L’eau, c’est la vie, a-t-on coutume de dire; mais certains de nos compatriotes qui vivent dans des quartiers reculés de la capitale, continuent par consommer de l’eau sortie des puits traditionnels.

Autour d’un puits au quartier Boutalbagar, des femmes et enfants se bousculent. Chacun cherche à faire sortir du puits un peu d’eau. Des éclats de rire fusionnent avec les cris et pleurs des bébés. Débats et disputent s’entremêlent. Canards, chèvres et autres bêtes domestiques se mêlent aux humains au bord du puits. “Je suis en train de puiser cette eau du puits pour boire, puisque nous n’avons pas de forage dans notre zone”, déclare Adèle M., la vingtaine entamée .

Elle ajoute que le seul forage qui leur donne de l’eau “un peu potable” est tombé en panne depuis plusieurs mois . “Je ne suis pas la seule à m’approvisionner dans ce puits. Toutes les concessions que vous voyez viennent ici pour puiser de l’eau”, poursuit Adèle. Cette observation est partagée par une autre dame plus âgée. “C’est avec l’eau de ce puits que moi et ma famille étanchons notre soif, faisons la lessive, la vaisselle et nous le baignons. Toute ma fa mille et moi n’avons que ce puits” , précise-t-elle.

Elle ajoute que le carré dans lequel elle et sa famille vivent souffre d’un manque criard d’eau potable. Le niveau de l’eau dans ce puits de Boutalbagar est très faible et les femmes sont obligées de se lever vers 4 heures du matin pour avoir une goutte. “L’eau de ce puits tarit de temps à autre et pour l’avoir il faut soit attendre que les élèves partent à l’école, soit venir en plein milieu de la journée pour pouvoir en avoir”, confie la jeune dame rencontrée peu avant au bord de ce puits. Et quand l’eau tarit du puits, les riverains cotisent de l’argent pour le curer. Lasse d’attendre, une dame lâche: “je préfère revenir après que de me fatiguer pour rien” .

Elle sera suivie aussitôt par un gamin qui a attendu longtemps, mais n’a pu pas trouver de l’eau. Les plus chanceux et surtout les premiers venus au bord du puits, repartent avec un peu d’eau dans leurs récipients. Mais pour combien de temps? “Je reviens presque toutes les heures pour prendre de l’eau. Pour la consommation, j’ai rempli ma jarre pour au moins une journée”, explique la propriétaire du puits. Une autre, plus explicite, précise qu’elle revient plus de dix fois par jour au puits. A la merci des maladies Chemin faisant, nous suivons un groupe d’enfants portant sur la tête des bassines à la recherche de l’eau. Ils s’arrêtent au bord d’un puits. “Le puits de chez nous s’est tari, c’est pourquoi nous venus ici pour voir si nous pouvons trouver un peu de l’eau” , déclare le plus âgé de la bande. Si certaines personnes prennent l’eau du puits pour leur consommation, ces enfants précisent qu’elle leur sert essentiellement à faire la lessive, le linge et à se baigner.

Pour puiser l’eau du puits, l’on utilise un petit récipient relié à une corde. La longueur de cette corde est fonction de la profondeur du puits. Généralement pour atteindre une bonne nappe dans ce quartier, les habitants estiment la profondeur du puits à une dizaine de mètres. Cette situation de manque d’eau est ressentie dans les quartiers Ndjari, Atrône, Ambatha, etc. En l’absence d’eau potable, la population de ces quartiers périphériques de la capitale s’ex pose à des maladies. L’accès à l’eau potable comme objectif du millénaire pour le développement est loin d’être atteint.

 

 

 

 

Source : N’Djamena Hebdo

 

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