Depuis la chute du régime sanguinaire et despotique du Colonel Kadhafi et suivi de sa mort, la Libye traverse un moment difficile de son histoire. Le conflit armé entre les différentes factions rebelles et les groupes islamo-djihadistes ne fait qu’empirer le pays dans le chaos total. La Libye toute entière est en feu et en sang sur les regards complices de la communauté internationale et surtout de l’Europe qui était la cause principale de ce drame libyen par son interventionnisme à travers l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), bras armé de l’Europe Occidental. Cette tragédie libyenne s’exporta au-delà des frontières libyennes et contamina les pays frontaliers, le Tchad, le Niger, la Tunisie etc. le virus libyen emporta avec lui les fléaux du trafic de drogue, la circulation incontrôlée des armes de guerre de tout calibre, l’émigration clandestine.

 

La bande du Fezzan qui s’étend du Niger, du Tchad et jusqu’en Algérie et le Soudan est devenue un no man’s land. Elle est à la merci des bandits de tout chemin et le bastion des narcotrafiquants, des djihadistes, des malfrats de tout bord qui imposent leurs lois au su et au vu des états riverains qui sont impuissants ou complices pour la cause. Ce trafic de drogue est entretenu par des cartels bien structurés et bien organisés qui font rentrés des revenus financiers colossaux à certains dirigeants de ces pays. L’envoi d’une force française et américaine appelée « Barkhane » n’arrive pas à circonscrire ce fléau avec tout leur arsenal de guerre et leurs avions drones. Les drones font des opérations sur des civiles et causent des dégâts humains importants tous les jours. A ce conflit libyen surgit un autre problème d’instabilité cette fois-ci au Tchad, c’est celui de l’or dans le Tibesti. L’apparition du métal précieux dans le Tibesti plus précisément à Miski, Zouar et à la frontière tchado-libyenne déclencha la ruée vers l’or, beaucoup des tchadiens de différentes régions se sont retrouvés dans cette contrée lointaine et inconnue. Des soudanais, des maliens, des mauritaniens, des nigériens et même des Érythréens ont envahi le Tibesti. Les rudes conditions climatiques, les dures épreuves d’extraction et le manque drastique de l’eau rendent nerveux les orpailleurs. La population autochtone était asphyxiée par cette marée humaine et les animaux domestiques ne sont pas du reste.

 

L’arrivée de cette population étrangère cause des importants dégâts environnementaux dans le Tibesti. Les cours d’eaux, les rivières et les puits sont pollués par des subsistances toxiques et cela répercute sur les animaux sauvages, domestiques et les hommes. Les orpailleurs utilisent un produit hautement polluant le mercure pour extraire l’or d’une manière artisanale. Les animaux domestiques tels que les chèvres, les dromadaires meurent quotidiennement dans leurs pâturages par infection des résidus d’immondices et du reste des aliments. Les orpailleurs causent des conflits inter ethniques et provoquent ainsi des incidents du genre braquage à main armée, assassinat et vol des véhicules. Les frontières libyennes étant poreuses, chacun se permet au vandalisme et ils se constituent à des petits groupes bien armés, bref c’est la loi de la jungle.

 

Cette ruée vers l’or laisse des conséquences socio-économiques au pays. Tous les bras valides du Batha, de l’Ouaddaï géographique, du Wadi Fari, Salamat et Kanem se sont vidés de leurs terroirs. Ceci a créé un impact négatif sur la production des produits de premières nécessités, le mil, le sorgho, le maïs et l’oignon. Ces régions sont les mamelles de l’économie nationale et le départ de ces bras valides a entrainé la pénurie et la cherté de vie dans les grandes villes. Des escarmouches meurtrières interviennent de fois entre les différentes communautés Zaghawa-Toubou, Toubou-Touaregs et Goranes- Zaghawa qui se soldent parfois par la mort d’hommes. La communauté Zaghawa surtout ceux du Soudan se comporte comme des occupants et en terre conquise. Ils ridiculisent les autochtones et portent atteinte à leurs mœurs et leur mode de vie. Ils sont bien équipés des armes de guerre et des véhicules tout terrain avec GPS et entretenus par des hauts officiers de l’armée, ils pillent les ressources d’une manière arbitraire. Dans tous ces chapelets des problèmes liés à l’or, le régime du MPS reste bouche bée et ne réagit pas. Les gens s’entretuent, s’entredéchirent et le Gouvernement reste muet et ceci l’arrange.

 

La politique de « diviser pour mieux régner » est en vigueur par le régime du MPS. Sous prétexte de formation des poches de résistances ou de rebellions dans le nord, le régime a envoyé tout son armada dans le Tibesti et le Borkou. Au lieu d’étouffer dans l’œuf, les querelles intestines, le régime ne fait qu’attiser le feu. Il a recruté des agents de renseignement parmi la population afin de prôner la politique de haine et de discorde entre le Tibesti et le Borkou. Des pseudo-conflits ont été médiatisés à travers des rumeurs fallacieuses pour amuser la galerie par les sbires de Deby, mais certaines personnes malintentionnées n’ont pas compris cela. C’est un plan machiavélique qui cherche à créer un accroc entre les communautés de Tibesti et celles du Borkou sous prétexte que les Toubous ne veulent pas que les gens du Borkou viennent extraire l’or. C’est du mensonge et de la machination politique entretenue par des traitres à la solde de Deby. Ces traitres et ces lâches se trouvent parmi nous, ils dorment et mangent avec nous, mais jouent un rôle dévastateur vis-à-vis de la communauté afin de l’anéantir. Par tous les moyens, les détracteurs cherchent à nous diviser, nous entretuer et instaurer un climat de haine et de sédition entre les dignes fils du Tibesti et du Borkou, mais soyons vigilants.

 

Les douloureux événements de 1980 nous servent déjà de leçon où le BET a subi un coup fatal. La mort de nos frères dans ces hostilités stériles reste à jamais gravée dans notre mémoire et que cela ne se répète plus jamais. Les tentations sont visibles et prévisibles pour déstabiliser la région et il ne faut pas que cela tombe dans les oreilles du sourd. Nos deux peuples frères ont toujours vécu ensemble depuis des siècles. Ils sont unis par le sang, les us, les mœurs et les traditions, alors évitons de tomber dans les machinations politiques du régime MPS. Certaines personnes tirent les ficelles depuis N’Djamena à cause de leurs intérêts égoïstes. Ce plan de division a été initié depuis très longtemps par des imminentes têtes pensantes du MPS et qui cherchent à mettre en œuvre à nos jours. L’occasion leurs est offerte par l’implantation de l’armée française à travers l’opération Barkhane installée à Faya. Cette opération contrôle tout dans cette zone, même une mouche ne peut pas passer inaperçue. De l’autre côté à Koufra, les milices Janjawid à la solde du Soudan et entretenues militairement par le Qatar sont partis à la rescousse de leurs frères libyens qui luttent contre la communauté du BET résidant dans cette ville. Cette milice fait des exactions terribles contre les Toubous et les pourchassent hors du Koufra. C’est une épuration ethnique contre cette communauté noire. Il y a quoi derrière tout ça ? Ils cherchent à décimer la communauté Toubou.

 

Si nous ne prenons pas garde, nous risquons de connaître une apocalypse du siècle. Les ennemis veulent à tout prix chercher à nous rayer de la carte des ethnies du Tchad. Le dicton dit : « si ton camarade rase ses cheveux, il faut se laver la tête pour attendre ton tour », le drame du Koufra affectera le reste des régions du nord et il ne faut pas qu’on attente pour réagir. Cherchons à éviter la division prônée par le régime du MPS et les machinations des mouchards qui cherchent à nous autodétruire juste pour leur grande satisfaction. Le danger est là et il est réel, le MPS utilise tous les moyens à semer la zizanie au sein de la communauté Toubou du BET pour en tirer profit et nous devons refuser tout cela. Unissons nos forces et énergies afin de mettre en échec le plan machiavélique et diabolique du régime vomi du MPS. Certains tarés issus de la communauté pensent que cela ne les concernent pas, ils se détrompent et ils se nourrissent d’illusions. La politique néfaste du MPS prônée par les caducs du système à l’endroit de la communauté du Tibesti et du Borkou depuis 25 années ne fait qu’enfoncer l’épée de Damoclès dans notre dos. Devant cette menace du système en place, il suffit de conjuguer nos efforts pour regarder vers la même direction.

 

DELEMI KOUKOUDOW

Email : koukoudow1982@hotmail.fr

N’Djamena le 08 octobre 2015

 

 

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