Depuis plusieurs semaines nous suivons avec attention la détérioration de la situation sociale générale des Tchadiens et le déni insolent de la précarité des travailleuses et travailleurs du Tchad. Cette situation qui ne se justifie pas, au vu des richesses générées par les ressources pétrolières du pays dont les seules bénéficiaires sont les proches parents du président et les courtisans du régime, est inacceptable et interpelle non seulement le gouvernement du Tchad en dépit des engagements pris auprès des travailleurs, mais aussi les partenaires au développement du Tchad qui apportent les ressources additionnelles techniques et financières pour l’accomplissement des projets et programmes de développement.

Tout en rappelant que le président de la république, les membres du  gouvernement et tous les membres des institutions ainsi que les travailleurs du secteur public pris individuellement sont les employés du peuple Tchadien et de ce fait, se doivent respect mutuel dans le cadre de leurs prérogatives, Il est donc légitime que les syndicalistes et les journalistes dénoncent la gestion calamiteuse des ressources du pays par le régime d’Idriss Deby Itno.

Si nous saluons  la médiation des chefs religieux pour une reprise du travail d’un mois, afin de relancer pendant cette période le dialogue entre les parties, nous regrettons la décision du gouvernement, par le truchement d’une justice à ses ordres, de faire taire une fois de plus et de façon flagrante les syndicalistes et journalistes qui dénoncent ce que tous les tchadiens et les partenaires du Tchad savent. 

Nous invitons donc les médiateurs, au nom du dialogue, d’inviter le président de la République à revenir sur la décision de sa justice et sans diversion, d’insister particulièrement sur le respect des engagements pris par le gouvernement d’augmenter le salaire des travailleurs. Car aucun argument sécuritaire, ni budgétaire ne justifie le non respect des engagements de l’Etat lorsque les travailleurs savent à la fois ce que génère le pays comme richesse et la gestion calamiteuse qu’en font le régime et la famille d’Idriss Deby Itno.

Les tentatives graves d’intimidation des représentants de travailleurs, en instrumentalisant la justice, sont inadmissibles et participent d’avantage à la détérioration  du climat social et à la révolte. Le plan machiavélique mis en route pour la liquidation de la principale centrale syndicale  du Tchad (UST) doit interpeller non seulement les travailleurs Tchadiens, mais  toutes les forces vives du pays, les organisations internationales des travailleurs ainsi que les organisations de défense des droits humains.

Tout en invitant les leaders syndicaux à plus de vigilance sur les méthodes peu communes du régime pour étouffer toute revendication légitime, nous invitons le président de la République et son gouvernement à privilégier l’application de leurs engagements  et à garantir la liberté et la sécurité physique des représentants de travailleurs et des  médias notamment privés.

Le 19/09/2012


Mahamat Nour Abdelkerim 

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