Bousculée par une attaque meurtrière de Boko Haram survenue fin octobre aux abords du lac Tchad, l’armée tchadienne envisage de muscler l’entraînement des pilotes pour mieux appuyer ses opérations de contre-insurrection.

L’attaque lancée le 28 octobre dans la région du lac Tchad par le groupe djihadiste Boko Haram, qui a causé la mort d’une quarantaine de soldats tchadiens à Barkaram, a relancé au sein de l’état-major le débat sur l’emploi des moyens aériens et la formation des pilotes de l’armée de l’air.

Depuis plusieurs mois, le haut commandement mène des consultations visant à muscler la formation des équipages opérant les avions d’attaque légers Hurkus. Trois appareils ont été livrés à N’Djamena en avril 2023 par le fournisseur Turkish Aerospace Industries (TAI), qui avait dépêché sur place une équipe d’instructeurs pour entraîner les militaires tchadiens (AI du 14/06/23).

Mais cette formation basique ne leur a pas permis de maîtriser l’ensemble des techniques nécessaires pour appuyer les opérations de contre-insurrection conduites par l’Armée nationale tchadienne (ANT) dans la région du lac Tchad. Ces combats sont particulièrement violents : en témoigne la riposte tchadienne, baptisée Haskanite, qui a coûté la vie à plusieurs généraux issus des rangs de l’ANT le 9 novembre.

Un prestataire privé 

Sous l’impulsion du général Hassan Idriss Déby, numéro deux de l’armée de l’air et frère du chef de l’État, Mahamat Idriss Déby, les hauts gradés ont ainsi remis sur la table le projet de confier à un prestataire privé le soin d’aguerrir le personnel aérien, à travers des modules d’entraînement avancés, aussi bien théoriques que pratiques. Les exercices de tir à la roquette guidée-laser Roketsan Cirit, qui équipe les avions Hurkus, pourraient notamment figurer au cœur des programmes.

Patron de l’armée de l’air tchadienne, le général Idriss Amine Ahmed exprime pour l’heure des réticences à l’idée de miser sur la formation, même si les résultats de la flottille d’aéronefs acquis ces derniers mois tardent à se concrétiser. Outre les avions Hurkus, N’Djamena a réceptionné de la part de TAI deux drones d’attaque Anka et au moins un drone Aksungur disposant d’une autonomie de vol et d’une force de frappe importantes.

Tchadanthropus avec Africa intelligence

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