La faculté de médecine d’Abéché a été créée depuis l’année académique 2011/2012. Jusqu’aujourd’hui suivant l’année 2020, le niveau supérieur (1ère promotion et 2ème promotion) est en 6ème année, alors que la 1ère promotion a commencé la 5ème année depuis avril 2015 qui n’a pas pu finir, et la deuxième promotion vient leur rejoindre en 5ème année.

Les deux promotions forment un seul niveau et évoluent ensemble. Ce retard est dû par le manque des enseignants, car la faculté n’a que 4 enseignants permanents, les autres viennent depuis N’Djamena en guise de missionnaires pour dispenser le cours. Il faut noter que ces missionnaires sont mal accueillis et mal payés, et la majorité refuse de venir à Abéché pour donner le cours, sauf deux missionnaires (Dr Nayma Marbé et Dr Adam Adami) qui continuent à venir jusqu’à maintenant.

Le responsable de la faculté, le Dr Tyau Tyau Harba, ne se soucie pas à la formation de ses étudiants, la preuve est qu’il s’occupe seulement de sa clinique qui se trouve en ville à Abéché. Soit il est dans sa clinique, soit à l’hôpital, on le voit très rarement à la faculté. Et même s’il vient, il ne passe même pas 1 h de temps dans son bureau à la faculté, et ils n’aiment pas recevoir les étudiants.

Les matières sont distribuées à des enseignants qui ne sont pas de la spécialité et des maîtrisards qui n’enseignent parfois même pas en 4ème ou 5ème année. À titre d’exemple la pharmacologie spéciale et la nutrition, le Doyen est un ophtalmologue, mais il enseigne la pathologie de l’appareil digestif, ceci est juste un exemple parmi tant d’autres. Il distribue les matières à ceux qu’il veut même si ces étudiants ne sont pas de la spécialité.

Malgré les dénonciations des étudiants, les choses ne s’arrangent pas. Quand l’ancien recteur de la faculté de médecine a vu que les choses ne marchent pas à Abéché, il a fait transférer sa fille à la faculté de médecine de N’Djamena, et certains étudiants aussi ont usé de leur connaissance pour aller à N’Djamena. Puis une note ministérielle est venue bloquer cette transhumance au temps du ministre Makaye Taïsso.

Mais malgré cela, les étudiants continuent de dénoncer la gestion à la faculté en écrivant au ministre Taïsso qui n’avait pas jugé essentiel de remonter les bretelles du responsable de la faculté qui s’avère être son parent.

Donc après deux ans en 5 ême année sans finir l’année et qu’ils constatent même la 3ème promotion veut finir la 4ème année, ils ont décidé de déployer les étudiants de 5ème année (première promotion et deuxième) à N’Djamena, et c’est ainsi qu’en 2019 d’abord ils ont pu finir la 5ème et entamé la 6ème année. Maintenant le gros problème est pour ceux qui sont à Abéché. La 3ème promotion est bloquée aussi en 4ème année pour faire corps avec la 4ème promotion qui vient le rejoindre. Donc ils ont cumulé aussi la 3ème et la 4ème promotion pour finir ensemble avec la 4ème année.

Comme convenu, une fois en 5ème année, tous ces étudiants seront déployés à N’Djamena, non seulement pour manque des enseignants, mais aussi pour défaut de plateau technique à l’hôpital d’Abéché qui ne permet à un étudiant de 5ème année de médecine de faire le stage comme il le faut.

Ça fait 4 mois que ces étudiants sont en 5ème année, ils attendent toujours leur déploiement à N’Djamena pour bien suivre leur formation tant à l’hôpital qu’auprès des enseignants de N’Djamena. Malgré cela, le responsable de la faculté traine les pieds pour arranger la situation qui s’empire. Il a sorti une note pour interdire le déploiement des étudiants.

Face à cette situation, les étudiants après avoir écrit plusieurs fois au Doyen et au recteur toujours sans suite, ont fait une marche dans la cour de leur faculté pour demander juste leur déploiement. Car selon les étudiants, finir toute la formation à Abéché ne leur permet pas d’être de bon médecin. Leur seul souci est d’aller à N’Djamena à côté de leurs enseignants dans les différents hôpitaux de la capitale pour une meilleure formation.

Il faut que je précise une chose concernant le Doyen, c’est un serviteur de leur « fondation grand cœur » là. À chaque fois les étudiants le rappellent que les années passent, il leur répond « vous êtes encore jeunes vous pouvez faire même 10 ans à la faculté » des mots très choquants.

Comment gère-t-on des étudiants qui demain devraient prendre en charge un corps médical ?

L’État et le ministère en charge de ce domaine devront au plus vite remédier à cette situation sinon nos hôpitaux seront un vrai mouroir pour des étudiants mal formés, et qui seront demain de mauvais médecin.

Tchadanthropus-tribune

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