BENDJO LE FAUX MESSIE DU JOURNALISME TCHADIEN

Lors du congrès ordinaire de l’UJT qui s’est tenu du 17 au 18 janvier 2020 dans la capitale Massa Bongor a été une occasion pour les hommes de médias de faire le point. Mais c’était aussi à cette occasion que le super président de la HAMA Dieudonné Djonabaye qui voulait à tout prix à ses mentors s’est révélé le véritable pourfendeur de la presse.

Au pays des aveugles, les borgnes sont des rois. Dans son discours de circonstance, le super président de la HAMA M. Dieudonné Djonabaye, car c’est de lui qu’il s’agit, s’est livré à un réquisitoire en règle, non pas de la profession, mais des journalistes qu’il a qualifiés de « ripoux » et de « mendiants ». Et pourtant, cet ancien enfant de la rue qui est loin d’être un donneur de leçon a quiconque, parce qu’il n’a même pas qualité. Les jeunes journalistes qu’il traque sont plus instruits et bien éduqués.Certaines postures s’apparentent à un aveu d’impuissance ou à un cri de désespoir de celui qui souhaite que son unique désir soit la loi. Il est dans l’ordre naturel des choses de considérer les évolutions comme des menaces aux acquis et aux certitudes sur lesquelles l’on est assis.

Les sorties dithyrambiques du président de la HAMA ne sont pas une nouveauté pour les journalistes tchadiens qui sont coutumiers aux humeurs versatiles de l’homme. Mais c’est surtout le combat d’arrière-garde qu’il livre aux journalistes, au nom d’un formalisme ou d’une science acquise dans une école de journalisme qui a surpris son auditoire.

Dans un discours tronqué et truffe de propos discourtois vis-à-vis des confrères, citant pêle-mêle des noms de journalistes tels que Albert Londres et autres, Bedjo comme l’appel ceux qui le connaissent, s’est attaqué aux journalistes qui ne sont pas « formés » dans une école de journalisme comme si l’art journalistique était dispensé par des académies. Est-il le dépositaire absolu de la science et du journalisme ? Honte pour lui-même.

De quel magistère se prévaut ce président de la HAMA pour jeter l’anathème sur les journalistes qui viennent des autres domaines des sciences humaines, du droit ou des mathématiques, mais qui « portent la plume dans la plaie et la retourne » comme le dirait Albert Londres avec plus de logique et de maîtrise que lui qui est sorti de l’école de journalisme ?

Des journalistes comme Plus Ndjawe, qui n’était qu’un vendeur de journaux à la criée et qui a créé Le Messager, l’un des plus grands journaux du paysage médiatique du Cameroun ou bien d’autres encore qui sont respectés par leurs pairs sont-ils des piètres journalistes si l’on s’en tient à l’étalon mesure fixée par Dieudonné Djonabaye ?

Est-il seulement capable de battre, en écriture, des journalistes reconnus, comme Néhémie Bénoudjita qui est de formation scientifique n’ayant aucun rapport avec le journalisme ? Les joutes épistolaires qu’il a livrées sont épiques et manquent cruellement à la presse tchadienne et aux lecteurs du journal Le Temps qu’il a créé. Qui plus est, ce vétérinaire a été adulé par l’opinion publique qui n’a jamais dit qu’il était un usurpateur de titre.

Que dire des autres journalistes comme Kalaya Moussa, Tchamame Nargaye Kriga, Mangue Louis René et bien d’autres autodidactes qui ont fait briller la flamme du journalisme indépendant sans avoir fait le moindre tour au CESTI de Dakar ou à tout autre école de journalisme ?

Le président de la HAMA se souvient-il qu’il avait été mis au défi par un plombier qui voulait qu’ils se mesurent à la dictée, sous le regard amusé de Néhémie Bénoudjita et en présence de témoins encore en vie, mais qu’il avait refusé cette occasion de prouver son érudition en se fendant d’une colère qui cache, aujourd’hui encore, son incapacité totale en matière d’écriture ?

Il est clair que le président de la HAMA se considère comme investi d’une mission divine, tels les prophètes des temps bibliques, pour convertir tout prétendant à la profession de journaliste de se faire baptiser dans sa foi si non ce journaliste est considéré comme un apostat. Une apostasie qu’il a brandie comme une fatwa depuis qu’il a été propulsé à la tête de la HAMA.
Hérodote, Pline et tous les chroniqueurs de la Rome antique sont-ils aussi de piètres journalistes quand ils se sont fixés comme tâche de raconter des événements de leurs temps ? L’humilité est la qualité qui manque à Dieudonné Djonabaye qui s’est hissé sur le piédestal qu’il occupe en contradiction totale avec ses convictions profondes.

Celui qui se prend aujourd’hui pour un « sachant  » ne devrait pas oublier les notes médiocres dont il était coutumier au lycée ni des souffrances endurées en portant les Nagra des doyens de la presse qui lui ont donné sa chance avant qu’un jour il ne profite d’une bourse providentielle pour aller à Dakar bien que ne le méritant pas.

Dieudonné Djonabaye devrait avoir une minute de silence sur sa cause pour demander une prière de repos de sa conscience douteuse. Devant son comportement, la presse mettra des moyens pour le démontrer par rapport à ses agitations sans fondement contre ceux qui sont considérés aujourd’hui comme ses enfants qui lui emboîtent le pas dans ce métier, bien qu’il ne soit même pas professionnel du domaine.

Le gouvernement tchadien devrait retirer cette espèce du virus comme Dieudonné Djonabaye avant que les futures élections soient organisées dans de bonnes conditions avec l’ensemble de la presse nationale.

Sinon…
Abbé Abel

Tchadanthropus-tribune

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