C’est en tant que représentant de la « Libye nouvelle » que son Premier ministre M. Ali Zeidan a procédé à une tournée de représentation chez ses voisins sahélo-sahariens : Niger, Tchad et Soudan. En ligne de mire, les questions sécuritaires ; M. Zeidan et le président tchadien Idriss Déby Itno ont rappelé à ce sujet que la stabilité de la région est une question de premier ordre pour permettre le développement souhaité des échanges entre les deux nations.


Après être passé mercredi par Niamey, au Niger, M. Zeidan s’est rendu jeudi 13 décembre dans la capitale tchadienne N’Djamena. Accompagné notamment du chef d’état-major de l’armée libyenne et de plusieurs hauts-gradés en charge de la sécurité, le Premier ministre libyen a placé le grand banditisme qui frappe le Sud de la Libye et, plus généralement, le Sahara, au centre de toutes les attentions. Un accord destiné à accroître la surveillance des frontières a été conclu à l’issue de son entretien avec M. Déby Itno. 

Pour ce faire, plusieurs mesures ont été adoptées : constitution d’une commission mixte de sécurité qui tiendra des réunions périodiques et adoptera un plan relatif à la coopération sécuritaire pour le contrôle des frontières ; création des points de contact directs entre les responsables de sécurité aux frontières et mise sur pied d’un mécanisme de concertation et d’échange des informations. Pour le ministre tchadien de la Sécurité publique, Ahamat Mahamat Bachir, qui a lu le communiqué annonçant la conclusion de l’accord : « Les deux parties ont mis l’accent sur l’importance de la coopération sécuritaire par une surveillance plus efficace des frontières. Dans ce cadre, les deux parties ont adopté les mesures suivantes : œuvrer pour la conclusion d’un accord quadripartite sur la sécurité transfrontalière entre le Tchad, la Libye, le Niger et le Soudan »

Car la région est particulièrement vulnérable à de nombreux « dangers » venus notamment de Libye ou d’Egypte : terrorisme, immigration clandestine, trafics en tous genres (marchandises, cigarettes, armes, carburant, voitures volées)… 
 

L’ombre de Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011, semblait toujours présente et transparaissait dans les propos de M. Zeidan : « La Libye ne soutiendra pas des groupes d’opposition armés » étrangers « et ne permettra pas à des terroristes de franchir la frontière pour apporter leur soutien à des groupes d’opposition armés qui appartiennent historiquement au régime de Kadhafi ». Mercredi 12 décembre à Niamey, M. Zeidan a d’ailleurs réitéré sa demande au gouvernement nigérien d’extrader Saadi Kadhafi, l’un des fils du dictateur pour « s’être emparé de biens par la force et l’intimidation quand il dirigeait la Fédération libyenne de football ». Ce dernier est accueilli par le Niger depuis septembre 2011 pour des raisons « humanitaires ». Le Niger refuse néanmoins l’extradition, jugeant ne pas avoir de garantie qu’il aurait droit à un procès équitable dans son pays. 
 

Outre les questions sécuritaires, l’accord conclu concerne également la coopération sécuritaire, économique, commerciale et politique entre le Tchad et la Libye.  Le Premier ministre libyen et son homologue tchadien Emmanuel Nadingar, ont convenu de réviser tous les accords entre leurs pays et d’envisager des solutions pour surmonter les obstacles éventuels afin d’adapter ces accords à la nouvelle dynamique qu’ils veulent impulser à leur coopération bilatérale. Pour ce faire, ils ont convenu d’élargir les investissements qui peuvent bénéficier à leurs économies respectives. Ils ont exprimé leur volonté d’intensifier leurs échanges et les visites, d’améliorer les transports entre eux et de renforcer de la coopération commerciale par la mise à disposition des ports libyens des marchandises à destination du Tchad, un pays enclavé. « Le Tchad et la Libye sont appelés à renforcer leurs relations historiques. Nous souhaitons le meilleur à nos deux peuples respectifs » a déclaré M. Zeidan. 
 

La tournée régionale de M. Zeidan pourrait voir par ailleurs la Cen-Sad (Communauté des Etats sahélo- sahariens) renaitre de ses cendres. Créée en 1998, l’organisation avait périclité depuis la mort de Kadhafi, son fondateur et principal bailleur de fonds. 

Un sommet est prévu à N’Djamena en février 2013 afin de procéder à la réactivation de la Cen-Sad. « La Libye nouvelle sera membre actif de la Cen-Sad, a promis son Premier ministre. Nous déployons des efforts pour que les autres pays membres de l’organisation sous-régionale gagnent notre confiance »
 


Sources : 
PressafrikMali ActuAfriquinfos 

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