Le marché de la biométrie au Tchad fait couler beaucoup d’encre. Beaucoup ont écrit et rapporté des informations, éludant profondément la nature des choses. Mais, un des écrits publiés sur le Net a attiré notre attention. Tchadanthropus-Tribune est allé faire des recherches, et la découverte réconforte la rédaction sur la nature mafieuse qu’entreprennent certains proches du pouvoir pour gagner des marchés. Ils usent et abusent du système MPS pour se prévaloir de leur titre morganatique, bien même qu’ils n’ont aucune compétence pour asseoir une expertise légitime. L’homme au cœur de la magouille de la biométrie s’appelle Daoud Hamit Dabou, connu pour avoir occasionné la banqueroute de la BCC (banque commerciale du Chari – Libyo-Tchadienne). Il est le beau fils d’Idriss Deby, et joue de cette nature pour attirer des investisseurs, plus souvent illicite, mais son titre lui permet d’arpenter les couloirs du clientélisme. Cette fois-ci c’est à travers une brochette de société qu’il valide son forfait. SELP- REN-FORM- TIGERT. Cette société est l’association de 3 firmes (Françaises, Bangladeshies, et Sud-Africaine) qui n’ont pas les mêmes activités, et qui n’ont rien à voir avec la biométrie. Les documents qu’elles fournissent ne cadrent pas du tout avec les activités qu’elles prétendent faire. Même si la globalisation est facteur à la mode, cela paraît un bizarre attelage.

 

Fin février – Début avril, sur les 14 sociétés présélectionnées pour être dans le short liste, 5 seulement ont été retenues. Parmi les 5, il y avait de groupement de plusieurs sociétés non spécialisées dans le domaine, toutes soutenues par les proches du pouvoir. Aucune de ses sociétés n’a exercé ou fait leur preuve dans un autre pays, et elles n’ont aucune expérience.

 

Ce groupement (SELP- REN-FORM- TIGERT.) Ont été retenues dès le départ, et a passé toutes les éliminations. L’expert technique (un français) qui a été recruté (sous index) a tout fait dans le cahier de charge pour désigner ce groupement afin qu’il passe haut la main toutes les épreuves. Il semble être en complicité flagrante avec ce groupement. Il a éliminé tous les autres au profit de ce regroupement. Pire, et grave, le groupement qui en toile de fond le fameux Daoud Hamit Dabou a promis 1 milliard et demi de FCFA a la sous commission (composé de la majorité MPS et opposition) chargée de sélectionner un opérateur dans ce processus. Il piège ainsi l’opposition pourtant très frémissante sur ce dossier.

 

Dans des échéances électorales similaires, selon les observations des experts, pour une population de 6 à 7 millions d’électeurs, le budget ne devrait pas excéder 7 et 13 milliards de FCFA. Le régime tchadien aurait débloqué 40 milliards par ce temps de disette, pourtant le 1 milliard et demi pourrait aider à payer les salaires des fonctionnaires.


Il y a de cela quelques jours, un acteur politique prolifique dans les écrits, a fait circuler des documents à N’Djamena à travers le net sur des sociétés biométriques peu qualifiées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Tchad pour la fourniture d’une solution de recensement électoral biométrique.


Il s’avère que cet acteur politique, souvent donneur de leçon de transparence, n’a certainement pas tout dit. 5 sociétés opérant dans la biométrie étaient préqualifiées par la CENI. Sur les 5 retenues, pourquoi la 5e a été éjectée ? Pour quelle raison ? Il faudrait chercher à comprendre le stratagème. Si par hasard, cela demeure un oubli, pourquoi ne la repêche-t-on pas ?


Dans notre investigation, nous découvrons avec effarement deux entités divergentes qui se retrouvent ensemble à cause des intérêts financiers. La majorité MPS et les cadres retenus de l’opposition accordent leurs violons pour des dessous de table. Les expériences ont démontré qu’au Tchad actuel, l’intégrité des cadres est souvent rattrapée par les histoires de gros sous. Bien des informations à notre disposition montrent que certains membres désignés de l’opposition ont été grugés, bien d’autres tacitement ont approuvé les dessous de table.


SELP- REN-FORM- TIGERT n’est pas apte a exercé. Elle est désignée à cause de Daoud Hamit Dabou et les pots-de-vin qu’elle verse.
SELP a produit de nombreuses cartes (bancaires, d’identité, etc.) pour le compte de grand leader dans le domaine biométrique comme cela a été le cas avec morpho ou Oberthur. Tiger IT, société du Bangladesh, travaille avec des petites entreprises comme Bio-Key et Cognitec.

Tiger IT, en tant que sous-traitant via différents leaders de la biométrie, pénètre les marchés de l’Asie du Sud comme le Cambodge, le Bhutan, le Népal ou la Thaïlande, n’a aucune référence en Afrique ou ailleurs. Tiger IT n’a jamais travaillé en Afrique.

La société n’a qu’une seule référence proche du projet à réaliser au Tchad : il s’agit d’un projet d’enregistrement des électeurs au Bangladesh. Les 2 autres références majeures de Tiger IT sont la réalisation du permis de conduire au Bangladesh et les Passeports au Népal. Le fait de sous-traiter à des sociétés low-cost des éléments clés du projet comme le système d’identification des empreintes digitales (AFIS) ou le recensement biométrique de la population conduit très souvent à la mise en place d’un système moins fiable et moins robuste. Cela entraîne ainsi des cas de fraude où certains électeurs pourraient avoir la capacité de voter plusieurs fois. Le manque d’expérience en tant que chef de file de Selp et Tiger IT sur les différents projets réalisés est un réel risque pour la CENI. En effet, une gestion de projet rigoureuse et expérimentée est une composante indispensable pour mener à bien un projet de cette envergure.


L’acteur politique qui fait de l’agitation n’est pas un féru du Net. Ceux qui le soutiennent doivent expliquer aux Tchadiens qui est SELP-REN-FORM-TIGERT.


Des informations à notre disposition, montrent que le réseau est bien monté partant de l’Assemblée nationale, jusqu’au cadre de dialogue politique, et finit ses tentacules à la CENI. Les intermédiaires quant à eux promettent monts et merveilles. Une odeur de corruption de grande échelle en perspective, nauséabondes pour peu, parfumée pour bien d’autres.


Il n’y a pas longtemps, un de nos confrères a publié un aperçu similaire, qui traduit de près comment l’opposition tchadienne est piégée sur cette affaire. Il faudrait dès à présent limiter la casse, car avec la présence du beau fils d’Idriss Deby derrière ladite société, rien ne pourrait être transparent.

 

Nos investigations.

Tchadanthropus-Tribune

 

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