouq, donc le grand chef militaire de tout le sud de la Libye. Dans le Sud de la passe d’importants flots de migrants. On y trouve de nombreux orpailleurs à la frontière avec le Tchad. Sans oublier d’autres trafics notamment des trafics d’armes et de drogue. Comment gérez-vous cela ? Avez-vous les moyens de gérer tout cela ? Comment entendez-vous lutter contre cela ? 

Il est vrai que nous sommes à la porte sud de la Libye et aux frontières avec deux pays, le Tchad et le Niger. Nous existons depuis la chute du régime de Kadhafi, et c’est nous qui contrôlons tous ces débouchés frontaliers. Nous souffrons beaucoup parce qu’il n’y a pas d’État et tout le pays en crise. Et la bande frontalière est très longue. Il n’est pas facile de tout contrôler. Mais nous faisons tout ce que nous pouvons pour contrôler les frontières et il y a plusieurs fois des clandestins qui ont été arrêtés. Mais nous n’avons pas de place pour accueillir tout ce monde. Nous ne tolérons qu’on fasse passer des armes et de la drogue à travers cette zone sous notre contrôle. Ainsi parfois nous poursuivons ces groupes et des affrontements ont eu lieu entre nous et ces trafiquants à plusieurs reprises.

Concernant les chercheurs d’or à la frontière entre le Tchad et la Libye, il y a en effet des gens des deux pays voisins présents dans ces lieux. L’absence de l’État est la raison de leur présence de manière illégale pour chercher de l’or. Cependant les résidents de la région frontalière bénéficient de la vente de marchandises, de la location de camions à ces orpailleurs. Tout cela conduit à la stabilité économique et à l’amélioration de conditions de vie de ces habitants de la région Sud de la Libye. Nous espérons que l’État libyen apporte un soutien adéquat aux services de sécurité et militaires pour que nous organisions et contrôlions mieux les frontières.

Dans la zone que vos hommes contrôlent se trouvent aussi quelques groupes armés tchadiens notamment des rebelles au pouvoir d’Idriss Déby Itno, quelles sont vos relations avec ces groupes ?

Nous n’avons aucune relation avec les groupes d’opposition tchadiens, ni de loin ni de près. Et nous rejetons la déstabilisation des pays voisins à partir des zones que nous contrôlons. La présence de ces groupes dans le sud et en Libye dans son ensemble est l’œuvre du général Haftar qui les a amenés. Il y a des mercenaires du Soudan et La Russie qu’il a fait venir. Mais il n’a pas réussi à contrôler le pouvoir malgré la possession de cet énorme arsenal mis à sa disposition. Et il sera dans la poubelle de l’histoire, si Dieu le veut.
Quelles sont vos relations avec les Toubous du Tchad et du Niger ?

Nous, les Toubous libyens, avons de très bonnes relations avec les Toubous au Tchad et au Niger, et nous sommes fiers de ce lien. Nous n’intervenons pas dans les affaires intérieures avec leur pays, et nous ne voulons pas qu’ils s’immiscent dans nos affaires intérieures. Chacun reste son propre pays.
Quelles sont vos relations avec les Arabes Ouled Souleimane et les autres tribus libyennes ?

Bien sûr, nous ne voulons d’hostilité contre personne. Mais il y a eu une guerre féroce entre les Toubous et les Ouled Suleiman à Sebha et à Koufra, également des affrontements avec la tribu Zouwaya. Nous espérons qu’aucune guerre ne se reproduira parce que c’est une perte pour nous tous, mais nous, Toubous, pouvons défendre nous-mêmes au cas où une guerre est lancée contre nous, et cela même sans l’aide de personne.

Il y a maintenant des efforts de réconciliation avec toutes les tribus du sud pour que toutes ces tribus coexistent pacifiquement dans la région. Beaucoup d’acteurs étrangers interviennent dans la crise libyenne en soutenant les différents protagonistes. Quel commentaire faites-vous de cette situation d’ingérence étrangère ? 

Oui, l’ingérence extérieure est la principale cause de ce dont nous souffrons actuellement à cause de la folie de certains de contrôler le pouvoir central avec l’aide de pays étrangers. Les responsables libyens doivent cesser de demander de l’aide à l’étranger pour tuer certains d’entre eux. Tous les pays qui s’ingèrent dans les affaires intérieures de la Libye doivent immédiatement retirer leurs forces. Et il faut arrêter de tuer la jeunesse libyenne.

Je voudrais relever que l’intervention française en Libye et son soutien à Haftar ont déformé l’image de la France à l’étranger, la France, un État qui s’est beaucoup battu pour la démocratie, les droits de l’homme et les libertés publiques. Nous ne connaissons pas l’objectif de la France maintenant, pourquoi elle soutient un nouveau dictateur maintenant alors qu’elle a soutenu la révolution libyenne à l’époque. La France doit reconsidérer sa position de soutien à la guerre en Libye. Je veux dire qu’il y a un soutien français clair à Haftar depuis le début de la guerre dans l’est de la Libye. Un hélicoptère appartenant aux forces françaises a été abattu et son équipage a été tué, et un missile Javelin français a été trouvé dans la ville de Gharyan quand elle a été prise aux forces de Haftar. Et il y a des drones français dans le sud qui ont été utilisés pendant la guerre à Mourzouq pour tuer les jeunes Toubous.  Cela représente des crimes de guerre contre la minorité touboue.

Depuis trois mois, vous êtes très impliqué dans les négociations interlibyennes. Comment évolue ces négociations de paix ?  Quelle est la place des Toubous dans ces négociations ? 

Oui, il y a environ trois mois, il y a eu des négociations pour la paix, un cessez-le-feu et l’unification des institutions gouvernementales. Mais le résultat final n’est pas encore atteint. Il y a une opportunité pour la paix et elle doit être exploitée. La guerre ne bénéficie à personne.
Je signale que les Toubous sont présents dans ces négociations interlibyennes.

Que souhaitez-vous pour la Libye ?

Nous espérons du Dieu Tout-Puissant que notre pays jouisse de la sécurité, de la sûreté, de la stabilité et de la prospérité. Je suis optimiste que mon pays va se relèvera et qu’il retrouvera sa place naturelle en Afrique, au Moyen-Orient et dans le monde entier, sur la scène des pays démocratiques et avancés. Nous avons des richesses qui peuvent hisser à ce niveau.

Le temps Didamaa PDF

Interview réalisée en arabe en Libye par Michael N. Didama, envoyé spécial( Le Temps n° 927 du 30 décembre au 6 janvier 2021)

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