Je sors de mon silence.

 

Que se passe-t-il ?  Où va-t-on ? De qui se moque-t-on ? Pourquoi mentir ? Pour qui mentir ? L’histoire ne le rattrapera pas ?


Un bon nombre des questions sans réponse, jour après jour, ça fait déjà quelques mois que l’affaire Habré, ancien président du Tchad, est ouverte à Dakar au Sénégal l’accusant des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de tortures. De 1982 jusqu’à 1990, l’ex-président avait exécuté 40.000 personnes selon le rapport de la commission d’enquête sur les crimes de 1982 à 1990, cela veut dire 5000 personnes par an, 416 personnes par mois ou encore 13 personnes par jour. Mais la question qui se pose, est-il le seul responsable ?

 

N’a-t-il pas des complices ou coauteurs ?

 

S’il en avait, pourquoi ne sont-ils avec lui devant la barre ?

 

Là n’est pas la question, oui, Habré avait commis des exactions pendant son règne, mais est-ce que cela peut impliquer son ethnie (Gorane) ou encore les membres de sa famille ?

 

N’y a-t-il pas des Goranes qui ont trouvé la mort ?

 

N’y a-t-il pas des Goranes qui étaient contre Hissein ?

 

Le président de la commission, a, dans son rapport, exagéré en accusant les autres Goranes, il ne les accuse pas parce qu’ils étaient complices ou coauteurs de Habré, mais parce qu’ils sont d’une même ethnie en affirmant ceci: <<hier, Habré et sa tribu s’étaient conduits en conquérants; ils marchaient sur les pieds de leurs compatriotes et se sont permis toutes les exactions parce qu’ils avaient cru naïvement que leur pouvoir était éternel. Ils n’ont eu ni égard ni considération pour les autres tchadiens qu’ils ont traités comme des êtres de seconde catégorie. Qu’est-ce qu’ils ont récolté après la chute de leur régime, si ce n’est la haine ?

 

Où seulement la haine de tous les composantes tchadiennes et cela sans exception (un vrai appel à la haine). Aujourd’hui, les Goranes marchent la tête baissée en rasant les murs (faux et archi faux, je connais des Goranes qui sont fiers et contents de l’être (si un Boulala commet un crime, en quoi ça me concerne, ou si un Hadjaraï commet une exaction, en quoi concerne les autres et si un Zaghawa commet une atteinte à l’intégrité humaine, quelle est la faute d’un autre Zaghawa ?)

 

Ils ont honte, ils ont peur et évitent les grandes artères (page 97 du rapport de la commission d’enquête). Oui, nous voulons que Habré soit jugé pour enfin connaître ce qui s’est réellement passé ; oui, nous voulons que l’ex-président soit traduit devant les juridictions pour apaiser les douleurs de victimes après avoir attendu longtemps ; oui, nous voulons qu’un verdict soit rendu pour savoir qui est responsable et qui ne l’est pas, mais impossible dans le cas d’espèce ; dire qu’il est le seul responsable est un bobard et accuser toute sa tribu est une aberration.

 

Sale Younous était-il Gorane ?

 

Djibrine dit El Djonto était-il Gorane ?

 

Qui était commissaire aux armées ?

 

Les codos sont-ils des Goranes ?

 

Mahamat Nouri est bel et bien Gorane, mais il n’était pas du tout d’accord avec Habré jusqu’au dernier moment, il a été démis de ses fonctions. Je suis vraiment consterné par les propos haineux de Mahamat Hassan Abakar qui était un grand commis de l’État dans les instances judiciaires. Après 55 ans d’indépendance, nous tchadiens, sommes encore intacts avec nos accusations ethniques et revanchardes, après 55 ans d’indépendance, nous sommes restés tels que nous étions en ce qui concerne les mentalités. Une émergence ne serait possible, si les Tchadiens se pardonnent, oublient le passé et arrêtent de dire que ce sont les ethnies de tel ou tel qui nous ont fait ceci ou qui nous ont fait cela. Mahamat Hassan Abakar ne mérite pas une pétition comme ce fut le cas de Gali Ngote Gata ? Ou bien y’a-t-il une exception dans ce cas ? Où n’ y a-t-il pas une incitation à la haine communautaire ?

 

Adoum Tchoroma Matalama.

 

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