Notre pays le Tchad doit subir une lessive en profondeur si nous voulions demain que la nation qui est la nôtre soit au-devant des autres nations.

Depuis longtemps, les carences des uns laissent place à des lacunes observées dans plusieurs secteurs et départements. La mauvaise gouvernance s’est diamétralement installée petit à petit, à la vue des exécutives analphabètes absentes au niveau cervical. Les anciens cadres simplement brevetés assez intègres nous ont pourtant montré le chemin. La plupart d’entre eux étaient de bêtes de travail, ayant pour simple demeure une simple bâtisse et des moyens de survie rudimentaires. La seule chose qu’ils ont mise en avant est leurs patronymes. Chacun est connu de nom pour le service rendu à la nation. Le mot qui sortait de leur bouche est le patriotisme, la patrie, la nation, notre peuple au vrai sens du terme.

 

Mais que voyons nous aujourd’hui, un ensemble de deux générations portées sur l’enrichissement illicite. Les jeunes fortement diplômés atterrissent au pays pour s’accaparer des postes de responsabilités pour se servir et non servir le pays. Les références ne sont plus les mêmes. Si avant l’index est porté sur les hommes qui ont su bâtir une nation, son économie et sa société, aujourd’hui les références sont portées sur les villas, les belles voitures, les jardins privés, celui qui détourne au mieux les caisses, le grand voleur, l’assassin repu, et le bandit qui jouit de l’impunité volontaire, voulue et organisée.

 

Notre pays le Tchad va très mal, et Dieu seul sait comment on fera pour s’en sortir, car les signaux sont aux points négatifs. Idriss Déby promet, mais ne fait absolument rien. Lui même est dépassé par les événements, car à force d’éviter d’instaurer l’autorité de l’état, de vouloir embastiller la justice, le pays se retrouve face à un désordre anarchique. L’exemple devrait commencer par les siens, responsabilisés aux arcanes de l’état y compris dans les affaires. Force est la loi à partir du moment où tous les citoyens sont soumis en dessous de celle-ci. Les lois à deux vitesses ne pourront que pourrir une société. La mauvaise gouvernance dans son ensemble nous mène vers la situation observée actuellement. La non-association des cadres techniques au politique public du pays fragilise incessamment la capacité du pays vers des concurrences plausibles et des résultats probants. Le Tchad manque encore des dirigeants ayant une culture de résultats. Et nous souffrons tous de ce manque de confiance devenue chronique entre les citoyens envers ses dirigeants. L’injustice érigée en mode de gouvernance au niveau interne, la dilapidation des biens de l’état au vu et au su de tout le monde, et l’absence de toute décision qui installe l’impunité criante, fait qu’aucune unanimité n’est trouvée sur chaque décision qui concerne le pays. La situation devient encore plus complexe quand l’exécutif lui-même fait la politique de l’autruche. Il faut à chaque fois imposer les décisions pour passer en force. Aucun pays ne peut survivre à de telles bavures.

Dès lors, un changement s’impose. Un changement d’abord des structures institutionnelles. Il faut renforcer les capacités des institutions et les rendre viables, ensuite un changement des hommes ayant fait leurs preuves dans l’incapacité de l’exercice du pouvoir et des résultats, sinon le régime doit changer si on voit clairement son incapacité à diriger le pays. C’est la prompte logique d’une société jalouse de son devenir.

 

Si l’on n’est pas capable d’instaurer l’autorité de l’état issue des textes de la constitution du pays, ne cherchons pas des subterfuges dans les serments moralisateurs et religieux. L’homme cupide se fout de toutes entités si son objectif premier est de venir se servir au lieu de servir le peuple et son pays. Allons voir les vraies raisons de ce théâtre auquel plusieurs de nos cadres cherchent à s’absoudre. Justement, rien ne l’explique sur le fond, c’est sur la forme que certains se calent. Les choses sensibles et complexes devraient passer par référendum. La majorité émise par le peuple doit instaurer les décisions. En l’état, c’est une imposition d’idée, même si la valeur de la chose est passée par un forum, qui pourtant n’avait pas impliqué tous les Tchadiens.

 

L’autre aspect de la chose, est que comment fait-on pour attraper un voleur des biens publics sur la base des preuves, l’envoyer en prison sans ramasser le fruit de sa bêtise. Normalement, l’argent ou le bien voler devrait être reverser dans les caisses de l’état, mais non le laisser sortir un beau matin pour qu’il aille jouir de ce délit. Au Tchad le constat est amer, très amer pour le peuple qui observe, car si la mauvaise gouvernance concerne ceux qui exercent le pouvoir, la corruption quant à elle concerne tout le monde sans exception. Opposants, société civile, association, pouvoir public, domaine privé, le monde des affaires entre autres. Ce phénomène qui gangrènent notre pays doit être combattu à tous les niveaux, depuis la tête jusqu’aux orteils de ceux qui font semblant d’être loyaux.

 

Un avantage prend forme dans le continent à travers cette prise de conscience générale. L’organisation continentale dans son dernier sommet en fait son leitmotiv de combat, mais quelle influence aura-t-elle sur les pays indexés de corruption ? Quelle est la loi de réprimande envers un pays, qui acceptera de s’y résoudre ? L’union africaine qui est un gendarme non soupesé par plusieurs pays ne pourra pas exercer un moyen de pression sur ledit pays fautif, sauf à aller le dénoncer et lui barrer les conduits vers les autres institutions économiques et politiques. Le Tchad est gravement malade. Il souffre de plusieurs maux. Il lui faut des vrais spécialistes, mais pas des semi-analphabètes pour lui octroyer des soins intensifs. Sinon la porte de la faillite à tous les niveaux et fortement entr’ouverte.

 

Le Tchad doit changer.

Le changement des hommes aussi.

ASSILECK HALATA Mahamat

Tchadanthropus-tribune

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